Anne Christelle

Quand tout va à vau l’eau

Quand tout va à vau l’eau et que l’incroyable se pointe au RDV, à certains égards, il doit s’agir de mon pays le Cameroun. Il doit s’agir de mon pays parce que nous avons été pris en otage depuis trop longtemps par une certaine élite pour qui nos vies ne valent rien. 

Ce matin c’était cette route qui se coupe (Dieu merci sans tuer personne), et empêche la circulation entre les deux villes les plus importantes du pays ( Douala, capitale économique et Yaoundé, capitale politique).

En début d’après-midi c’est la conséquence la plus invraisemblable de la première catastrophe, un déraillement sanglant au cœur d’une petite ville au cœur de la forêt, Eseka, chef-lieu de département et célèbre dans notre histoire pour sa place au sein du maquis. 55 camerounais(Source: témoins oculaires actuellement à Eseka) ont perdu la vie tandis que 575 blessés se battent (Source: Déclaration d’Edgar Alain Mebe Ngo’o, ministre des transports en direct d’Eseka, interviewé au Journal de 20h30 de CRTV) pour la conserver. Leur seul crime: avoir pris le train.

Le choix le plus court est de décrire par le menu le négatif, lancer des plaintes (nos seules armes a priori), voire même pleurer

Lorsque des drames nous assaillent, le choix le plus court est de décrire par le menu le négatif, lancer des plaintes (nos seules armes a priori), voire même pleurer. Cependant, nous ne prenons pas souvent la peine de chercher le petit grain de positif, qui au final sera notre seule option pour un jour améliorer les choses.

Pour moi, il y a eu du positif aujourd’hui. Les réseaux sociaux nous ont démontré aujourd’hui leur puissance et de ce fait le poids que le citoyen est en train de prendre dans ce cher Cameroun. Pensez-y, pour mes amis Camerounais, « zéro mort » n’est pas si loin. Oui, il y a quelques années, des Camerounais perdaient la vie dans des situations graves, pour se les voir renier par les déclarations de nos politiques.

Un certain ministre de la communication avait ainsi gagné le sobriquet de « zéro mort » pour son déni d’une certaine catastrophe routière. De même au début des années 2000, de nombreux étudiants avaient perdu la vie à Buea, à la suite d’une répression de manifestations étudiantes et le gouvernement avait pu renier ces morts sans souci. Je me rappellerai toujours des deux morts déclarés pour lesquels l’État avait même contribué à l’enterrement, pendant que les autres décès étaient restés dans l’anonymat.

Notre gouvernement est désormais forcé par le peuple de se justifier, de se mobiliser.

Aujourd’hui, que ce soit avec les attentats de Boko Haram, que ce soit avec les accidents routiers, il y a quelques mois avec les drames dans les hôpitaux, ou aujourd’hui avec le drame d’Eseka, notre gouvernement est désormais forcé par le peuple de se justifier, de se mobiliser. Cette image de deux ministres de la République se précipitant au vu et au sus de tous sur le site d’un drame, c’est une victoire pour nous les citoyens. Victoire au prix de nos vies, de celles de nos frères et sœurs disparus aujourd’hui mais victoire cependant. Il ne faudrait pas que nous sous-estimions notre force.

Les réseaux sociaux sont devenus aujourd’hui l’expression d’un contre-pouvoir, de la parole citoyenne et d’un Etat qui pour survivre est obligé de faire différemment. Le vrai drame est que nous soyons encore peu conscients de notre pouvoir. Le drame est que beaucoup d’entre nous l’utilisent encore à mauvais escient, partageant des statuts moqueurs (forme de protection de la douleur),  ne respectant pas la dignité humaine, soi-disant par devoir d’information.

Nos morts doivent nous marquer mais les conséquences de notre mobilisation aussi doivent nous marquer

Nos morts doivent nous marquer mais les conséquences de notre mobilisation aussi doivent nous marquer. Ce n’est pas nos médias (quoique exception pour la Radio Balafon qui a fait aujourd’hui un boulot superbe de relais) qui nous informeront. Ce n’est pas nos hommes politiques quelque soit leur bord qui nous protégerons, trop qu’occupés qu’ils sont soit à manger, soit à se battre pour rentrer dans la mangeoire. Ce n’est que nous, citoyens, amis, frères qui pourront nous aider, qui forceront ce haut à nous respecter.

Les morts d’Eseka font pour moi figure de martyrs, martyrs de nos défaillances, martyrs de nos plaintes, martyrs de ce changement qui arrivera vaille que vaille. Que ce haut nous entende, que ce haut cesse de nous mener à l’implosion. Mais aujourd’hui, nous avons gagné, nous leur avons donné une gifle, nous leur avons prouvé que nous pouvons être solidaires, nous pouvons unir nos voix pour sauver nos frères.

Ce soir dans ce chez nous qui va à vau l’eau, nous portons le deuil mais je le crois, j’en suis convaincue, nous portons l’espoir, ne lâchons rien.

Pour nos morts, que la terre de nos ancêtres leur soit légère, que nos pleurs, nos complaintes mais paradoxalement nos remerciements les accompagne. Allez en paix.

Love, Anna♦


De ce romantisme qu’il faudrait tuer…

Romantique. Quand on songe au cours étrange de nos vies, de nos jours, il me semble qu’il y a des sentiments qui dénote d’une certaine folie.

Être romantique s’apparente pour moi à ce poil de folie. Pourtant, romantique, il me semble que je le suis envers et contre tout.

Rien ne m’y prédisposait pour autant. Ayant vécu mon enfance dans un foyer marqué par les violences conjugales, et de ce fait très vite éclaté, j’ai développé très tôt un pragmatisme cynique en ce qui concerne le genre masculin. A l’âge de 10 ans, j’avais d’ores et déjà décidé que la plupart des hommes étaient naturellement infidèles, bornés et pour un peu systématiquement violents. Mais j’eus quand même le bon sens de ne pas m’étendre jusqu’à ce point. La violence demeurait pour ma jeune personne, une absence de normalité, justifiant à elle seule non pas juste une rupture mais même la fuite.

Mon parcours scolaire et mon adolescence m’ont pourtant rapproché du genre masculin. Ils étaient mes amis de prédilection, ces vaste fous avec qui je pouvais échanger sur tous les sujets, sans tabous. J’eus la chance de n’être jamais reléguée dans le coin, je les vis pour ce qu’ils étaient, de grands enfants et j’appris à envisager l’amour. J’appris à comprendre combien quelqu’un pouvait être sympa et en même temps borné, généreux et en même temps « stupide » dans certaines situations. Grâce à cette camaraderie, j’envisageai l’homme de façon plus positive.

Le terrain était donc propice pour le romantisme, l’amour qui semblait avoir besoin de s’épanouir en moi. Il venait compléter la vision que j’avais de ce que devait être la vie de couple: camaraderie, entente, amour, projet, parents…. Et cette vision très romantique entendons-nous, fut désormais la mienne.

Elle guida mes relations amoureuses parfois à l’excès. Oui dans chaque relation, le romantisme primait, les « je t’aime moi non plus ». Je m’offris même le luxe du coup de foudre, vous savez cette personne qu’on rencontre aujourd’hui et avec qui on parle mariage dès le lendemain. Je dois avouer qu’en ce qui me concerne, je n’avais jamais cru cela possible. Mais cela m’est arrivé et ça a été une très belle histoire, une des plus belles probablement.

Mais je digresse, le romantisme m’a donc accompagné avec un certain succès mais aussi avec beaucoup de douleurs et de peines parfois. Ces dernières auraient pu et dû me ramener à un certain réalisme, un cœur sec mais je n’y peux rien.

Tout comme mon enfance n’a pas réussi à faire de moi une dure en amour, mes expériences heureuses ou malheureuses n’ont pas réussi à me défaire de mon indécrottable romantisme.

Au contraire, dans le monde qui est le nôtre, je trouve que ce romantisme est une force. Ce romantisme fait de moi une femme aimante, sincère mais extrêmement exigeante. Il me permet de ne pas céder à la drague à tout va. Il me permet de me détacher du matériel, pas la peine de cogner à ma porte avec des gros chèques.Ce romantisme me permet en général, lorsque possible de garder de la paix avec l’autre même après une rupture (qui a aimé un jour, aimera toujours). Ce romantisme m’a appris la patience en couple mais, j’ai aussi appris que le romantisme ça ne suffit pas pour que ça marche, oui l’amour ne suffit pas pour tenir une relation sur la distance.

