Anne Christelle

Juste Comme ça

Juste comme ça,

Parce que les mots s’estompent, parce qu’ils ont perdu leur sens.

Juste comme ça,

Parce que le monde avance, le temps avance, les gens changent

Juste comme ça,

Parce qu’il faut grandir, il faut ouvrir les yeux, toujours se remettre en question

Juste comme ça,

Sempiternellement, sans effort, vivre, aimer, danser, vivre, aimer, changer

Juste comme ça

Le clavier sifflote, mes doigts voguent, et j’entends ces bruits comme des notes sur un piano

Juste comme ça,

Parce que j’aime la musique des mots, parce qu’écrire ne doit pas toujours avoir un sens.

Juste comme ça

Parce que nous avons envie de rien et envie de tout,

Juste comme ça,

Parce que la poésie me porte, les pensées s’envolent, je dis tout et rien

Juste comme ça,

Parce que je pense à Baudelaire, Anta Diop, Césaire, Fanon, Bebey,

Juste comme ça

Parce que je suis d’ici, d’ailleurs, influencé par ici et par-là.

Juste comme ça,

Parce que nous sommes tous des êtres humains, avec nos couleurs, nos différences,

Juste comme ça

Parce que vivre devrait être le plus beau cadeau.

Juste comme ça,

Et je m’arrête ici ,pour un moment, pour un instant, à jamais?

Que sais-je, c’est juste comme ça et c’est déjà fini.

 

Love, Anna♦


Salarié, c’est forcé?

Ce billet pourrait s’apparenter à une ode à entrepreneuriat mais il n’en sera rien. Ce billet malgré son titre, parle surtout et avant tout de salariat, donc du salarié.

Salarié, je me suis souvent posée la question, est-ce forcé?  Dans nos environnements, et en somme au Cameroun, le monde professionnel est un monde de requins déguisés. Vous me direz que le Cameroun n’apparaît pas comme une exception et je vous accorderai que vous avez raison.

Cependant, au vu de mon expérience, de celles de collègues ou d’amis dans des sociétés de la place, j’ai encore envie de reposer ma question: Salarié, c’est forcé? 

Ma question est destinée premièrement aux employés et en deuxième lieu, aux employeurs. Commençons par ces derniers. Chers employeurs de tout bord, depuis quand le travail est-il synonyme d’esclavage ans votre vocabulaire? Depuis quand l’employé s’apparente t-il à votre enfant? Avez-vous financé ses études? Etes-vous garant de son intelligence? Si la réponse à toutes ces questions est NON, je vous le demande: pourquoi la violence verbale, pourquoi les insultes? Pourquoi ce management de la terreur? Quelles sont les études qui en prouvent l’efficacité?

En effet, trop souvent vous entendez des personnes parler de leur travail comme ‘une passion mais de leur chef comme un cauchemar.Trop de personnes ont trouvé en leur boulot, le moyen ‘accomplir leurs rêves mais déchantent trop vite au vu du management. J’avais un  DG qui avait coutume de dire que lorsqu’on démissionne, la plupart du temps, on quitte non pas l’entreprise qui nous emploie, mais très souvent, un mauvais chef. En d’autres termes, les supérieurs hiérarchiques sont les garants de l’atmosphère d’équipe et de la motivation des employés. Mais en sont-ils conscients? Savent t-ils faire la bonne mesure? Voilà le débat.

En ce qui concerne les salariés, nous sommes champions pour relever tous les manquements réels ou supposés de l’entreprise envers notre personne. Très peu, nous ne savons nous remettre en question, très peu savons-nous lire notre environnement et humer le vent du renvoi ou au minimum du désaveu. Nous tolérons beaucoup de mots, de comportements souvent sans nous plaindre et ce même dans des grandes entreprises. Nous prenons des risques pour notre santé, en finissant tard et de ce fait nous hypothéquons notre performance future. Nous avons l’impression qu’il faut à tout prix éviter le renvoi. Or, nous sommes parfois compétents. Nous sommes parfois en mesure de nous débrouiller ailleurs. Mais toujours, nous restons là.

Or, une carrière est du fait de l’individu et non de l’entreprise. Trop souvent, les projets et ambitions professionnelles des uns et des autres, ne sont pas clairs. Trop souvent, nous passons d’un poste à un autre, au ré des besoins de la société, sans envisager l’impact ou le chemin que tel ou tel poste fait prendre à nos carrières. Trop peu, nous mesurons le chemin parcours pour établir nos compétences, et être en mesure de mieux les vendre sur le marché du travail en cas d’insatisfaction. Au Cameroun, démissionner s’apparente encore à une prise de risque trop grande. Bien souvent, les individus recherchent avant tout la sécurité du travail, une place jusqu’à la retraite, au détriment d’une carrière bien remplie. Les deux sont d’ailleurs conciliables, à condition de savoir jouer ses cartes.

Etre salarié, n’est pas une fatalité, au contraire. Etre salarié, c’est l’occasion avec une prise de risque minimale, d’impacter un secteur d’activité, et de laisser sa marque. Etre un bon salarié, qui sait bien manager sa carrière, c’est avoir la possibilité d’une certaine retraite dorée. Etre un bon salarié, c’est être clair sur ses ambitions personnelles, et savoir donner sans étouffer. Etre un bon salarié, c’est bénéficier dans les bonnes sociétés, de nombreux avantages, tels que la couverture médicale, les bonus de fin d’année, le 13ème mois, etc.

Etre salarié, c’est un contrat avec une entreprise, un échange de bons procédés, a priori gagnant-gagnant. De ce fait, aucune partie (notamment l’entreprise, et en particulier le manager), ne devrait abuser de sa position. Il est toujours dommage, de voir des collaborateurs dépossédés de leur enthousiasme, de leur passion car au final, cela finit toujours par impacter sur les performances de l’entreprise (bien que le plus grand perdant est toujours l’employé).

Etre salarié c’est maîtriser l’art de la bonne communication. Etre salarié c’est avoir lu plusieurs fois « Le Prince » de Machiavel et être en mesure d’en appliquer intelligemment certains des principes.

