« Chez moi », Mondoblog 2014
Coucou « Chez Moi » Mes nouveaux amis,
Inspirée par Miss Leyopar, je publie ici ma réponse au thème « chez moi » sujet du concours Mondoblog 2014. Etre parmi les lauréats, c’est un honneur, une chance dont je continue à douter. Trêve de bavardages, le texte ci-dessous:
« Chez Moi » c’est un thème qui tombe à point nommé! Il y a dix jours j’étais à Paris. Dans cette ville j’ai vécu toute mon adolescence, mes pires et meilleurs moments, et j’y ai laissé mes meilleurs souvenirs (on sait tous bien qu’on ne se l’avoue que très peu que les souvenirs de l’enfance sont souvent troubles). En somme j’y ai vécu huit ans et il y a quatre ans je suis rentrée définitivement dans mon cher et tendre pays le Cameroun. J’ai trop souvent revendiqué mon appartenance avant tout à la Terre africaine et tout particulièrement la terre camerounaise. J’ai trop souvent argué que le court passage au pays des Blancs, au pays du nkana (Blanc en langue bassa, la tribu de ma mère), ne saurait m’avoir rendue différente. Mon « Chez Moi » demeurait avant tout le Cameroun et tout particulièrement ma ville de naissance et de résidence Douala la belle.
Toutefois, les quelques jours à Paris il y a dix jours ont remis en question ces belles assertions, ces vérités toutes faites. Dès l’arrivée au Terminal 2E, j’avais le doux sentiment d’être à la maison. L’arrivée à l’hôtel, la découverte de mon quartier (Courbevoie) et les balades dans Paris m’ont rappelé que j’étais un peu de là-bas aussi. Regarder autour de soi et observer de nombreuses Parisiennes vêtues de l’éternel jean-baskets tout comme soi, se faire interpeller par un touriste (non, je n’en suis pas en une) en mal de renseignements, deviner sans le regarder le plan de métro, le meilleur arrêt pour une correspondance.
De même, sous d’autres cieux, dans un autre continent, dans mon propre pays, quittons Douala pour Yaoundé, la capitale politique. Tout au long de mon enfance et de mon adolescence, j’ai détesté cette ville, symbole à mon sens de dictature et de tout ce que le fait d’être fonctionnaire dans mon cher et tendre pays avait de vil. Yaoundé représentait le secret, le silence coupable et dans mes souvenirs de jeunesse, même l’air était vicié. Et puis, je suis rentrée au Cameroun, et puis mon père s’est installé à Yaoundé, sa ville d’origine, et puis j’y suis allée souvent en mission. J’ai découvert « Yaoundé by Night », une ville où les choses se font avec plus de retenue, où les bons moments ne sont pas toujours teintés d’étalage d’argent, une ville où je rencontre peu de connaissances. J’ai redécouvert Yaoundé tout court, le village d’adoption de ma famille paternelle, la ville où je retrouvais tous mes cousins et cousines, la ville où désormais vivait mon père, la ville qui me rappelait mes racines BAFIA et de ce fait mon statut de fille du Centre, province dont Yaoundé est le chef-lieu. Yaoundé c’est donc aussi « chez moi ».
En somme, j’ai souvent eu une vision très étriquée du « chez moi », au-delà de la maison, du lieu de naissance, on peut être chez soi partout, et ce pour des centaines de raisons différentes. Je me découvre chaque jour un peu plus un statut de citoyenne du monde. Toutefois, je ne ferais pas non plus de chaque mètre carré de la terre « mon chez moi ». Quelques traits caractéristiques permettent de définir ces lieux, traits caractéristiques qui me permettent de m’inscrire dans une lignée, une histoire, un patrimoine. Je suis fille d’Afrique, éduquée à aimer la culture, amoureuse de la langue de Molière tout comme de celle de Shakespeare. Je suis chez moi là où la culture est reine. Je suis chez moi là où mes traditions se retrouvent. Je suis chez moi là où le mode de vie correspond à mes besoins. Partagée entre une enfance en Afrique, une adolescence en Europe, et une vie d’adulte de retour en Afrique, je suis chez moi de ci ou de là mais toujours je suis capable de tomber amoureuse chaque jour d’une nouvelle terre. Je rêve d’inculquer à mes enfants cette ouverture d’esprit et je souhaite leur partager mon amour pour l’humanité. La Terre ne serait-elle pas plus belle si chacun d’entre nous était capable de faire du monde son « chez soi » ? Une question que je ne cesserais de me poser…
Sur ce… A très bientôt chers lecteurs….
Anna♦
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