Le romantisme au final, je le prends comme une philosophie de la vie, de la vie de couple, une philosophie inhabituelle dans un monde où on prend beaucoup de coups, mais ma philosophie tout de même.

Il y a des billets qu’on commence sans trop savoir pourquoi ( c’est ça écrire tous les jours), et qu’on termine toujours dans le doute, sans trop savoir comment les finir. Ben, il en est ainsi de ce petit billet. Je l’arrête donc ici.

Si cette histoire de romantisme, a fait résonner en vous l’envie de vous déclarer, n’hésitez pas à partager ici, sur Facebook ou sur Twitter. Je vous attends. Allez, faudrait pas que je finisse seule dans mon film (rires).

Love, Anna♦


Qu’est-ce qu’être citoyen?

Qu’est-ce qu’être citoyen? Qu’est-ce qu’être heureux de son pays? Qu’est-ce qu’être patriote?

Ces questions, je me les pose souvent, mais ce matin, un débat dans un groupe Whatsapp, a réaffirmé mon besoin de répondre ne serait-ce que pour moi-même à ces questions. Cela pourrait/devrait faire l’objet de tout un dossier, être le fruit de recherches complètes à l’image de ma pro en matière de citoyenneté, j’ai nommé la Miss Befoune.

Toutefois, cela ne le sera pas pour le moment. Il est vrai qu’en matière de débat, les sources sont préférables, et lorsqu’il s’agit de citoyen, ou encore tout simplement de citoyenneté, nos langues peuvent vite dire tout et n’importe quoi. Toutefois, je vais m’appesantir sur quelques fruits de mes discussions de groupe ce matin.

En somme, je constatais avec grande amertume, il faut le dire, que la citoyenneté semblait tout simplement avoir foutu le camp dans mon pays le Cameroun, mais aussi dans beaucoup d’autres pays aux mêmes symptômes (quoique je ne sais pas finalement…). Ainsi, commençons par le commencement.

 

I. Qu’est-ce que la citoyenneté? 

La citoyenneté à mon sens se décrirait pour moi, comme cette capacité, à voir sa vie dans l’œil de l’autre, à se définir non pas comme une entité unique, mais toujours comme membre d’une communauté, communauté à qui l’on doit un certain respect (les devoirs du citoyen) mais qui en retour, nous fait bénéficier d’un certain nombre de droits (les droits du citoyen). Au vu de cette analyse, la citoyenneté doit être vue comme le ciment/ le cœur du « vivre ensemble », la pièce maîtresse de l’édifice « Nation ».

La recherche Google sur le mot « citoyen » m’a permis de tomber sur ce site, vraisemblablement celui d’une association, d’une organisation qui souhaite se positionner comme différente, comme une voix dissonante dans le contexte de la mondialisation (a priori rien à voir avec mon texte mais…). Ainsi, pour ces personnes, être citoyen c’est déjà passer à l’action. Par ailleurs, ils définissent le citoyen au travers de cette belle citation:

« Le citoyen, c’est celui qui participe de son plein gré à la vie de la cité. Il partage avec ses concitoyens le pouvoir de faire la loi. le pouvoir d’élire et, le cas échéant, d’être élu. Si tu fais la loi, il est normal que tu lui obéisses. Ça s’appelle le civisme. Et si tout le monde s’arrangeait pour ne plus payer d’impôts, il n’y aurait plus de gendarmes, ni de lycées, ni d’hôpitaux, ni d’éboueurs, ni d’éclairage public, parce qu’il faut de l’argent à l’État ou à la ville pour entretenir tous ces services. »
Régis Debray – La République expliquée à ma fille, 1998

Voyez-vous, je n’aurais pas pu mieux considérer les choses, car cela fait une bonne transition avec mon retour dans l’environnement Camerounais. Le citoyen est conscient de sa responsabilité envers tout le monde. Qu’en est-il de ce sentiment, lorsque la partie censée donner l’exemple fait faillite?

II. Qu’est-ce que la citoyenneté lorsque l’état fait faillite? 

Il ne faut pas se mentir. Dans mon cher et tendre Cameroun, beaucoup de choses essaient de fonctionner, beaucoup d’avancées essaient de se mettre en place, mais il est une réalité sombre et froide: l’état a fait faillite. Oui, lorsqu’un état ne protège plus ses habitants (la guerre au Nord Cameroun), lorsqu’un état n’assure pas la santé de ses citoyens (les différents drames dans les hôpitaux publics), lorsqu’un état n’est plus capable de protéger efficacement la ressource publique (cette corruption dite légion), lorsque l’état a souvent l’air dépassé par tout et en éternelle passe de rafistolage, quand toutes ces conditions sont réunies, et bien d’autres encore, n’est-il pas normal de songer que l’état a fait faillite?

Or l’Etat est le garant de la citoyenneté. Que ce soit au travers de l’école et de son contenu éducatif, que ce soit au travers des sanctions envers les personnes contrevenant à la loi, que ce soit autour du sentiment que l’honnêteté et le sens du devoir peuvent être récompensés ou non, oui l’Etat est l’éternel garant de la citoyenneté. Il est censé être le modèle d’inspiration qui pousse chaque citoyen à se surpasser.

Mais comme je l’ai dit plus haut, notre Etat a fait faillite. Est-ce donc à dire que nous devons faire fi de notre citoyenneté et laisser le bateau couler chaque jour un peu plus, jusqu’à ce que nous coulions avec lui?  Quel est donc à ce moment, la place et/ou le rôle du citoyen?

III. De na nécessité de revoir nos mentalités, à la quête d’un espoir citoyen

Le citoyen serait désormais un homme, une femme perdue, comme vous ou moi, entouré d’autres personnes qui vont cahin caha, comme elles peuvent et pour qui, le mot « sens civique » ne fait pas très bon ménage avec la survie.

Car oui, nous en sommes essentiellement arrivés là. La survie est un besoin de grande taille dans notre société. On veut y arriver, on veut se dépasser, on veut se donner au maximum, mais surtout lorsqu’on réussit, on ne veut rien devoir à personne, et surtout pas à l’Etat.

Au Cameroun, on n’est plus citoyen, on se bat. Au Cameroun, l’espoir citoyen existe mais peine à être réinjecté dans l’ensemble de la population. En général, ceux qui peuvent se payer le luxe de cet espoir, sont des personnes au niveau de vie supérieur à la normale du pays. Le Camerounais de base, lui n’a plus beaucoup de choix. Qu’il soit fonctionnaire, bendskin, sauveteur, ou employé de bureau dans une PME, il souffre trop pour s’offrir le luxe de penser à l’autre. Il voit trop peu clair quant à l’avancée de chacun de ses jours pour se permettre l’honneur d’imaginer ce que l’autre vit à sa place, ou lorsqu’il pose un acte non-citoyen.

C’est ainsi que la disparition de l’espoir citoyen a pour conséquence: des impôts peu ou prou déclarés, des fausses factures à l’importation pour réduire le niveau de douanes à payer, quand ce n’est pas carrément un ravitaillement de tout le système pour sortir une marchandise sans un franc. La disparition de l’espoir citoyen va de pair avec cette corruption qui pourrit les hauts-lieux. Ces ministres qui nourrissent de nombreuses pouliches. Ces ministres, grands directeurs de société parapubliques qui ont des avantages de services qui s’étirent en longueur, des chantiers dans tous le Cameroun, et des biens sur toute la surface de la terre. Comment expliquer à la personne au bas de l’échelle la nécessité, sa nécessité de changer.

Toutefois, l’espoir demeure, au sein de la jeunesse, cette certaine jeunesse qui envers et contre tout se pose les bonnes questions. Cette jeunesse qui est pleinement consciente que nous allons lentement mais sûrement vers un gouffre insondable dont il peut nous être extrêmement difficile de sortir, si nous ne faisons pas fi des difficultés. Il s’agit ici de l’espoir citoyen.