Etre salarié, au final c’est une superbe aventure car on y apprend beaucoup sur soi et sur les autres. De plus, il faut de tout pour faire un monde. Eh oui, tout le monde ne peut pas être CEO. Et vous qu’en pensez-vous?

Love, Anna♦


S’ils étaient sourds-muets?

Il était six heures du soir. Ils étaient attablés pour le dîner, un peu plus tôt que de coutume. Gérard avait en effet prévu de ressortir et insistait toujours pour dîner en famille. Par amour, pour sauver les apparences, par responsabilité? Nul ne saurait le dire. Emilie, elle c’était fait une raison. Elle avançait dans la vie au gré de ses humeurs. Elle vivait au travers de lui et accessoirement de leurs deux enfants, Rita et Antoine âgés respectivement de cinq et trois ans. Ils l’occupaient assez pour qu’elle puisse oublier le reste. 

Six heures du soir, comme six ans, durée de leur mariage, le solde de deux ans d’amourette. Emilie ne se rappelait plus bien ce qu’avait voulu pleinement dire « être amoureuse ». Elle était la femme de Gérard, et elle ne savait pas bien si différence il existait. Ne se mariait-on pas par amour? Elle avait rencontré lors de sa deuxième année de master, les rêves pleins la tête. Lui travaillait déjà depuis quatre ans. Ils avaient cinq ans d’écart. C’était le JCD, agréable, charmeur, à l’écoute, elle avait tout de suite craqué. Etait-ce parce que son Master 2 en gestion des projets environnementaux, avait été sans suite professionnelle? Etait-ce parce qu’il lui avait souvent répété qu’elle était sa reine et qu’elle n’avait pas besoin de travailler? Toujours est-il que huit ans après, elle n’avait finalement jamais travaillé et était devenue « par amour », une femme au foyer hors pair.

Gérard avait parfois le sentiment d’avoir été piégé ou plutôt plongé dans un cauchemar tout éveillé. Il se rappelait encore de cette première grossesse six mois après qu’ils se soient connus, et de son déni total. Il n’était pas prêt, il n’était pas sûr que c’était elle mais il avait besoin de son assurance, de son soutien, de sa détermination. En retour, il avait reçu cette servile obéissance, cette absence totale de contradiction, et avait dû faire le deuil de son enfant. Pourquoi l’avait-il alors épousé? Par amour, certainement… par culpabilité? Il n’aurait jamais su le dire. Est-ce toujours cette culpabilité qui l’avait inspiré pendant leur lune de miel à lui proposer de rester à la maison? Encore une fois, il espérait provoquer, faire naître ou renaître un esprit de contradiction, de détermination, d’entreprise et une fois encore, il n’avait reçu que cette servile obéissance. Et puis Rita était née, le soleil de sa vie, sa première fille, vite suivie du combatif Antoine. Sans eux, qu’aurait-il fait? Comment aurait-il surmonté? Mais aussi sans elle….Oui elle… Cette elle qui l’avait rendu semblable à tous les hommes. Il s’était pourtant juré qu’il serait différent. Mais différent, l’aurait-il pu demeurer avec Emilie en face? N’avait-il pas commis une erreur en l’épousant? Depuis qu’il avait rencontré, elle, Anaïs, il se posait la question. Elle était tout le contraire d’Emilie. Indépendante, inventive, passionnée, depuis six mois, elle secouait son monde. Ce soir, pour la première fois, il allait dormir avec elle. C’était pour elle, qui l’avait décidé de dîner plus tôt. Qu’allait-il faire?  Pouvait-il faire autrement? Abandonner Emilie, lui semblait impossible. On ne divorce pas, surtout lorsqu’on s’est engagé à l’église. Mais il y avait désormais Anaïs. Il espérait chaque jour que ça lui passerait…

Ce dîner, Emilie sentait bien que ce dîner à six heures du soir, cachait quelque chose. Et puis, il était devenu différent. Gérard était si distant ces derniers temps. Il ne la touchait presque plus. Il avait souvent l’air ailleurs lorsqu’il lui parlait. Elle devait très souvent répéter ses phrases. Une autre femme? Etait-il donc finalement comme tous les hommes? Sa mère l’avait pourtant prévenue: ils sont tous pareils, il faut t’y accommoder. Et elle l’avait protesté. Elle l’avait juré que son Gérard ne pouvait en aucun cas la tromper…Mais aujourd’hui, en était-elle si sûre…?

Comment, pourquoi? Ce fossé entre eux semblait s’agrandir chaque jour un peu plus. Comment revenir dans le passé? Comment faire demi-tour? Le cas échéant, comment se reconstruire?

Comment faire lorsqu’on sentait son monde s’écrouler ou peut-être se ré-inventer?  La question s’imposait à eux, chaque jour, un peu plus.

Love, Anna♦

 


Ecrire…

Ecrire pour oublier. Ecrire pour se libérer. Ecrire pour passer à l’étape suivante.

Ecrire pour dire NON. Ecrire pour dire OUI. Ecrire pour dire MERCI. Ecrire pour dire PARDON.

Ecrire comme on respire, écrire car je ne sais qu’écrire comme Florent Pagny ne sait que chanter.

Ecrire car sur le clavier ou au bic, de ma tête vers mes doigts, un lien se bâtit, une unité se crée et tout commence.

Ecrire très court, Ecrire très long, écrire comme une arme, comme j’y avais un jour songé.

Ecrire sans envie (un peu comme aujourd’hui), écrire tous les jours (un défi), écrire pour construire, écrire pour développer.

Ecrire, pour parler aux ombres, aux vivants, aux morts, écrire une ode à l’humanité, à son humanité.

Ecrire sans jamais cesser,écrire encore et toujours. Ecrire toujours et surtout. Ecrire encore et parfois.

Ecrire une fois, écrire deux fois, écrire inlassablement, écrire avant les douze coups de minuit.

Ecrire c’était aujourd’hui, écrire ce sera demain. Ecrire comme on respire, écrire comme on chante, écrire comme on danse.

