Donald Trump ou le racisme sans scrupules
Le 21 mars célèbre chaque année la « Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale ».
RACISME, définition : » idéologie qui, partant du postulat de l’existence de races humaines, considère que certaines races sont intrinsèquement supérieures à d’autres. »
A dire vrai, avant cette année 2016, je ne connaissais pas cette date. Je ne connaissais pas cette date et j’ai aucun souvenir d’une action phare qui ait rappelé cette journée internationale à mon bon souvenir. C’est à croire que cette journée est peu célébrée et donc peu connue… Je suis installée au Cameroun depuis plus de sept ans, un pays peuplé de noirs, et comme il paraît que les noirs ne sont pas racistes, il n’y avait sans doute pas de raisons que j’observe une manifestation particulière ce jour là . Comme on dit parfois de certaines choses chez nous au Cameroun : « ça ce sont des problèmes de blancs » (et on n’est toujours pas racistes, je vous le dis !).
Cette année, j’ai donc appris qu’il existait une journée pour dire NON au racisme. Quand on observe tout ce qu’il se passe dans le monde, y’a du boulot… Il suffi de suivre l’actualité internationale, il y a de quoi s’insurger contre la prétention de certains individus qui se croient réellement supérieurs aux autres, du simple fait de leur « race ». Avez-vous entendu parler d’un certain Donald Trump ? Exemple typique. Cet homme d’affaires américain a eu pour dernière lubie celle de devenir président des Etats-Unis. Donald Trump est actuellement en pleine campagne pour la présidentielle et multiplie les propos racistes.
Monsieur Trump m’a donc rappelé le sens du mot « racisme ». Grâce à Trump, on perçoit bien à quel point le racisme est bêtise, médiocrité, ignorance et méchanceté. Trump nous rappelle à quel point le racisme est synonyme de peur, peur de l’autre, peur de l’étranger, peur du futur. Cet homme là doit avoir très peur. Avoir peur des autres et du futur… plutôt embêtant pour quelqu’un qui veut diriger les Etats-Unis. Curieusement, Trump est applaudi par des milliers d’américains, ses propos le rendent très populaire. J’essaye de comprendre. Que se passe-t-il aux Etats-Unis ? L’immigration fait partie de l’histoire de ce pays, elle a toujours été un des socles de la société, le mélange de races fait partie de son identité, c’est donc censé être quelque chose de normal. Mais dans cette société riche de gens de toutes origines, on a souvent donné au blanc le sentiment qu’il avait une suprématie certaine, et ce depuis longtemps, la traite négrière ça vous dit quelque chose ? Tout le monde sait qu’aujourd’hui » c’est la crise », y compris aux Etats-Unis. La classe moyenne blanche américaine subit la crise, c’est la bataille pour trouver du boulot, ça devient dur d’arriver à « bien » vivre. Résultat la bataille est féroce entre les races pour avoir une vie décente. Entre les blancs, les noirs, les hispaniques, les jaunes, les indiens d’Amérique et j’en passe… il y a de quoi faire.
Se sont toujours les mêmes préjugés, les immigrés sont, au choix, délinquants- violents- voleurs- paresseux etc. Les noirs ou les latinos seraient tous des usurpateurs. Tout ça justifie le racisme, c’est facile au fond… Voilà le sens que, de jour en jour, Donald Trump redonne au mot « racisme ». Avant, ces idées rétrogrades étaient limitées à certains cercles, à certains groupes politiques, à certains médias. Mais aujourd’hui, les gens ne sont plus gênés d’avoir des propos ouvertement racistes. Plus de honte, pas de scrupules. Pire encore, Trump proclame fièrement des idées xénophobes, il est applaudi, de nouveaux militants se revendiquent du parti Républicain et Trump continue à grimper dans les sondages ! Quelle misère.
A priori, le racisme primaire de Donald Trump ne devrait pas être mon problème, cela ne devrait pas me toucher, je ne suis pas américaine, je ne suis qu’une pauvre petite camerounaise. Mais les Etats-Unis c’est quand même la première puissance mondiale, ça pose problème… En 2015, j’ai participé aux tests de recrutement pour le « Mandela Fellowship », souvent appelé « YALI Programm », c’est un programme américain qui permet à de jeunes africains de recevoir pendant trois semaines une formation en leadership. Les jeunes ont rencontré le président Obama, ils ont aussi rencontré des personnalités influentes, le principe est d’apprendre à avancer avec efficacité et d’apporter sa pierre à l’édifice d’un monde meilleur. Que deviendrait un tel programme si Trump était élu président des Etats-Unis ? Quel type de collaboration l’Afrique serait-elle en droit d’attendre d’un président raciste, qui n’a pas hésité, dans un de ses discours, à nous traiter de « sots paresseux » ? (En octobre, à Indianapolis, Trump affirmait que « certains Africains sont des sots paresseux, tout juste bons à manger, faire l’amour et voler »). Observer un type comme Donald Trump c’est observer la banalité croissante avec laquelle des groupes d’individus sont aujourd’hui catalogués, du fait de leur race ou de leur appartenance religieuse, cela m’effraie.
Le 21 mars devrait désormais être une date significative d’action, parce-qu’ il est grand temps de dire activement NON au racisme. Le racisme est là, bien présent, il reprend du poil de la bête, attention !
RACISME, définition : haine crasse, fabrique permanente à préjugés.
PS: Une pétition a été lancée par AVAAZ pour dénoncer le racisme de Mr. TRUMP. Copiez-collez le lien qui suit dans votre navigateur pour vous aussi dire NON: https://secure.avaaz.org/fr/deartrump/?cCDBDib
Anna.
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