IV.  A la quête de l’espoir citoyen dans chacun de nos cœurs. 

Je vous l’ai dit plus haut, nous n’avons pas le choix, il nous faut nous remettre en question, il nous faut changer. Il nous faudra être ce peuple qui signera une certaine innovation, en cela qu’il aura poussé le haut à se remettre en question. On me traite d’optimiste lorsque je m’exprime de la sorte, mais j’ai dans l’idée que ça arrive silencieusement, dans plusieurs autres pays d’Afrique. Les changements ne sont pas massifs, complets (Sénégal, Bénin, Ouganda, etc.) mais ils sont là.

Je veux continue à croire que le destin de tout individu lui appartient et c’est en ça que l’espoir citoyen est notre chance. Oui, c’est une chance de croire véritablement que notre destin est entre nos mains, pour ceux d’entre nous qui avons encore une visibilité dessus et d’être nous au milieu pour donner l’exemple à ceux du bas et du haut. Cela fera peut-être de nous une génération sacrifiée. Cela nous demandera sûrement de nous détacher de l’argent, de la recherche sempiternelle du profit maximal, de l’envie sans cesse grande d’être milliardaire, millionnaire, cela nous fera certainement paraître ridicule, mais quelque chose me dit que nous n’aurons pas le choix.

Au final, je ne sais pas si ce courage viendra de notre génération ou des prochaines, mais il faudra bien à un moment donné que la classe moyenne émergente,  éduquée, fasse son choix, et privilégie l’espoir citoyen.

Ceci n’est qu’un début de réflexion, une invite à la remise en question. Il s’agit du Cameroun, mais il s’agit certainement de nombreux autres pays d’Afrique et du monde. Nous n’avons pas tous les mêmes problèmes mais la citoyenneté et son exercice, deviennent sans aucun doute, un thème récurrent. Il en va de la réflexion sur notre développement à long terme, sur un autre type de développement?

Bon début de semaine, au plaisir de lire vos retours. Voilà donc mon pavé dans la mare! Dans l’attente de vos retours

Love, Anna♦


De l’art d’être parents

Aujourd’hui, j’ai songé aux relations parents-enfants et à leur évolution au fil du temps…

Force est de constater que lorsqu’on observe de jeunes parents, ils sont pour la plupart en extase devant leurs bébés, les photos prises à ces périodes, sont toujours pleines d’amour, de tendresse, de bonheur. Cependant, au fil du temps, les cris prennent la place des câlins, les punitions remplacent les mots doux et certains nous démontrent par a+b, que c’est ainsi qu’on éduque les enfants. Quoique dire tout ceci, serait oublier qu’il fut un temps encore peu lointain où on recommandait de laisser les bébés pleurer lorsqu’ils n’avaient aucun problème apparent.

Tout cela pour dire qu’on dirait parfois que tendresse et manifestation d’amour +++++ serait un privilège du nourrisson. Ceci est d’autant plus curieux que ces souvenirs ne restent pas. Alors, comment gérer la transition, comment demeurer ces parents plein d’amour qui n’associeront pas l’éducation à la colère?

Telle est l’une des questions que je me pose souvent lorsque je regarde ma fille. Comment arriverais-je à imposer mon style d’éducation dans un environnement où les cris et les punitions sont des outils usuels? Comment arriverais-je à briser le cycle de ce type d’éducation et à créer une relation pleine de confiance où les conflits seraient toujours réglés avec rigueur mais sans animosité inutile?

En Europe, un nouveau courant de pensée offre une option aux parents, il s’agit de la « parentalité positive ». Je l’ai découvert grâce à la blogueuse HappyNaiss qui partage son expérience de maman et j’ai hâte de découvrir les nombreux livres qu’elle m’a recommandé et qui parlent du sujet.

Cependant, le débat restera entier. Comment développer/vulgariser une autre attitude face à l’apparente normalité des expressions de colère et d’une éducation de la  » peur »?

Cet article tient lieu d’ouverture pour moi face à une réflexion profonde qui concerne beaucoup.

Des avis, des recommandations, n’hésiter pas à les partager en commentaire.

Love, Anna♦


Les femmes doivent « Voice out »

Être femme and « voice out ». Étrange de vous parler français et anglais dans la même phrase mais l’expression  » voice out » semblait la plus appropriée pour exprimer totalement l’idée qui vient de jaillir dans ma tête.

Chers Lecteurs, bonsoir.

Nous sommes Vendredi, fin de semaine et je vous écris depuis le Cameroun, mon cher et tendre pays. Je viens de vivre une histoire qui aurait pu se terminer en ce que le gars Loic Nkono appelle #ndemdutakesh en d’autres termes, une aventure malheureuse à bord d’un taxi.

J’étais dans un taxi sur le chemin du retour à la maison, assise au milieu entre deux hommes ET…ils ont écarté leurs jambes. Ils ont laissé cet espace sans fin entre leur jambe gauche et leur jambe droite, et vu l’espace minuscule du taxi, j’ai dû resserrer mes jambes. Mais, c’était désagréable, je me sentais étouffée et pour une fois, je me suis exprimée.

J’ai fait la remarque au jeune à côté de moi, sur le ton de la blague mais assez fort pour être entendue de tous et à mon grand étonnement, ils ont effectivement fermé leurs jambes. Ça a été l’occasion d’un petit débat dans le taxi sur cette attitude très masculine, tant de fois observée et sur son pendant féminin (une femme bien élevée doit fermer les jambes). J’ai même pu leur faire réaliser que cette soi-disant règle dictée aux femmes, était avant tout le fruit de notre style vestimentaire initial. Les femmes pendant longtemps ont été vouées aux robes, pagnes et jupes, et dans ces tenues, écarter les jambes, c’était prendre le risque de laisser voir sa petite culotte. Douce infamie! Mais au vu de l’évolution des tenues vestimentaires, la règle n’a pas évolué et est demeurée caractéristique d’une certaine bienséance féminine comme le fait d’écarter les jambes pour les hommes, serait un signe d’affirmation de leur masculinité.

Le fait que ces hommes m’écoutent et soient prêts à ouvrir le débat, m’a démontré à quel point, on nous conditionne, nous femmes à « supporter », à se plaindre le moins possible. En effet, je ne compte pas le nombre de fois où dans un taxi, j’ai vécu la même situation désobligeante et je me suis tout simplement tue jusqu’à mon arrivée à destination.

Je ne compte pas le nombre d’autres situations embarrassantes, insultantes à mon goût mais que la société me pousse à considérer comme des marques d’attention : les sifflets en public, ces hommes qui t’appellent  » ma chérie « ,  » bébé  » sans te connaître et qui t’insultent dès que tu les ignores.

Il en est de même pour ces hommes qui te courent après, osent te toucher sans ton consentement, qui trouvent normal d’insister pour avoir ton numéro, ces remarques vaseuses de clients, collègues, chefs auxquelles, il est de bon ton de répondre par le sourire/rire. Oui, je ne compte pas le nombre de fois où nous, femmes, sont invitées à tolérer, supporter, tout et n’importe quoi.

Le débat dans le taxi ce jour m’a pourtant prouvé que nous avons la possibilité de dire « non », de nous insurger quand cela est nécessaire, sans violence, mais que sans aucun doute, nous l’utilisons peu ou prou.

Cette conversation a aussi attiré mon attention sur ce devoir de  » voice out » nos préoccupations face à une attitude que nous estimons être inconvenante. En tant que femme, il est décidément de notre devoir de prendre le contrôle de nos vies, de nos actes, et inciter en permanence au respect, sans fausse modestie.

Oui, apprenons car ce n’est pas facile de changer. Changeons ces mentalités rétrogrades ou battons-nous pour car j’ai réalisé que c’est à nous d’impulser le changement. Et vous, qu’en dites-vous?

Love, Anna♦


En deux jours, j’ai appris

En deux jours, j’ai appris que le monde est cruel (pas une nouveauté, plutôt une piqûre de rappel) et parfois intolérant.

Sans aucun doute, j’ai appris que faire état de ses convictions et de ses engagements, c’est heurter les autres.