Ecrire, un bonheur, une libération, une vision, un besoin viscéral longtemps étouffé, désormais au firmament.

Ecrire pour vous, vous écrire, écrire une fois de plus, rien que cette fois.

Love, Anna♦


L’art d’être commercial

Il était une fois un métier. Il était une fois une profession dont beaucoup se réclament. Il était une fois un art qui n’est pas donné à tous de maîtriser. Il était une fois le commercial.

Etre commercial c’est en effet un art, dont je découvre depuis quelques mois l’agréable difficulté. Difficulté car vendre un service n’a jamais été chose aisée, mais somme toute agréable car elle me permet de me dépasser. Dans une autre vie, mon travail a été de donner aux commerciaux les outils pour se dépasser (c’est le marketing) et j’ai parfois pu recevoir leurs plaintes sur la validité ou non de ces outils, leur à-propos dans le quotidien commercial.

Désormais de l’autre côté de la barrière depuis six mois, et après avoir observé pendant six ans des commerciaux inspirant, je partage ici quelques clefs qui peuvent à mon avis, vous accompagner pour exceller dans cet art.

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  1. 1. Un commercial vend tout, mais pas à tout le monde.

En effet, en tant que commercial, on doit pouvoir tout vendre. Que ce soit de la bière, des biscuits, du lait ou du jour au lendemain, du fret maritime, des services de traduction ou de communication, la qualité phare d’un commercial est de pouvoir s’adapter. Pour faciliter cette adaptation, le commercial doit être curieux et à l’écoute. Curieux pour apprendre et maîtriser les caractéristiques des produits ou services proposés.

Il doit être à l’écoute pour identifier les besoins des acheteurs/consommateurs potentiels. Il doit tout d’abord identifier ces prospects, les différencier. Que la segmentation soit définie par le prix (produit/offre de luxe), la notoriété du produit ou du service, il doit comprendre et maîtriser cette segmentation. On ne vend pas toute offre à tous les consommateurs qu’on rencontre. Cela permet de gagner en temps (éviter les prospections inutiles) et en efficacité (mieux on cible, plus le taux de conversion de nos prospections en achats, sera élevé)

   2. Un commercial est d’humeur égale

Les clients/ prospects ne sont pas toujours agréables. Ils ne respectent pas toujours les horaires de rendez-vous. Ils font parfois des remarques hors de propos. Pour nous les femmes, ils sont parfois dragueurs, insultants. En somme, le commercial rencontre de tout mais pour tous, il doit garder le même visage. Pour tous, il doit rester serviable, attentif aux désirs exprimés ou non. Pour tous, il doit être humeur d’égale et être conscient qu’en face, le client ou prospect peut ne pas avoir de mesure. Le commercial conserve en tête le but ultime :clore la transaction par un achat. Pour ce but ultime, il est donc nécessaire de se sacrifier et de ce fait tolérer parfois des écarts de langage du client, tout en tenant la juste mesure (le respect c’est sacré!). Un commercial ne peut donc pas perdre ses moyens devant un client même lorsque ce dernier a outrepassé les limites de l’acceptable. Diplomatie et retenue sont ainsi les armes fatales de tout bon commercial.

3. Un commercial est patient, extrêmement patient

Vous n’avez pas pu rencontrer le décideur? Le décideur est finalement indisponible malgré le rendez-vous pris? Vous essayez une première fois, puis une deuxième fois, et a priori toujours une seule réponse: NON. On ne se décourage pas. Trois mois après une discussion avec un prospect potentiel, j’ai eu l’agréable surprise de recevoir il y a quelques semaines une demande de cotation. Or, il semblait au départ assez réticent et peu enclin à me laisser ma chance. Au fur à mesure des appels pour garder le contact et lui rappeler les avantages du service proposé, il a enfin pu dire « Oui ».

La patience exige donc aussi de cultiver le contact. Il faut visiter régulièrement ses clients clefs, relancer fréquemment ses prospects, ne pas hésiter à les mettre à jour lorsque le service évolue ou change, se rappeler à leur bon souvenir en cas d’événement heureux ou malheureux dans leur quotidien. Certains appelleront ça de l’opportunisme, voire même de l’hypocrisie, moi j’appelle cela volonté de bâtir des relations d’affaires solides et durables.

4. Un commercial est rigoureux et à l’écoute de son marché

Quelque soit le produit ou service que l’on offre, on n’est jamais tout seul. Dans l’entreprise de transit à laquelle j’appartiens, c’est un constat que je fais dans toutes mes prospections. Au Cameroun, la profession est vaste et la concurrence est systématique dans le domaine. L’offre de services ne doit donc pas être statique. On doit pouvoir la personnaliser en toutes circonstances sans rogner exagérément sur ses marges, afin de répondre  à une offre.

De même lorsqu’on est par exemple un fabricant de jus et que le nouveau jus naturel à la mode c’est le Foléré ou Bissap, on doit pouvoir se demander s’il ne serait pas utile de lancer une nouvelle variante avec cet arôme.

Rien n’est immuable, tout change et le commercial doit avoir la rigueur pour effectuer une veille concurrentielle permanente et rester à l’affût des opportunités et des évolutions de son marché.

5. Un commercial, est commercial partout

Commercial un jour, commercial une vie. Je ne compte plus le nombre de fois ces six derniers mois où j’ai pu ouvrir une prospection hors du cadre normal de mon bureau et de mes visites planifiées. Ainsi au hasard d’une conversation avec un ami autour d’un verre, au hasard d’une rencontre à la boulangerie ou chez le médecin, j’ai ainsi eu l’occasion de proposer mes services et parfois de façon fructueuse.

Le réflexe d’avoir une carte de visite dans mon porte-monnaie ne me quitte plus pour cette raison. De même, la présentation de mes différents services est désormais inscrite dans mon subconscient (rires). Je dois pouvoir à n’importe quel moment pouvoir les présenter, sans avoir besoin d’un bord. Les meilleurs commerciaux qu’il m’a été donné de rencontrer avaient tous cette capacité: vous parler de leurs produits ou services au pied levé et en toute situation.

