25 janvier 2015

Polar…Une histoire de vie

Polar, vous avez dit polar? Dans mon précédent article, je vous parlais d’un polar en lecture. Je l’ai terminé Samedi matin avec grande joie. Il s’agissait en réalité de la 2ème fois que je plongeais dans le monde d’Henning Mankell, un auteur de polar suédois et la deuxième fois en réalité que je lisais l’un de ces classiques « Les Morts de La Saint-Jean » (merci à l’ICF) publié pour la première fois en 2001 dans sa version française.

« Les Morts de la Saint-Jean » est donc un polar. On y retrouve l’un des personnages clefs de l’auteur Henning Mankell, l’inspecteur Wallander, aux prises avec une série de meurtres et une situation personnelle difficile, qui l’amènent tout au long du roman à songer à la valeur de son travail de policier dans une société suédoise qui semble désormais aller à veau-l’eau.

Le titre choisi pour cette revue littéraire n’est pas un hasard. En effet, je me suis souvent demandée (très cérébrale, voyez-vous, on me le dit souvent) ce qui m’attirait tant dans le roman policier et les polars en particulier. Ce sont ces histoires de vie. En effet, pour parler de meurtre, de cambriolage ou de tout autre acte sanglant, il y a toujours une trajectoire de vie particulière pour les différents protagonistes (policiers, assassins et victimes) qui concourre sans aucun doute à l’avènement des situations décrites dans les dits romans. De ce fait, au-delà d’être des romans d’action, des romans d’aventure parfois, les polars sont avant tout des témoignages de vie, et leurs auteurs sont des analystes précis et impartiaux de l’évolution de la vie présente, passée (dans les polars/romans historiques) et future de notre monde.

« Les Morts de La Saint Jean » est un très bel exemple de cette symphonie muette qui est au coeur de tout bon polar et de cette mécanique qui se met en place pour nous décrire parfaitement des histoires de vie, pour décrire, rendre compréhensible une société lambda (en l’occurence ici la société suédoise de la fin des années 90). La nuit de la Saint Jean, trois jeunes sont assassinés dans une réserve, quelques mois après décède un inspecteur de police, dont le rôle dans les meurtres de la Saint-Jean apparaît vite trouble pour ses collègues chargés de l’enquête et toujours sous le choc de sa mort violente. Au travers d‘une traque lente et minutieuse, nous suivons l’inspecteur Wallander et son groupe d’enquête dans leur recherche impérieuse de la vérité, vérité pour laver la mémoire de leur collègue, vérité pour éviter que le forcené qui semble à l’oeuvre ne récidive, vérité enfin pour garder la foi et donner du sens à leur métier de policier dans un environnement qui semble aller à la dérive.

Si ce ne sont des histoires de vie, à votre avis qu’en est-il? Personnellement après la lecture d’un bon polar, je ressors toujours grandie. Il ne s’agit pas juste d’être allée au coeur d’une enquête qui s’est bien passée. Non, il y a aussi ce sentiment latent de connnaître un peu mieux un univers, une société. Il y a ce sentiment rassurant d’avoir une vie ok, et cette volonté de la garder ainsi voire de l’améliorer. On se demande en effet, et si un proche nous quittait du jour au lendemain de façon aussi violente, enlevé à notre amour sans raison particulière et avec une violence inouïe (comme c’est le cas dans « Les Morts de La Saint Jean »), comment faire pour survivre, continuer à vivre malgré tout?

Cette réflexion sur ma propre vie m’incite définitivement à la prendre chaque fois un peu plus au sérieux, à la vivre de sorte à ne rien regretter, à traiter ceux qui me sont chers avec le plus grand soin et en partageant le plus d’amour. Cette réflexion sur ma vie m’incite à assimiler « Les Morts de la Saint Jean » à une histoire de vie, à le mettre au rang de mes polars d’exception (appartenant à mon Top 3 des 200 romans présentés dans le Guide Polar de la FNAC publié en Avril 2006) et à vous inviter à cette belle découverte.

Pour ceux vivant au Cameroun, et notamment à Douala, vous pourrez l’emprunter à L’institut Français de Douala, aussitôt que je l’aurai rendu Lundi. Bon début de semaine chers lecteurs,

Anna♦

Partagez

Commentaires

Frank Simon
Répondre

J'ai bien aimé "Les morts de la Saint-Jean". Henning Mankell sait créer des atmosphères denses et déconcertantes. Il y a aussi toute la dimension des collègues qu'on voit tous les jours mais qu'on ne connaît pas.
J'aime beaucoup aussi "Les chiens de Riga". Même capacité de dépeindre une lourdeur particulière et on suit le filon sans de grandes difficultés.
Frank