Au-delà de ça, j’ai appris que trop souvent, nous disons être ouverts d’esprit mais au final seul NOTRE point de vue importe.

En deux jours, j’ai appris que les gens préfèrent généralement qu’on se taise sur les sujets qui dérangent.

Je peux désormais dire que j’ai appris que l’être humain aime s’accrocher à ses croyances,

Après ces deux jours, il me semble avoir compris pourquoi  les changements d’envergure, culturels ou sociaux sont aussi lents.

Par ailleurs, je peux désormais dire que j’ai appris que l’être humain aime s’accrocher à ses croyances, à ses perceptions, à ce qu’il sait (ou croît savoir) de la vie.

En deux jours, j’ai appris que l’ouverture d’esprit dérange. En effet, elle signifie sauter dans le vide,  tout lâcher, et s’ouvrir. Or, nous sommes loin d’y être habitués

Oui, deux jours m’ont suffi.  J’ai appris que ceci n’est pas un mal Camerounais mais je pense profondément humain.

En deux jours, j’ai appris à croire un peu plus en ce à quoi je crois. J’ai décidé de me battre pour mes opinions.

Au bout de deux jours, j’ai appris que se battre voulait parfois dire partir pour mieux revenir.

En deux jours, j’ai appris que personne n’est souvent ce qu’il semble être.  Il ne s’agit pas de se méfier. Cependant, il faut admettre que chacun a sa part d’obscurité. Chacun a sa différence. Cependant, nous essayons généralement d’être lisses. Nous enfouissons ces particularités au fond de nous, bien à l’abri des regards.

Ces deux jours m’ont fait comprendre que je fais de même. Je me cache et affronter les autres, c’est parfois m’affronter moi-même.

En deux jours, j’ai compris que la vie c’est un bonheur, un combat, des instants, des moments, et que je ne le dirai jamais assez.

Deux jours suffisent. Ils suffisent pour admettre que j’ai beaucoup à partager mais je ne sais pas toujours comment faire. Tout autant, je doute parfois de la nécessité de le faire.

En deux jours, j’ai appris, beaucoup et la vie n’est en effet qu’apprentissage, encore et toujours.

J’espère vous relire ici, même lorsque mes pensées voguent de façon si irrégulière. Un avis, une pensée, n’hésitez pas à les partager, en commentaire, sur Twitter ou Facebook.

Love, Anna♦


Pourquoi je ne parlerai pas du Lions Club ce soir

Aujourd’hui en fin de journée, j’ai eu l’inspiration pour mon article du jour. Une amie de longue date, Jessica D avait publié un article sur son engagement en tant que Lions. Etre Lions, c’est être membre du Lions Club International).

Elle avait écrit son billet en réponse à une publication dans le groupe Le Cameroun C’Est Le Cameroun (LCCLC). Ce groupe fort de plus de 30 000 membres, tous Camerounais est censé avoir bonne presse. Son fondateur, avait choisi de faire une publication sur une action forte du Lions Club au Cameroun: Le programme Lions Quest. En parlant, de cette action, il suggérait que « ce groupe occulte » (le Lions) avait décidé de pervertir nos enfants.

Ma première réaction a été virulente et j’avais dans l’idée d’écrire ce soir sur le Lions Club,ce qu’il est, mon engagement etc… 

Puis j’ai continué à lire les commentaires sur mes publications, certaines phrases toutes faites ou déclarations de personne que j’estime. De même, j’ai tenté d’avoir une conversation en messages privés avec l’auteur de la publication et j’ai été effarée par son dogmatisme, son manque criard d’ouverture d’esprit et j’ai réalisé que le mal était profond.

Être Lions pour moi, signifie rendre service aux autres,

Je peux m’en foutre comme me suggérait une amie sur mon mur, car au final ça ne change rien à ma vie et mes convictions mais ce n’est pas moi. En effet, quand je m’engage c’est par conviction, toujours, pas juste pour me faire plaisir.

Être Lions pour moi, signifie rendre service aux autres, aux plus démunis, aux plus affaiblis et cela suppose une certaine responsabilité. Toutefois, en ces situations la colère est mauvaise conseillère. Il importe de répondre au flou par des faits, des chiffres, des statistiques précises.

Donc j’ai décidé de prendre le temps pour cela. Ce sera plus utile, plus constructif et informatif, même pour ceux qui ont une opinion positive. Cela leur donnera plus d’arguments pour faire passer de bons messages.

Donc sur le sujet du Lions Club International, ce mouvement humanitaire qui me tient à cœur, je vous reviendrai avec plus amples détails et faits.

En attendant, je garde de cette soirée une belle leçon et un remerciement à Dieu. En effet, je suis d’un naturel curieux, ouvert à l’autre et avide de connaissances. De ce fait, je ne porte jamais de jugement sur ce que je ne connais pas. Je prends toujours le temps de m’informer à plusieurs sources pour me faire mon opinion sur tout sujet qui me tient à coeur. C’est important, « stay thirsty » voilà ma philosophie de vie.

Au plaisir de vous reparler bientôt de ce sujet. Pour donner votre avis, n’hésitez pas à partager en commentaires, à nous rejoindre sur Facebook ou sur Twitter

Love, Anna♦


Acculturation, ou culture délaissée

De plus en plus, le retour à la culture propre serait une priorité pour nous africains. Il faudrait abandonner les langues du colon. Il faudrait retrouver nos coutumes ancestrales.

Il faudrait se libérer a priori de cette acculturation savamment programmée par l’ Occident assassin afin de nous contrôler. Il faudrait reprendre le contrôle de notre Afrique. Mon amie Befoune dans un article récent, nous fait part de son avis sur le sujet et je m’en vais ici lui faire écho.

Lorsque, comme souvent je rencontre des gens qui disent « le blanc nous aurait fait »,  » le colon aurait provoqué ceci ou cela », je me sens toujours interloquée.

Ainsi, nous aurions perdu nos racines? Lorsque, comme souvent je rencontre des gens qui disent « le blanc nous aurait fait »,  » le colon aurait provoqué ceci ou cela », je me sens toujours interloquée.

Pour vous dire, il y a une quinzaine d’années, je quittais le Cameroun pour la France, afin d’y poursuivre mes études. Dans ce pays, j’ai connu l’Afrique encore mieux que je l’aurais connu en restant au Cameroun (bien dommage, j’en conviens avec vous). En effet, en France, j’ai découvert les Bibliothèques d’exception, la FNAC, les boutiques de maisons d’éditions intemporelles qui nous sont si chères (Editions L’Harmattan, Éditions Présence Africaine). 

Grâce à la connexion haut débit, j’ai lu encore et encore. J’ai écrit en  exposé scolaire sur les effets de la colonisation. J’ai appris à écrire un apologue et j’ai présenté Le mien à toute ma classe de première (essentiellement française). Il parlait du génocide Rwandais. J’ai reçu plein de questions, et je me suis rendue compte que j’en savais si peu. Alors, j’ai lu, je me suis informée. J’ai acheté des romans, des livres historiques et en Terminale, j’ai consacré un autre projet scolaire au sujet. Je me sentais encore plus africaine.

J’ai réalisé qu’il fallait continuer à s’informer, ne jamais baisser la garde

Toujours en France, j’ai lu sur la France- Afrique et j’ai ainsi perdu toutes mes illusions sur notre milieu politique. En France, sans pour autant devenir activiste, j’ai pris conscience de l’importance critique de forger une certaine citoyenneté. J’ai réalisé qu’il fallait continuer à s’informer, ne jamais baisser la garde. Avant tout, il fallait ‘observer les mouvements politiques globaux car nous sommes interconnectés.

Sur un autre domaine, j’ai rencontré de nombreuses nationalités africaines. Je me suis ouverte à des bouts de leur culture. J’ai découvert argot, plats locaux, danses, musique (le mbalax du Sénégal, un vrai bonheur). J’ai aussi appris us et coutumes, divers spécifiques, tribus, etc.. J’ai tellement apprécié certaines cultures que j’ai même songé à m’y installer (Côte d’Ivoire, Gabon).

Toutes ces découvertes se sont faites hors d’Afrique. Puis, je suis retournée au Cameroun et somme toute j’avais commencé à me perdre. Ou plutôt, je commençais à perdre tous ces acquis.