L’opportunité pour un commercial se crée la plupart du temps et pour cela il faut toujours être prêt.

J’ai ainsi partagé mon expérience de ce beau métier qui doit se cultiver comme un art. J’ai hâte de lire vos commentaires, vos astuces. Qu’est-ce qu’un bon commercial pour vous?

Love, Anna♦


De la liberté d’être à son compte

Il y a bientôt six mois, je célébrais mes derniers jours dans la posture d’employé. Il y a bientôt six mois, je changeais de statut, quittant celui de salarié pour celui de « chef d’entreprise » ou du moins-ce « co-gérante ».  Je passais à mon compte. Ce choix je l’avais fait par conviction, convaincu qu’il était temps pour moi de changer non seulement de carrière mais aussi et surtout de mode de vie.

En effet, pour moi au-delà des difficultés et contraintes inhérentes au statut d’entrepreneur, être à son compte a toujours voulu dire être maître de son emploi du temps. J’ai eu pour exemple ma mère (oui j’en parle souvent), qui a toujours travaillé à son compte et qui a donc toujours pu être là pour nous dans les moments importants, sans avoir à gérer les particularités de l’emploi du temps d’un chef, ou d’une équipe.

Je ne m’hasarderais pas non plus à faire le procès des grands groupes et d’aller jusqu’à supposer qu’ils empêchent les femmes notamment de profiter pleinement de leurs enfants. Toutefois, nous n’en sommes pas loin, surtout lorsque ces dernières n’ont pas atteint des postes élevés dans la hiérarchie professionnelle.

Au-delà de la gestion des enfants et de leur emploi du temps, c’est de la gestion de son propre temps qu’il s’agit. Nombreuses sont ces fois où j’étais enclin à travailler toute la nuit, pleine d’inspiration, mais ayant dans le même temps l’obligation d’être à 8 heures tapantes, installée à mon bureau. Ne pouvant résister à l’assaut créatif qui me permettait notamment de mener à bien certaines tâches professionnelles, je suis donc parfois allée travailler comme un petit zombie, attendant avec hâte la fin de la journée, pour récupérer.

Depuis six mois, j’apprécie donc la liberté de travailler dans un environnement plus calme. J’ai apprécié la liberté de gérer ma maternité avec paix. Travaillant notamment avec ma mère en tant que co-gérante de l’entreprise familiale, et avec un focus sur le développement commercial, j’ai apprécié la liberté que j’ai eu d’organiser mon temps de travail, mes tournées de prospection et le temps que je consacrais au développement de mon agence de communication en parallèle.

J’apprécie la liberté intellectuelle de parler en certaines situations de dédouanement de marchandises, puis de fret maritime ou aérien, et en d’autres situations, face à d’autres types de clients, de parler traduction, consulting en événementiel ou gestion de marque.

J’apprécie ces petits bonheurs, cette paix. J’ai pendant ces premiers mois, gagnée moins d’argent, mais j’apprécie la liberté de savoir que je peux multiplier à l’infini car c’est ma liberté que de grandir, et de m’échiner plus pour multiplier les opportunités.

J’apprécie ce nouveau mode de vie, et ses contraintes et difficultés. C’est un mode de vie plus agréable, car j’ai le sentiment en permanence que mon futur ne dépend que de moi-même, mon bien-être est encore plus à ma totale responsabilité et c’est grisant!!!

Je ne veux pas non plus, faire une apologie bête et méchante de la vie de chef d’entreprise. J’ai aussi eu beaucoup de bonheur à être salarié car j’y ai gagné en discipline, en rigueur, j’y ai raffermi mon gout des challenges et de l’excellence. Je me rends encore plus compte que c’était nécessaire, utile, comme on dit chez nous « chaque chose en son temps ». Mon temps était arrivé, et autant je ne regrette en rien les six années de ma vie passées en entreprise, autant j’ai la certitude que le reste du temps offert sur Terre, sera un plaisir renouvelé au moins-ce sur le plan professionnel.

De la liberté d’être à son compte, du bonheur de s’être « retrouvé », de la responsabilité de se conserver.

Love, Anna♦


You Talk Cmr et ses New-Talkers

Une semaine en mode reconnaissance, une semaine pour reconnaître et partager. 

Ce soir, ça va être un partage assez rapide car j’ai déjà parlé de cette super Team. Cette team c’est le collectif You Talk Cmr, avec à sa tête un génie de créativité, j’ai nommé Mr. Will Ebene. Donc You Talk Cmr, c’est le collectif à la base de la super web série Tu Know Ma Life.

J’avais découvert, aimé et partagé mes impressions sur la première saison mettant en scène des jeunes Camerounais immigrés en France. La deuxième saison avait été à la hauteur de mes espoirs. J’ai ri, ri, encore ri et surtout ri, mais aussi j’ai ressenti des émotions plus profondes (peine, empathie), en gros c’était juste TOP.

Tu Know Ma Life Saison 2 a été l’occasion pour le collectif de lancer une campagne de Crowdfunding, pour nous assurer encore plus de qualité mais aussi l’occasion de lancer un nouveau recrutement d’envergure. L’un des résultats de ce recrutement est le lancement aujourd’hui 10 Juin, d’une nouvelle Web Série, Les New-Talkers. J’ai regardé cet épisode. Il s’agit d’une série de sketchs, donc les épisodes n’auront pas de suite d’une semaine à l’autre mais d’ores et déjà, j’ai apprécié. J’ai apprécié les piques (il vous faudra quand même un petit dictionnaire de l’argot Kmer pour les apprécier à leur juste valeur), le rire encore et la simplicité avec laquelle les sujets sont abordés. Cette simplicité rend la série attractive qu’on soit  Camerounais, Ivoirien, Français et j’en passe.

Découvrez en images, le 1er épisode des New-Talkers et n’hésitez pas à cliquez sur « J’aime » sur la page Facebook You Talk Cmr pour rester informés de leurs dernières sorties.

Surtout, repassez par ici pour donner votre avis, vous êtes attendus.

