Etre aimé, c’est un choix!
« Aimer, c’est un choix mais être aimé l’est encore plus, aussi étrange que cela puisse paraître. »
Drôle d’introduction pour un billet délibérément intimiste et assurément ma toute première sur cette plate-forme ou sous toute autre plate-forme publique.
Drôle d’introduction pour cette lettre ouverte à une personne qui a laissé une trace indélébile dans ma vie, et à qui je me dois d’écrire de gré ou de force pour définitivement AVANCER.
Il ne s’agira pas d’une plainte, encore moins d’un conte mais d’une réflexion profonde sur le sens du verbe « aimer » , sur la définition d’ »être aimé« , et sur la capacité à faire le bon choix même quand il s’agit en apparence du plus douloureux.
Il y a bientôt six ans de cela (le temps passe si vite), j’ai rencontré un homme. Cette rencontre avait été faite de défis au départ, d’un refus complet d’aimer, de s’engager, de rêver. Il s’agissait uniquement de s’évader pour quelques semaines, éventuellement quelques mois, certainement pas plus. Mon cœur finit par en décider autrement. Je choisis de l’aimer. J’aimais sa vision de la vie, son sens de l’humour tirant au cynisme, sa beauté, son corps, ses crises d’énervement, cet excès de confiance en soi qui cachait en réalité de grandes blessures. Il ne m’avait a priori fait aucune promesse, ne m’avait a priori pas vendu de rêves, mais je me pris cependant à rêver, je me pris à l’aimer passionnément, totalement! Je me pris à faire le choix d’aimer et je me pris à prendre toute attention comme un signe que j’étais aimée en retour. S’en suivirent de nombreuses années de douleur, d’abandon de soi, d’incapacité à voir ma vie sans lui, d’incapacité à admettre les impasses. Pour faire court, le rêve devenu cauchemar au fond de mon cœur ne semblait pas s’arrêter et plutôt j’en redemandais encore même quand le concerné daignait me rappeler qu’il était vain d’espérer.
Je pensais qu’au-delà de tout, des insultes parfois, de la dureté apparente, je rêvais, j’avais décidé que j’étais aimée. Oui j’avais fait le choix d’être aimée par lui et je m’accrochais sans attache réelle à ce choix. De nombreux éléments auraient dû me pousser à m’éloigner mais que nenni. J’avais fait le choix d’être mal aimée et de trouver cela normal. Je confondais physique et attachement. Je confondais paternalisme et volonté de bâtir. Je confondais pitié, possessivité et jalousie amoureuse. Je confondais avoir choisi d’être mal aimée et avoir choisi d’aimer.
Aujourd’hui, le bateau a fait naufrage mais pour mon plus grand bonheur. J’émerge petit à petit depuis quelques mois et cela fait du bien. J’ai essayé de monter dans d’autres bateaux qui ont vite atteint leur port mais sans secousse inutile. Il ne s’agissait juste pas de ma destination finale. Et j’ai appris sur le chemin que malgré les apparences, on choisit d’être aimé. Il ne s’agit pas juste de tomber amoureux et d’espérer naïvement malgré des obstacles parfois évident que l’être aimé saura nous rendre notre passion. Il ne s’agit pas d’espérer qu’il saura voir dans notre engagement à partager sa vie, à l’accompagner parfois dans les coulisses, souvent en dépit de sa volonté, une capacité à traverser les obstacles. Il ne s’agit pas de croire qu’il saura nous aimer pour les qualités dont il n’a que faire n’ayant pas les mêmes objectifs que nous. Il ne s’agit pas de croire qu’il saura révéler en nous la perle qu’il n’a pas vu ou dont il ne s’estime pas digne quand bien même il aura vu. Il ne s’agit pas de vouloir pour tout et en tout qu’il nous aime.
Etre aimé c’est définitivement un choix.
Etre aimé, c’est avant tout faire le choix de s’aimer soi-même. Etre aimé c’est faire le choix de se respecter, de remercier tous les jours le Seigneur pour les atouts qu’il a mis en nous, parfois à notre insu. Etre aimé c’est faire le choix de laisser à celui qui décide de tout (le Tout-puissant) le contrôle de nos vies. Etre aimé c’est faire le choix de ne pas en vouloir à ceux qui n’ont pas su nous aimer mais à leur pardonner et admettre tout simplement que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre, sans plus de cérémonie. Etre aimé, c’est s’aimer à tel point qu’on accepte la solitude comme une opportunité de faire la paix avec nous-mêmes et non comme une expression de notre désarroi. Faire le choix d’être aimé amène à mieux reconnaître ceux qui (famille, amis, amoureux) nous aiment réellement pour ce que nous sommes et sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes chaque jour pour apporter leur part de joie et de bonne humeur dans nos vies, conscients qu’ils sont de la chance de nous avoir dans les leurs. Etre aimé c’est un choix sans condition, qui est devenu ma résolution et mon empreinte de vie.
Au travers de cette tribune que je me suis offerte, je dis à cet être autrefois cher qu’il a eu de la valeur à mes yeux, dans ma vie. Je lui avoue que mon amour ne saurait disparaître du jour au lendemain mais il a appris à reconnaître sa valeur. Il a appris à faire de meilleurs choix et à se donner plus de prix. Oui j’ai appris que pour être aimée, il faut être parfois égoïste, souvent intransigeante, toujours reconnaissante et fière de sa valeur tout en restant sagement humble.
Je dis MERCI à cet être autrefois aimé pour ce qu’il m’a apporté comme conseils mais surtout pour ce qu’il m’a permis d’apprendre sur moi probablement à l’insu de sa propre volonté. Je lui dis MERCI pour m’avoir appris ce que je ne voulais plus jamais vivre et m’avoir donné une leçon inoubliable sur comment je voulais m’aimer et comment je voulais être aimé. Le chemin est long, tortueux mais chaque jour qui passe, je dis MERCI. Les blessures supplémentaires que je récolte, pour avoir voulu être aimée à ma juste valeur ont à mes yeux un prix infini car preuves irréfutables que j’avance.
Je lui souhaite de réaliser un jour le mal qu’il a pu me faire, afin non pas de me demander pardon, mais de s’interdire à jamais de répliquer telle douleur sur tout autre être humain. Je lui dis une fois de plus MERCI car ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Oui j’ai désormais la force de m’ouvrir. Oui j’ai pu trouver la force de m’exprimer sur une tribune telle que celle-ci. Une douleur plus récente en aura été le déclencheur, mais pour celle-là, je sens bien qu’il ne s’agit que d’une égratignure, sur le chemin risqué qui mène à « s’aimer » sans narcissisme et « être aimé ». La force qui m’anime me donne la capacité de continuer à l’aimer car je crois sincèrement que qui a aimé un jour, aimera toute sa vie. Cette force me donne aussi la certitude que je ne retournerai en aucun cas en arrière, tout au plus pour lui souhaiter « BON VENT ». Alors « BON VENT » être aimé. MERCI pour les leçons malgré leur lourd prix.
A vous tous qui me lisez, j’espère vous avoir inspiré, et j’espère surtout que vous aurez retenu et compris l’introduction de cet article : « être aimé c’est un choix », et je rajouterai « c’est un choix conscient ». Agréable lecture. N’hésitez pas à commenter, partager ou tout simplement AIMER.
Anna♦
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