Tout ceci, je l’ai découvert hors d’Afrique.

Jusqu’à l’arrivée de Trace Africa, la musique africaine n’était mise en valeur qu’en boîte de nuit. Je suis revenue chez moi mais un chez moi parfois loin. En effet,  ici, apprendre sur l’Afrique, lire l’Afrique devenait un parcours du combattant. L’accessibilité du contenu restait et demeure encore un défi. Pour lire africain, il me faudra m’inscrire à l’Institut Français.

Ne parlons pas des célébrations dites culturelles que j’ai pu découvrir. Les représentations des différents groupes ethniques nous ont habitué à des événements d’envergure (Ngondo, Nguon, Mpoo, etc.). Cependant,  ils  sont plus centrés sur l’aspect foire gastronomique que sur un réel espace d’apprentissage. Le partage et le relais entre les différentes cultures, ne semble pas évident.

Ma culture Camerounaise, africaine, je l’ai bâti à l’étranger

En somme, ma culture Camerounaise, africaine, je l’ai bâti à l’étranger. L’émotion qui m’étreint chaque fois que je prononce le mot « Afrique », je l’ai acquise ailleurs. Alors si nous choisissons de voir la colonisation comme cause de notre soi-disante acculturation, est-elle si fautive? Ansi, il faut admettre qu’aujourd’hui nous laissons l’espace aux autres pour la promotion de  notre culture. Par contre,  nous devenons des chantres de la leur et n’avons pas l’humilité de l’admettre. Les étrangers sont très souvent devenus nos porte-paroles.

De ma vie en France, je garde le souvenir de cet apport riche reçu de mes interactions avec d’autres cultures et avec ma culture. De ce séjour, j’ai conservé cet amour pour l’être humain et ce besoin d’aller vers les autres.

Ainsi, dans cette vie  à l’étranger, je me suis informée sur les désastres politiques causés par une décolonisation hâtive et non voulue. J’ai découvert ces nombreux accords signés qui permettaient au colon de garder la main mise sur nous.

Si combat, il devait y avoir, ce serait pour s’affirmer en tant que citoyens dans nos pays respectifs, forts de valeurs issus de nos ancêtres. Tel serait le travail culturel, accepter et vanter qui nous sommes, sans chichis, sans faux engagement. La vantardise inutile n’aurait pas de mise mais l’ouverture sur le monde, si.

Pour finir, on ne  peut pas continuer à subir les œuvres du passé. On ne peut pas se contenter de  demander réparation. En effet, le dédommagement sans prise de conscience, ne servirait à rien.  Plutôt,  il faudrait admettre les quelques effets positifs de la colonisation. Il faudra bâtir le futur de nos enfants avec la juste dose de nos passés multiples et de notre présent.

Ceci n’est que mon avis, sur un sujet bien vaste et polémique. Ajoutez votre contribution au débat au travers d’un petit commentaire ici, sur Facebook ou sur Twitter. Au plaisir de vous lire vite.

Love, Anna♦


Nos enfants nous sont prêtés par Dieu

Très souvent, lorsque je regarde ma fille dormir, je ne peux m’empêcher de m’extasier devant ce beau cadeau fait par Dieu. Mais au-delà du cadeau, je vois toujours la responsabilité et un prêt d’une valeur inestimable. Ainsi je résumerai ma vision de l’éducation d’un enfant pour un parent.

La Bible nous dit »Honore ton père et ta mère « . Cependant, elle ne dit jamais aux parents  » faites de vos enfants ce que vous voulez ». Si je me trompe, je veux bien en avoir la preuve.

De même en Afrique, plusieurs proverbes et de nombreux modes d’éducation notamment dans les tribus Malinké, suggèrent que l’enfant appartient non pas à ses parents mais à la communauté. Il est à noter que des dérives sont induites par cette phrase. Cependant, elles ne sont pas le sujet de l’article. Plutôt, Le point important est celui-ci: nos enfants, ne nous appartiennent pas.

Oui, les enfants sont des êtres humains à part entière. Ces enfants nous sont prêtés par le Seigneur. Ils nous assignent l’objectif d’en faire des portraits dignes de lui.  De ce fait, ils n’existent pas pour nous ressembler. Ils ne sont pas condamnés à voir la vie comme nous. Ils ne doivent pas être le relais de nos désirs et ambitions.

Admettons-le simplement, nos enfants sont libres. De ce fait, les cris permanents comme forme d’éducation, la violence physique et morale sont à mon sens des moyens qui nous éloignent du but de Dieu, en nous confiant ces êtres. Patience, douceur, compréhension, entente, respect mutuel, responsabilité. Tels devraient être nos objectifs d’éducation.

Éduquer un enfant c’est le guider avec paix. Il s’agit de l’accompagner de façon juste dans son cheminement de vie. Il faut très tôt le rendre conscient de sa responsabilité envers lui-même et envers Dieu. De cette manière, il pourra accomplir le dessein de Dieu pour lui.

Dieu nous prête nos enfants. De ce fait, je crois sincèrement que les éduquer en considérant la notion d’individualité propre, est un art. Il faut pouvoir leur donner la chance d’être tout simplement la meilleure version d’eux-mêmes.

J’arrive à la terme de ce court texte avec une seule chose en tête. Mon enfant est un prêt que je suis déterminée à chérir sans oppresser. Combat avec moi-même, combat souvent contre les bonnes initiatives de l’entourage.

Sur ce, je vous lirai avec plaisir en commentaire, sur Facebook, ou sur Twitter. Un avis à partager, une remarque, une expérience, n’hésitez pas.

Love, Anna♦


Parler de soi, et le bien que ça peut faire..

Ma muse Befoune a écrit que pour parler de soi, il faut bien définir la limite à ne pas franchir.J’ai eu moi-même l’occasion de vérifier cette assertion, il y a très peu de temps.

Dans l’un des rares groupes Whatsapp dont je fais partie, le président a eu une idée superbe. Lancer un « Lady Guest » et « Gentleman Guest ». C’est une soirée durant laquelle, un membre du groupe est nominé pour parler de soi en face du groupe. Des questions lui sont posées, sans restriction par les membres. L’initiative a été lancée depuis deux à trois semaines, et Vendredi dernier c’était mon tour. 

Je dois dire qu’en lisant les interviews des précédents camarades, j’étais particulièrement stressée. J’imaginais un vaste champ de questions auxquelles j’aurais la tentation de répondre sans authenticité. J’avais peur, d’une incursion dans ma vie privée.  Au final, l’interview s’est avéré très léger (peu de questions « difficiles »)  mais très révélateur.

En effet, comme je le disais en titre, parler de soi, ça fait du bien! Sans appeler ici à une forme de narcissisme, généralement, nous avons conscience de notre valeur mais pas de l’impact positif sur les autres. Nous connaissons nos principes, notre vision de la vie, mais ne réalisons pas toujours qu’ils peuvent inspirer. L’interview dans son ensemble et certaines questions en particulier, ont fait figure de déclic pour moi.

Tic, Tac, Le Déclic

En effet, certaines questions laissaient entrevoir un soupçon d’admiration ou d’intérêt positif. Ceci était notamment le cas, pour deux questions: mon expérience de blogueuse d’une part, et une invite à être enseignante d’autre part. De même, j’ai reçu en fin d’interview des retours très positifs sur moi. Ils remettaient au centre des qualités qui semblaient avoir été bien appréciées.

Au travers de cet exercice (parler de soi), je me suis rendue compte que très souvent, on fait les choses pour soi. Ainsi, nous posons des actes qui en disent long sur notre « moi », nos valeurs, nos ambitions. On ne pense que très peu qu’à côté, on a pu encourager, servir d’exemple ou faire sourire. Cet interview libre m’ai ainsi ramené à cette citation « Dans les rêves commencent la responsabilité ». Cette citation guide ma vie depuis près de quinze ans, et cette responsabilité, je l’ai ressentie au cours de l’interview.