Love, Anna♦


Locko, juste loco de lui

Pour qui suit régulièrement ce bel espace, vous constaterez que cette semaine a commencé sur des notes légères, et ma foi, je pense que nous allons y demeurer.

Ainsi Lundi, je vous parlait de Lorenoare, et aujourd’hui je vous reviens avec de la musique. Une voix suave, un timbre naturellement enjôleur, des beats conçus par et pour lui, je vous présente Mr. Locko, jeune artiste Camerounais.

Comme souvent, je ne reviendrai pas sur son parcours musical, car musique est avant tout question de ressenti, de sentiment, de partage et c’est ce dont il est question sur La Case. Je suis certaine qu’une recherche Google vous donnera toutes les informations voulues. Quant à moi, je me contenterais de dire/constater que Locko c’est du talent à l’état brut. Pour moi, un artiste est bon lorsqu’il arrive à exprimer une émotion dès les premières dix secondes, qu’il soit en train de chanter ou non. En d’autres termes, son intelligence artistique voudrait que même ses beats, soient capables d’exprimer l’idée, le sentiment juste pour la personne qui écoute.

Dans son style R&B/ Makossa Love (c’est ma définition, pas la sienne), dans ce juste milieu entre les crooners d’exception qu’a connu le Cameroun comme Mr. Dina BELL et les sonorités contemporaines, doux mélanges entre les rythmes d’ici et d’ailleurs, Locko chante l’amour. Il le chante si juste, il le chante toujours différemment, mais encore et toujours, il nous y plonge. On a tous besoin d’amour, on a tous besoin (surtout les filles lol) de s’imaginer dans les bras forts et aimant de notre homme, qui nous dira « Je t’aime » pour la vie. Ses chansons « Margo », « Ndutu » désormais des classiques (à mon sens) sont de beaux exemples. Avec son premier EP « Skyzo », il a rajouté une dose et surtout, il a enivré mon cœur avec le sublime « Sawa Romance » dont le clip est désormais en ligne depuis le 3 Juin.

Je ne saurais vous en parler sans  le partager . J’ai eu la chance d’observer l’homme sur scène et de cette expérience comme de ses publications Facebook, comme de ses vidéos de tournage, je conserve le souvenir d’un artiste généreux, à l’écoute de ses fans, professionnel et pétri d’humilité. Dans la génération « Fast Life » qui pense que  tout lui est dû, Locko apparaît comme un ovni et je lui souhaite en tout et pour tout de garder cette attitude.

Découvrez le bijou (visuel et audio) « Sawa Romance ». Definitely Loco of LOCKO.

Quant à vous, que vous évoque Locko? Tous à vos claviers pour les commentaires.

Love, Anna♦


A la découverte de Lorenoare

Coucou, coucou les amis,

Aujourd’hui, nous prenons une pause en image et en musique, venez découvrir Lorenoare.

Lorenoare est une artiste camerounaise relativement jeune (une trentaine d’années tout au plus) mais oh combien talentueuse. Elle semble exercer depuis quelques années maintenant, mais pour tout vous dire (en l’occurrence depuis 2007, avec un premier  album en 2011), je n’avais jamais entendu parler d’elle avant le 29 Avril 2016.

Ce jour, Mum nous propose une sortie impromptue en famille (mon frère, ma sœur, Lil Princess en gestation et sa future maman, moi). A 18 heures, nous étions informés de la sortie, et devions tout faire pour être prêt à 19 heures et 30 minutes. C’est dire que nous sommes arrivés à l’Institut Français de Douala en mode panique (forcément, on a pas pu être prêt à l’heure), inquiets d’arriver en retard pour le concert, ce concert d’exception, le concert de Lorenoare.

Nous sommes entrés dans une salle remplie au quart (constat triste ou pas, d’ailleurs), mais à la fin du concert, cela ne se ressentait plus. Lorenoare a fait vibrer la salle au rythme de son univers si vivant et passionné. Cette belle artiste chante en ETON*, et éventuellement en Anglais. Elle rejoint ainsi une lignée d’artistes d’exception maniant avec art cette langue poétique. Je citerai la fantastique Sally Nyolo, et l’envoûtante Sanzy Viany dont je vous ai déjà parlé. Lorenoare relève avec générosité et dextérité le défi de se mettre au niveau de ces pointures de la musique Camerounaise.

Lorenoare est authentique et extrêmement généreuse. Pendant deux heures, elle nous a parlé d’amour, de relations parentales, de relation avec Dieu, et tous les autres sujets évoqués par les chansons de cette parolière unique. Découvrez l’une des plus belles en image ici. La chanson s’intitule « Vwale Ma » et signifie « Console-Moi ». C’est une représentation en concert à l’institut Goethe.

Cette sortie le 29 Avril 2016 a été rafraîchissante à pas mal d’égards: une sortie en famille pour partager la passion que nous avons tous chez nous de la belle MUSIQUE (endiablés nous étions), une découverte musicale heureuse, un moment de détente pour la future maman que j’étais.

Merci à Lorenoare pour ces moments d’exception. Découvrez sa page Facebook ici.

Si vous l’avez découverte, n’hésitez pas à partager avec nous votre expérience. Un commentaire, et je serai honorée.

Love, Anna♦

*ETON: dialecte de la tribu du même nom, issu du Centre du Cameroun, et appartenant au groupement BETI


Etre Mère

15/05/16: Au fur et à mesure que je me rapproche de toi, au fur à mesure que les jours s’égrènent, t’imaginer me rend si heureuse. Malgré tes rebonds, tes coups de pied, des fois je n’y crois pas. Des fois, je confie à ton papa que j’ai du mal à réaliser que tout ce temps est passé. J’observe mon corps dans un miroir, je regarde ce gros ventre tout rond, et je pense « oui c’est vrai, tu le seras bientôt….MAMAN.