L’écrivain Ben Okri dans son livre « Un amour dangereux » (une revue à lire sur La Biblio Afro), nous invite à prendre conscience de la responsabilité que nous confère nos rêves. Ainsi, nous avons responsabilité d’agir, de passer du rêve à la réalité pour jouer habilement le rôle qui nous est assigné sur cette terre. Ainsi, partager mes ambitions, mes rêves, parler de moi et de ce qui me fait avancer, m’ont permis d’assumer la responsabilité de mes rêves.

Cela renforce aussi notre  attachement, et transforme un groupe épars……en une entité de plus en plus soudée.

Je finirais en disant que j’étais libre de mentir, libre en maintes reprises de détourner la vérité. Cependant,  cette expérience a eu cela d’intéressant qu’elle m’a permis d’exprimer sans détour une part de moi. A ces anciens collègues, qui connaissaient de moi, la travailleuse acharnée, j’ai pu faire découvrir une face plus attachante. Il en est de même, pour tous les autres membres du groupe qui ont pu passer. Cela leur confère auprès de nous, plus de réalité. Cela renforce aussi notre  attachement, et transforme un groupe épars, somme d’individualités, en une entité de plus en plus soudée.

Alors oui, pour autant qu’on définisse bien pour soi-même ce qu’on veut ou pas montrer, parler de soi est parfois un exercice plein d’intérêt.

Sur ce, bon début de semaine, douce nuit et que la force (du Jedi, oui, oui…) soit avec vous.

Love, Anna♦

PS: Hâte de lire vos commentaires. Sur Facebook, ici ou sur Twitter, n’hésitez pas à donner votre avis, sur parler de soi.


10 Choses à Faire Plus souvent

J’ai une copine blogueuse, en fait une amie tout court qui a le don pour les grandes inspirations. Et voyez-vous, lorsqu’elle est inspirée, elle se sent le besoin, le désir d’appeler les amis. L’amie que je suis, c’est donc retrouvée appelée à la barre, pour parler d’elle en dix points.

Ça aurait été facile s’il s’agissait juste de parler de moi. Mais rien n’est facile avec la copine Leyopar, je dis bien rien! Elle nous demande tout bonnement de lister 10 choses que nous devrions faire plus souvent. Pour comprendre le concept, allez déjà lire sa liste, ou celle de notre autre amie Befoune, puis revenez par ici.

1.Mettre Pause à mes réflexions

Mon cerveau est une machine qui travaille sans arrêt. Impossible de mettre pause, pour le vider, ne penser à rien, ne serait-ce qu’une seconde. C’est étrange et des fois j’aimerais bien que ça s’arrête (pour vous dire, pendant que j’écris ces lignes, je songe déjà au thème d’un prochain billet, bizarre, vous avez dit bizarre?).

2. Apprendre le sens du mot « repos »

Depuis que ma fille est née (et déjà avant), je ne prenais pas beaucoup de temps pour le vrai repos. Lorsque je m’accorde le mot « repos » c’est que je suis d’ores et déjà « exténuée », « à bout de souffle », « au bord du gouffre ». Alors oui, dormir un peu plus, ne penser à rien (plus haut), ça devrait être une autre façon de se reposer réellement et je dois m’y coller.

3. Stresser moins

Bon, je dois quand même dire qu’entre mes années à bosser pour une multinationale et maintenant, le sens du mot stress a grandement changé pour moi, et je le ressens de moins en moins. Mais n’empêche, pour pas mal de raisons, j’ai toujours le sentiment de ne pas en faire assez, de ne pas aller assez vite, de ne pas être on top sur tel ou tel point. Or, je sais bien que je fais beaucoup, que je fais déjà bien et que la progression doit suivre son cours à son rythme… Donc oui, stresser moins, respirer et c’est tout.

4. Prendre un peu plus soin de moi

Déjà qu’avant d’être maman, je me laissais souvent aller mais alors là, avoir accouchée est ma nouvelle bonne excuse pour ne pas me chouchouter. Ça fait un moment que je n’ai pas mis de vernis à ongles, alors que j’aime bien la sensation de « joliesse » que dégage mes ongles lorsqu’ils sont colorés. Ne parlons pas d’un petit massage (des années) et j’en passe. J’aime bien mettre les finances ou le temps en avant pour justifier ce manque d’intérêt pour ma personne.  Cependant, j’appliqué désormais ce principe: « Ta plus grande ressource c’est toi-même, tu te dois d’en prendre soin ». Je commence dans les jours à venir, avec une superbe coiffure en perspective, et un joli vernis pour la semaine.

5. Oser, Risquer!

Eh oui, je suis une maîtresse du risque calculé. On fait des choses nouvelles, différentes, mais en calculant au millimètre près l’once de risque prise. Ce besoin de contrôle m’empêche souvent de me lancer dans des projets qui me tiennent à cœur, et ils peuvent ainsi rester dans ma tête des mois, voire même des années. Ça été le cas avec mon blog sur la littérature, auquel j’ai pensé pour la première fois en 2006 (lancé en 2013 seulement). C’est le cas en ce moment pour un projet associatif, auquel je songe depuis près d’un an. Je dois agir sans penser aux conséquences car comme je le constate ces derniers temps, avec de l’audace, la bonne dose de rigueur et de passion, on y arrive toujours.

6. Mais, Mais, Ne Pas Se Disperser

Tout en rajoutant des choses dans mon arc, je dois éviter/réduire une certaine tendance à la dispersion. C’est simple, je m’ennuie vite, mais en même temps, sans aller au bout d’une idée, autant ne pas la commencer. Donc, tout en osant, je dois aussi être plus stricte mes priorités pour rester on top.

7. Danser Plus

C’est tout bête, très bête même (rires) mais j’aime beaucoup danser. Danser pour moi, c’est comme écrire, lire ou respirer, c’est critique. Alors, il est vrai que je sors beaucoup moins, mais danser c’est vraiment important, et en plus c’est la meilleure façon pour moi de faire du sport, et ça l’a toujours été. Donc, j’ai toutes les raisons de m’y remettre.

8. Connecter plus avec les personnes qui me tiennent à cœur

J’ai des personnes à qui je parle quasiment tous les jours. J’ai d’autres qui me sont tout autant chères mais avec qui je peux passer des mois sans parler. On se laisse rattraper par le quotidien, la distance, et on s’oublie, on s’abandonne. La vie est trop courte, donc je veux que ces personnes importantes puissent sentir le plus souvent possible à quel point elles sont importantes. Family is priceless!

9. Me vendre mieux

Ici c’est la vraie catastrophe. Je suis une blogueuse depuis près de trois ans et disons qu’au fond je ne suis pas vraiment connue. Les contenus que je propose notamment sur La Bibliothèque Qui Ne Brûle Pas, peuvent servir à beaucoup mais je ne fais pas assez pour les mettre en valeur. Même s’il est vrai que je n’écris pas pour être le plus lu possible ou pour devenir une star, il ne servirait non plus à rien de rester totalement dans l’ombre (autant avoir un journal intime). Alors, oui je dois assumer que je suis Anna de La Case et de La Biblio, et mieux me mettre en valeur par rapport à ça autant dans le virtuel que dans le réel. Objectif 2017 lol, tout est une question de e-reputation. PS: Je vends des service de gestion de marque/d’image, alors si je ne commence pas par moi, je suis un peu foutue ou bien?

10. Dire encore plus merci à Dieu pour tout et tout

Oui, ces derniers mois, j’ai appris à le remercier de plus en plus. Il faut dire que la table d’accouchement, ça vous rappelle que vous n’êtes véritablement que poussière. Je pense lui dire merci, mais lorsque je pense à ces moments de « down », je me dis que je dois véritablement et encore plus lui dire merci. Etre « down », ce n’est pas lui dire merci. Ce n’est pas célébrer ses bienfaits immenses au cours de cette dernière année et de mon séjour sur terre en général.

Voilà, le devoir est terminé. N’hésitez pas à partager en commentaires, ou sur les réseaux sociaux, votre liste. On peut continuer la conversation sur  Facebook  ou Twitter (Instagram, Snapchat, c’est pour bientôt, je dois m’ouvrir ou bien? rires)

Love, Anna♦


Dieu créa l’homme et l’homme créa la machine

Dieu créa l’homme et l’homme créa la machine, et dans cet ordre. Ainsi, autant Dieu régule nos vies, autant nous restons et demeurons maîtres des machines, et surtout sommes responsables d’elles. 

Il y a un nouveau courant que j’observe depuis quelques temps autour de moi qui viserait à dénoncer les effets nocifs des machines (en général) sur l’homme et en particulier sur sa santé. Dans cette course au rejet, il faudrait à la limite revenir à l’époque des dinosaures et s’enfermer dans un naturalisme qui à mon sens friserait « la folie ». 

Nous nous sentons de plus en plus happés par la technologie:les téléphones et ordinateurs connectés, Google, les aliments génétiquement modifiés. De ce sentiment semble naître une crainte de plus en plus grandissante d’avoir perdu le contrôle. Toutefois, il me semble que c’est comme pour l’éducation des enfants (sujet d’un autre article), parfois considérée aujourd’hui comme du laisser-faire.

Nous avons de plus en plus la tendance à nous abandonner face aux mains des autres, et de penser ne plus pouvoir rien contrôler. Je donne l’exemple simple de cette vidéo (inspiration pour cet article) qui m’a été envoyée par ma mère et parlait des méfaits du téléphone, et notamment de certains cancers qu’il était en passe de provoquer. Je veux bien admettre, supposer que le téléphone peut provoquer des cancers mais cela ne serait-il pas lié à un usage inconvenant, prolongé, abusif? En somme, la machine « téléphone » ne deviendrait-elle pas un ennemi du fait d’une faute de son maître « homme »?

Cette « haine » de la machine, du progrès en général me fais l’effet d’une douche froide. Je me demande toujours si nous faisons preuve d’hypocrisie ou trouvons-nous juste plus drôle de nous plaindre. Car oui, des faits démontrent que les machines sont parfois devenus des loups pour l’homme mais il faut bien admettre que le progrès c’est d’abord fait à notre avantage. Revenir aux temps des cavernes, je ne sais pas pour vous mais trop peu pour moi. L’évolution de la technologie a d’abord été une évolution de la société, une évolution des mentalités, en vue de se mettre au service des hommes. Ainsi, à mon humble avis même un « Google » ne fait que nous rendre la vie facile, tout en prenant certes le contrôle d’un certain nombre de nos informations au passage (du donnant-donnant en somme ou encore le prix à payer pour l’évolution).

Se complaire à diaboliser la machine, c’est oublier notre responsabilité et céder à une forme de défaitisme qui n’aura aucun impact positif à terme. L’homme créa la machine et de se faire l’homme reste libre de s’en défaire, de la transformer, de l’adapter à ses besoins. La machine est à notre service pour notre confort, notre bien-être, et il ne tient qu’à nous de la maintenir à cet effet. La bombe atomique a tué du fait de l’homme, pas du fait de sa naissance.

Alors en tant qu’êtres humains, pensons notre devenir, et ne rendons pas les machines responsables de nos malheurs. Elles n’y sont pour rien, les pauvres (en attendant la révolte des machines..LOL)

Love, Anna♦

PS: article volontairement ironique, un avis, une suggestion, une contribution? Vous êtes le bienvenu en commentaire, sur Facebook ou Twitter

PS 2: « Et L’homme Créa La Machine » est le titre d’un livre de Mark Fletcher, est un livre photo  publié en 2010 dont je n’avais jamais entendu parler avant d’écrire ce billet (on apprend tous les jours, for real!) et qui parle de la grande épopée industrielle entre début 19ème et milieu 20ème siècle (Sources: Amazon.fr)


Le piment qui cache la grande sauce-#enmargeduTBC

Il y a quelques mois, une artiste camerounaise, Reniss a publié une oeuvre musicale intitulée « La Sauce » (et son piment) suivie par le vidéogramme éponyme. Sur la chanson, je ne reviendrai pas. Elle a entraîné son lot de dénonciations plus ou moins musclées, en mode « atteinte à la pudeur »,  » dépravation de nos enfants », j’en passe et des meilleures.

Voici un pays où la corruption est rampante. De même dans ce pays,u pour une bonne frange de la population, payer les impôts ne sert à rien. En effet, on considère que  le gouvernement et ses fonctionnaires sont tous des voleurs. Au Cameroun, pour beaucoup, s’inscrire sur les listes électorales  ne servirait à rien. Oui, car il n’y a nul doute que  « Pa Polo » est là pour rester.  De plus, nous savons nous mobiliser en politique, pour commenter les problèmes des voisins.

Au Cameroun, il semblerait qu’on ne soit pas prêt, à deux mois du lancement officiel de la CAN Féminine. Pourtant, nous sommes le pays organisateur. Dans notre cher pays, les routes se construisent minimum en trois. En somme, nos maux  et difficultés sont si profonds que dès fois on se demande comment nous arrivons encore à vivre.

En vertu de tout cela, les grands sujets de conversation, de dénonciation, de « commentaire » sont trop souvent liés à l’activité sexuelle des uns et des autres. Ils sont aussi liés à cette soi-disante banalisation du sexe, ou encore soi-disante dépravation des moeurs.

Il y a quelques mois, le scandale était la maîtresse d’un certain footballeur célèbre de nationalité camerounaise. Quelques temps après, c’était une certaine chanson d’un certain jeune homme qui n’aurait eu que pour but (malgré ses 5 millions de vues historiques sur YouTube) d’appeler à la copulation. Ensuite, le scandale était celui de la fille du président qui se droguerait. Au final, le scandale et les grands débats sont toujours autour de ce que j’appelerais « les divers ».

Le piment, ou la pimenterie  (expression d’une activité sexuelle généralement rémunérée) sont devenus dans notre cher et tendre pays, LE sujet d’indignation à la mode.

S’indigner sur le piment, ça évite de s’indigner sur l’état de l’éducation, l’état des routes, l’état des hôpitaux. Je dois noter l’exception du drame Monique  qui aurait quand même réveillé mes concitoyens. Parler du piment, ça évite de se demander pourquoi les mœurs seraient si dépravées, si elles le sont devenues subitement. Ca nous éloigne d’une simple question. En somme, pourquoi les moeurs et mentalités évolueraient-elles négativement? Quelles sont les responsabilités individuelles des uns et des autres, dans ce changement?  Voici les questions qu’on ne veut pas se poser.

Au contraire, il semble plus aisé d’en appeler aux autres: les artistes, le président, la télévision, les artistes, et j’en passe. Je me pose parfois la question si nous prendrons enfin LA responsabilité collective de notre devenir. Je songe à un jour, chacun se focalisera sur LUI, pour changer d’abord, s’améliorer avant tout.

De même, je m’interroge sur cette grande hypocrisie envers nous-mêmes. Lorsque nous sommes dans un snack, une boîte de nuit ou un bar, et que ces morceaux dénigrés sont au programme, peu d’entre nous avons le courage d’interrompre notre danse. Nous ne voulons pas passer pour un pudibond. Nous voulons nous montrer ouvert. Pire, selon notre compagnie  (un potentiel gars, une fille qu’on veut à tout prix), ses chansons nous servent à créer la proximité.  Cette proximité est bien entendue inadmissible en temps normal (pour coller, comme on dirait vulgairement chez nous).

Alors, pourquoi nous défouler sur les réseaux sociaux, dans les journaux, dans des milieux plus sérieux? Pourquoi ne pas accepter qu’il y a de la musique pour tout et rien, et qu’il convient à chacun de faire le tri dans ce qui lui convient?

Le piment qui cache l’immense sauce de l’hypocrisie est si profondément ancré que je ne sais pas si nous prendrons sur nous de changer réellement, mais il serait pourtant bien temps, on y gagnerait.

Ce n’était que ma modeste contribution #enmargeduTBC, TBC pour The Blog Contest, une initiative de blogeurs qui souffrent de se voir recommandés des thèmes obligatoires pour une publication chaque 20 du mois. Découvrez les participants officiels, en cliquant sur les liens plus bas

Leyopar

Tchoupi

Arsty

Yann

Obone

Elie

Love, Anna♦

 


Lorsqu’on se croit plus blanc que le blanc

Il y a un jour, il y a de cela des années, déjà un siècle au minimum, le premier homme blanc foula pied sur la terre d’Afrique. De ce jour, beaucoup a changé.