Et déjà, je me prends à voir la vie différemment. Je regarde mon petit-frère avec une nouvelle envie de le protéger. Je regarde des petites filles dans la rue et je songe à toi, plus grande. Je sais que l’accouchement sera notre première épreuve, notre premier moment difficile, mais je sais que ça ira, je n’ai pas peur….Tic, Tac….j’ai hâte….
28/05/16: Et j’aurai donc attendu un petit moment. J’avais raison de ne pas avoir peur, j’avais raison d’être confiante. Quelle expérience. Un élan d’amour si grand lorsque je t’ai vu, la compréhension ou plutôt l’admiration devant le mystère de la vie. Je t’observe, je t’admire et je me dis que l’oeuvre de Dieu est parfaite. Je t’observe et je veux être une personne excellente, j’ai envie de te rendre fière. Tu es là, tu me rends si heureuse et je te dis merci pour ce bonheur à la veille de la Fête des mères.

C’était un petit partage pour dire Heureuse Fête à toutes les mères du monde. C’est une expérience spéciale, un monde qui ne se raconte pas, mais se vit.

Vous êtes une maman? Partagez avec nous ce qui a changé ce jour-là? Qu’est-ce qu’être une mère pour vous?

Love, Anna♦


Apprendre, un plaisir à cultiver

Coucou par ici,

Depuis hier, cela fait maintenant une semaine que je me suis lancée dans l’aventure d’écrire un billet par jour pour les 365 prochains jours. Cette aventure a un intérêt tout particulier: elle renforce chez moi le désir d’apprendre. Ben oui, sinon, comment pourrais-je partager du contenu nouveau avec vous chaque jour?

Apprendre, c’est retomber en enfance ou en adolescence, les temps bénis où on se préoccupait uniquement de manger, boire, dormir et dans mon cas travailler. J’aimais l’école et c’était un plaisir d’y aller chaque jour parce que chaque jour, j’avais l’impression d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur le monde, tout particulièrement dans des matières comme l’histoire, ou les mathématiques. Et puis, j’ai quitté l’école pour l’école de commerce et là encore ce fut un bonheur. Distribution, marketing, psychosociologie, fiscalité, le programme des cinq ans a été vaste et extrêmement enrichissant.

Puis, est venu le monde du travail. Autant à l’école, pour que l’apprentissage soit sanctionné de réussite, quelques bonnes notes suffisent. Autant au travail, on apprend mais la nécessité d’apprendre toujours plus vite et l’obligation de résultats, viennent souvent gâcher le plaisir d’apprendre. En tout cas, ce fut mon cas au cours des deux dernières années de ma vie en entreprise.

Et depuis que j’ai changé de carrière, donc de mode de vie, je retrouve cette joie de l’apprentissage. J’organise mieux mon temps, je lis plus, sur tous les supports et j’essaie en permanence de sortir de ma zone de confort. Aujourd’hui par exemple, j’ai assisté au 1er jour d’une formation sur un programme pour Jeunes, le Lions Quest, qui est un programme d’éducation visant à donner dans les écoles, plus que du savoir-faire académique, des compétences de vie pour faire une bonne entrée dans le monde et être mieux préparé à la vie d’adulte. Au cours de cette formation, j’ai surtout découvert un autre mode d’apprentissage, l’approche interactive ou participative. Nous étions un groupe d’adultes mais nous avons joué comme des enfants et tout le monde était content d’apprendre. Tout le monde a plus ou moins retenu quelque chose et j’ai pu avec joie mettre en pratique des principes de cette formation, dès ma sortie. Ce principe d’apprentissage était une nouveauté pour moi et m’a donné plein d’idées.

Je retiens donc qu’apprendre devrait demeurer pour tous une constante, mais aussi un plaisir. Lorsqu’on cesse d’apprendre, on se  meurt. Lorsqu’on cesse de se développer en attente de mieux, on se meurt. Garder l’esprit actif, lire, apprendre c’est une façon ludique de rester en bonne santé (en effet, les personnes qui travaillent sans apprendre, courent le risque d’un surmenage qui peut leur être fatal: AVC, etc.)

Apprendre est donc un plaisir à nul autre pareil, que je vous invite ardemment à cultiver. Apprendre ça ouvre l’esprit, apprendre ça fait du bien et on devrait pouvoir apprendre de tout et sur tout en permanence. Qu’en dites-vous? J’attends vos avis

Love, Anna♦


Donner un travail, est-ce de l’aide?

Le billet du jour s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 25 ans, étudiants, Camerounais ou Africains (car ils semblent tous avoir besoin d’aide) et qui se définissent comme en recherche d’emploi, de stages et/ou toute autre forme de rémunération.

Mes chers amis, pour vous j’ai une question, qui se veut ironique ou humoristique. Si on parlait Pidjin*: « My pikin, na who dey tell you, na work dey for support? ». En d’autres termes, pensez-vous que vous offrir un boulot, un stage, une oppotunité devrait s’apparenter à de la charité chrétienne? 

A l’initiative de ma question, l’analyse d’un certain nombre de comportements, généralement observés dans le monde des étudiants chercheurs d’emploi.

  1. Je suis diplômé

Après avoir obtenu mon baccalauréat, je me suis inscrit en université, en école d’ingénieur ou de commerce, ou tout simplement en institut de formation supérieure. Je suis en niveau BTS, Licence ou Master et pour y arriver, j’ai la plupart du temps, dû dépenser de l’argent. J’ai dû me sacrifier ou/et mes parents aussi.

2. J’ai du potentiel

Oui, j’ai un diplôme et il serait bon que je l’ai choisi en fonction des opportunités sur le marché du travail et de mes intérêts ou passion. Cela signifie que j’ai emmagasiné des connaissances. J’ai aussi pu acquérir par mes propres recherches, des formations supplémentaires.

De même, j’ai un potentiel humain que j’ai pu démontrer dans mes activités associatives (même la réunion du village), dans les travaux de groupe au collège ou à l’université, mais aussi dans ma famille.

Je suis un bon élève (ou pas) et je ne suis certainement pas bête. Oui, j’ai du potentiel.

Les points 1 et 2, confirment qu’il y a potentiellement des raisons de m’embaucher. Alors, pourquoi me présenter ou me positionner comme si je demandais une faveur, une aide, un coup de main?