Les choses auraient pu être simples, belles, agréables mais la haine de la différence, l’incapacité à accepter l’autre ont été (comme souvent dans les relations humaines) mis à l’honneur. Ainsi au travers de recherches pseudos-scientifiques, notamment en analysant cette dite ressemblance avec le singe donc de l’animal, l’homme noir a été considéré comme tel . Le blanc c’est défini comme supérieur. De ce fait, il a défini sa pensée, sa civilisation, ses pratiques, ses coutumes, sa religion. Il a estimé tout ceci comme supérieur et s’est enclin à l’imposer à de nombreux peuples.

Pour revenir à ma chère Afrique, nous avons donc été dans notre grande majorité colonisé. Nous avons été embarqué dans quelque chose qui n’était pas nous. Ainsi,  je dois dire que le seul fait de vous écrire ici en français, au lieu d’écrire en Yambeta ou Bassa, mes deux langues maternelles, montrent la réussite de la colonisation. Eh oui, même si je voulais, je ne maîtrise ni à l’écrit ni à l’oral mes langues maternelles. Le français est la langue officielle dans mon pays le Cameroun (ainsi que l’anglais) et c’est bien celle-là que nous affectionnons dans nos échanges normaux.

En effet la colonisation a d’abord eu pour caractéristique fondamentale, l’aliénation. Il s’agissait de nous faire entrer dans la « civilisation » et ainsi de nous éloigner de tout ce qui aurait valeur à nous en séparer: nos habillements, nos modes de fonctionnement, nos rites ancestraux, etc..

Aujourd’hui, j’ai pris en pleine face la profondeur de l’aliénation et ce pour un acte en apparence banal.

Comment dire, j’ai depuis près de deux ans, les cheveux naturels, en somme, avec leur texture originelle, des cheveux crépus comme tous cheveux d’homme noir. Ce n’était pas un choix idéologique comme je l’ai expliqué dans un récent article. De même, je ne juge pas celle d’entre nous qui ont les cheveux défrisés (texture lisse, assimilée à la texture européenne). Toutefois, force m’a été de constater que dans notre environnement, assumer de porter les cheveux naturels, sans atour, sans tresses, sans perruque, tels qu’ils sont, a au final parfois valeur de prise de position, de refus frontal de l’aliénation.

Ainsi, lorsque je sors de chez moi avec mon afro bien coiffée et structurée, pour m’entendre dire que j’ai une coiffure de folle, par une autre femme noire, que dois-je faire? Pleurer pour nous? M’énerver? Crier? 

Porter mes cheveux tels que le Seigneur les a créés, représentation ultime de ma race, dans un environnement où on a voulu m’obliger à renier tout ce qui fait ma nature, ma race… En me battant un tout petit peu même de façon inconsciente, célébrer le noir, sans l’exprimer comme supérieur à une autre race, mais juste en être heureuse. Donc, faire tout cela et m’entendre traiter de folle par une autre personne de race noire?

Je ne saurai que dire ceci, l’homme blanc qui nous a colonisé, consciemment ou inconsciemment a laissé des traces indélébiles en nous, et nous devons nous battre pour l’assumer. Avoir confiance en soi en tant qu’individu, ça signifie s’accepter. Cela va au-delà des femmes, car de façon générale, dans de nombreuses sociétés africaines, porter son cheveu crépu c’est être « sale », « pas sérieux », « fumeur de mbanga » en gros des attributs négatifs.

Toutefois, nous sommes les mêmes à nous insurger chaque jour des effets de la colonisation. Nous ne cessons de condamner l’ingérence politique des européens dans notre chère Afrique. Nous nous battons pour porter les plus grandes marques et  parfois honnir le pagne (quoique depuis que les stars américaines portent le pagne et que les grands stylistes européens l’utilisent, il est devenu trendy). Sur le pagne, je dois aussi cependant noter que ce n’est pas originellement un tissu africain. Il est bien importé mais au minimum ces imprimés à mon sens, nous rappellent notre chez nous, nos cultures.

Pour continuer, c’est bien nous qui condamnons ces frères qui fuient l’horrible Afrique pour l’Eldorado occidental.

Nous ne cessons de citer Thomas Sankara, Cheikh Anta Diop, Patrice Lumumba.

Nous nous insurgeons contre la vague de racisme en Europe et les assassinats d’hommes noirs aux Etats-unis. Cependant, nous ne sommes pas capables d’accepter qu’une femme qui a les cheveux naturels et les porte sans atour, est une femme noire, une reine, et mérite respect, reconnaissance, au lieu d’être traitée de folle.

Le chemin est encore long pour changer les choses. Il  est certainement bien long comme le mentionnait Le Petit Ecolier dans son dernier billet, pour que des noirs ne puissent plus penser que l’homme blanc soit supérieur à l’homme noir. Oui, le chemin pour accepter d’être libéré, de s’assumer selon nos propres codes , recréées différents, oui ce chemin est dur, mais je dois le dire commence par des petits actes de tous les jours.

Je ne suis pas une fanatique, une kémite ou tout extrémisme afro-noir comme ceux que je décrivais il y a quelques temps. Non, je me reconnais le droit en tant que citoyenne du monde, de m’inspirer même des autres cultures. J’aime la liberté que j’ai aujourd’hui de parler quatre langues parmi lesquelles une de mes langues maternelles (le bassa). Cependant, je suis triste d’admettre que pour certains d’entre nous être noir et cultivé, signifie être plus blanc que le blanc.

Je suis amoureuse de ma culture noire, les rites de mes ancêtres, nos pratiques, nos légendes.

Je suis fan de littérature africaine et bien que ces textes soient écrits dans la langue de l’oppresseur, pour certains ils nous décrivent si bien que j’en fais mes carnets de bord. Que serai-je sans avoir lu Mongo Beti, Cheickh Anta Diop, Ahmadou Kourouma, Ben Okri? J’apprécie le port de ces pagnes qui sont le premier reflet de ma culture. Je rêve d’être habillée uniquement par des stylistes de chez nous.

Je me régale de certains de nos mets au Cameroun mon pays comme en Côte d’Ivoire ou au Kenya. J’adore mes cheveux naturels, mon cheveu crépu, j’aime les soigner, les voir me rendre cet amour en étant plein de vie, malléables et souples, naturellement. Comment me décrire sans nos danses si caractéristiques, notre argot, nos expressions et nos comportements si bien à nous et parfois semblables quelque soit le pays d’Afrique où on se trouve? J’aime les différences entre nous, les préférences particulières de telle ou telle tribu, marqueur de notre diversité, vecteur de force si nous le souhaitons.

Je suis fière d’être noir comme le blanc est fier d’être blanc. Je ne vois pas pourquoi je devrais souhaiter être plus blanc que le blanc. Je ne suis pas folle, débraillée, je suis Africaine, noire, humaine, enfant de Dieu et fière d’être tout cela à la fois.

Et vous, Africain, blanc, comment vous décrirez-vous? Que pensez-vous de la lutte des races? Laissez votre avis en commentaire.

Love, Anna♦


Rêvons Debout

Rêvons de vie, de passion, d’amour

Rêvons de changement, d’accomplissement, de plénitude

Rêvons d’une autre réalité, d’une autre politique

Rêvons d’une Afrique plus qu’émergente,

Rêvons d’un homme noir désormais respecté,

Rêvons d’indépendance véritable,

Rêvons pour nous, rêvons pour nos enfants.

Rêvons car rêver permet de garder espoir,

Oui gardons espoir encore et toujours.

Rêvons d’être respectés, rêvons pour une vie

Rêvons que l’homme blanc accepte l’égalité,

Rêvons que les êtres humains cessent

Qu’ils cessent d’infliger peine et douleur,

Rêvons debout car toujours nous serons debout

Rêvons debout, le travail forcé n’est plus

Rêvons debout, l’esclavage n’est plus,

Rêvons debout, le courage est notre arme

Rêvons debout pour ne plus avoir peur

Rêvons debout pour regarder la mort en face

Rêvons debout car Dieu nous a donné deux pattes

 

Rêvons, Rêvons, Rêvons

Rêvez, Rêvez, Rêvez

Debout, toujours debout

 

Love, Anna♦