Car VOICI CE QUE J’AI EN FACE DE MOI

  1. Une entreprise, avec des objectifs ambitieux de croissance à atteindre (qu’elle soit une multinationale ou une PME)

Cette entreprise ouvre donc des postes qui doivent lui servir à trouver les ressources adaptés, les employées performants qui lui permettront d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. La problématique de recrutement est donc très simple: performance et potentiel. La charité, les affinités, ce sont des raccourcis qui ne peuvent marcher pour aucune entreprise sur le long terme.

Ainsi chers amis étudiants, la question se pose à nouveau: pourquoi envisager votre recrutement prochain sous le prisme d’un service à vous rendu? J’espère vous avoir fait comprendre que la problématique est de Se VENDRE, se DEMARQUER, d’ATTIRER par votre compétence, votre ambition. Il faut avoir CONFIANCE en vous et JAMAIS faire pitié. De ma petite expérience, j’ai rarement vu des recrutements faits pour cette raison. On peut encore admettre la corde de l’affinité, des relations, mais certainement pas celle de la charité chrétienne.

Le Cameroun, l’Afrique regorge de talents pour tout recruteur qui veut prendre le temps de le trouver. Alors, réveillez-vous chers amis. Soyez de ces talents qu’on s’arrache. Développez vos compétences, mettez en valeur votre profil et au grand jamais, abstenez-vous de faire pitié. Ce n’est ABSOLUMENT pas un argument de recrutement. Autrement, il est à parier que le chômage frappera à votre porte.

Mais au-delà de ça, que peuvent être les autres barrières réelles à l’obtention d’un emploi? Qu’est-ce qui au final peut encourager les uns et les autres à utiliser la « charité » comme un argument de vente? Vos opinions sont les bienvenues.

 

Love, Anna♦

 


Entrepreneuriat, ce n’est pas une mode

Mes chers lecteurs,

Nous sommes Lundi. La semaine commence, c’est l’occasion d’être un peu sérieux. On va parler d’un sujet professionnel (dirons-nous) et surtout d’un sujet qui a le vent en poupe au Cameroun: l’entrepreneuriat.

Au collège, j’ai écrit mes premières rédactions et on nous invitait toujours à définir les mots-clefs. Selon Wikipedia, l’entrepreneuriat est « l’action de créer de la richesse et/ou de l’emploi par la création ou la reprise d’une entreprise. Les formes d’entrepreneuriat varient selon le type d’organisation qui est mis en place. L’entrepreneuriat peut créer des emplois. » En somme, le focus est placé sur la création de richesses et non sur le domaine d’activité (le numérique étant à la mode).

Ce que cela signifie c’est que chaque fois qu’on prend le risque de se mettre à son compte, d’être son propre patron, avec une existence juridique, on est entrepreneur. Mais aussi, l’aspect « création de richesse » suppose à mon sens, que l’entreprise fonctionne, avec des charges, des revenus, la capacité à la fin d’une année de mesurer l’un et l’autre (quite à être dans un premier temps déficitaire).

En ce qui me concerne, j’apprécie vraiment cette définition car elle me semble coller à la réalité que je vis depuis quelques mois, et surtout elle enlève tout l’aspect « strass et paillettes » que d’aucuns voudraient associer au statut d’entrepreneur et élargit le spectre de la création d’entreprise hors de l’espace tech qui est lui aussi sur-exposé. Ainsi que ce soit en tant qu’agence conseil, ou en tant qu’agriculteur, on peut être considéré comme entrepreneur.

Donc l’entrepreneuriat c’est avant tout pour moi (et au vu de mon expérience), l’identification ou la création d’un besoin pour lequel on a auparavant identifié une cible, un créneau, un marché et qu’on souhaiterait attaquer sur la base d’une offre différenciée. Dans le cas de mon agence par exemple, je propose des services qui pour certains existent déjà largement mais j’ai décidé d’y apporter ma touche personnelle qui je l’espère saura faire la différence.

L’entrepreneuriat c’est être en mesure de tout faire soi-même car dans la réalité (et non le rêve des success story), on a en général pas les moyens de recruter dès le départ. Mais c’est aussi avoir l’humilité de reconnaître ses limites pour soit se former, soit aller vers les experts qui nous donnent les bonnes réponses et être prêt à payer le prix. C’est en plus être souple et flexible, pour faire évoluer son offre, son service ou son produit en fonction de l’évolution du marché ou des leçons apprises sur le chemin.

Dans ma réalité de ce fait, être entrepreneur c’est ardu, ça mérite de la volonté et ce n’est absolument pas le truc « fun », « à la mode » que les médias veulent montrer. Ce n’est pas LA solution miracle au chômage des jeunes en Afrique. Ce n’est pas un monde plein de stars au contraire. Je crois que les stars ce n’est pas plus de 5% et surtout, ce n’est pas un monde réservé aux jeunes.

Je vous reparlerai sûrement de mon expérience de ce monde. Je n’aurais aucune solution miracle et ça pourra peut-être faire « déjà vu » mais on ne ré-invente pas la roue. J’espère pouvoir faire découvrir un quotidien différent et réaliste de la vie d’entrepreneur en Afrique et au Cameroun.

En attendant, quelle est votre vision de l’entrepreneuriat ici (au Cameroun, en Afrique) ou ailleurs? Parlons-en ici, sur Facebook ou sur Twitter. A tout à l’heure.

Love, Anna♦


Et si on parlait mariage?

Et si on parlait mariage, et de l’image négative que les réseaux sociaux tendent à vouloir lui donner de nos jours? Il est triste de voir à quel point ces espaces peuvent devenir des lieux de définitions (positives ou négatives) de la perception générale de la vie.

Ceci est d’autant plus vrai dans l’univers Camerounais où tout le monde a parfois tendance à définir une vision des choses et notamment sur le sujet critique du mariage

Les réseaux sociaux et notamment les espaces d’expression pour les femmes (site internet, groupes & pages Facebook, comptes Twitter de personnalité) semblent s’être lancés dans un combat éperdu pour diaboliser le mariage. Vous me direz, avec cette capacité de Facebook à ne vous présenter que les publications qui seraient susceptibles de vous intéresser (suite à de vagues interactions), peut-être ai-je été piégée. Toujours est-il que de plus en plus autour de moi, j’entends les gens et surtout les femmes parler du mariage comme d’un tombeau, un endroit où on ne vivrait que du malheur parce qu’il faut (comme le dit une chanson célèbre chez moi) « supporter ».

Supporter l’infidélité, la violence, le manque de respect, bref, supporter d’être un chiffon. Quant à l’homme, il doit aussi supporter la belle-famille, les demandes incessantes et sans fin de sa femme (financières toujours), supporter en somme d’être mal accompagné.

Le plus drôle dans cette vision est donc, que le mariage est décrit dès le départ comme une fin en soi nécessaire (statut social, pression familiale) mais en aucun cas heureuse. Et pour moi, il était temps de dire STOP AU MASSACRE DE NOS ESPRITS.

Il est temps de reparler du mariage pour ce qu’il est (selon moi) et surtout pour les uns et les autres de se responsabiliser. Je décris le mariage comme l’union de deux personnes engagées à se soutenir, s’accompagner le long d’une vie, ceci incluant avoir un projet de vie commun, être conscient de la responsabilité d’être parents (si on souhaite des enfants) et s’offrir respect, amour et entente cordiale. Dans un mariage comme dans toute relation humaine forte, il y a possibilité d’éclats de voix, de petites ou grosses bouderies mais des mots doivent toujours demeurer: respect, engagement, amour.  Et ça  revient à poser une question à tous ceux mariés ou non qui diabolisent le mariage: Pourquoi vous mariez-vous? Pourquoi s’enchaîner comme vous le dites si souvent? Etes-vous certains que le mariage est fait pour vous?

Je ne sais pour vous mais j’ai la naïveté de croire qu’avant de me mettre en couple, je prends la peine de m’aimer et de m’apprécier pour ce que je suis, de définir ce que je veux pour moi, ce que je suis prête à tolérer, ou accepter dans une relation de couple. Lorsque je rencontre quelqu’un, je dois pouvoir lui rappeler tout cela, et exiger d’être traitée à ma juste valeur et de faire de même pour lui. Je dois pouvoir admettre que comme je ne suis pas parfaite, l’autre ne peut l’être non plus. Lorsque je passe à l’état de l’engagement, je dois pouvoir prendre tout cela en compte et cela vaut de même pour l’homme.

Si nous avions tous cette vision, cette patience et cette honnêteté intellectuelle, n’aurions-nous pas plus de chance d’être heureux en couple et ce pour longtemps?

J’ai tendance à croire qu’il serait vraiment temps que les uns et les autres prennent plus de responsabilité pour leurs actes et choix. En effet, si des mariages ne sont pas heureux, ne serait-il pas plus productif de se battre pour les rendre heureux, où tout simplement a la façon dont nous nous sommes mis dans cette situation? Quel est l’intérêt pour des actes individuels de donner au grand nombre, une image généralement négative et déprimante d’une institution en laquelle beaucoup croient? Le mariage peut être heureux ou bien?

Qu’en pensez-vous?  Et vous le mariage vous en dites quoi? J’ai hâte de vous lire.

Love, Anna♦


Nous sommes le 20 Mai, au Cameroun

Bonjour les gens, bonjour le monde ou plutôt bonsoir (il est bientôt 18 heures chez moi),

 

Fetenationale

Le 20 Mai célèbre en effet la Fête Nationale du Cameroun, chaque année depuis 1972. C’est le symbole de la naissance de la République unie du Cameroun, et non comme pour beaucoup de pays Africains, la date anniversaire de l’indépendance (1960). C’est le symbole de la réunification du Cameroun anglophone et du Cameroun francophone qui avaient été jusque-là deux états fédérés.

Je choisis de faire ce rappel car il illustre pour moi, toute la symbolique de cette fête qui me semble perdue aujourd’hui. Le 20 Mai, c’est l’occasion pour les uns et les autres de faire de jolis statuts sur les réseaux sociaux, d’envoyer des photos et de ce fait de rappeler a priori de leur caractère de citoyen Camerounais. 

Et voilà bien là tout le drame. Je me demande parfois (en m’intégrant dans la conversation), si nous sommes des citoyens ou juste des habitants de notre pays. Je me demande souvent, si les difficultés, les travers de notre société, le manque de connaissance de notre histoire, la culture de l’instant dans laquelle nous rentrons, si tout cela ne nous fait pas oublier le sens de la citoyenneté.

Je me demande (oui, je réfléchis peut-être un peu trop) si quand nous banalisons l’acquis qu’est la paix dans notre pays, nous avons déjà visité un pays en guerre, mais je dis bien en vraie guerre, pour y avoir constaté les ravages humains, économiques, culturels parfois irrémédiables. Et pour cela, je reviens à la symbolique du 20 Mai 1972.

Depuis cette date, malgré les menaces constantes de sécession, malgré les plaintes réelles et compréhensibles de la frange anglophone (minoritaire) sur son intégration, son développement, malgré les deux cent tribus  (au minimum) que comptent ce pays, nous n’avons pas encore explosé. Au Nigéria voisin, le passage d’un gouvernement Nordiste à un gouvernement Ibo, suite à un coup d’état, et la reprise du pouvoir violente et sanglante par des Nordistes, avaient entraîné purement et simplement, une sécession, avec la naissance de la république Ibo du Biafra  Cet état a disparu au terme d’une guerre qui  a duré trois ans et tué près d’un million de personnes. Alors, essayons de visualiser, si chez nous, il avait fallu une guerre entre le Cameroun francophone et le Cameroun anglophone pour parvenir à une réunification?  Imaginons si les attributs parfois loufoques que nous donnons aux différentes ethnies, étaient devenus de motifs suffisants pour qu’un groupe veuille en exterminer un autre? Rien qu’à y penser, j’ai froid, je tremble et j’ai juste envie de dire « Merci Seigneur ».

Voilà donc un acquis que nous négligeons, galvaudons: la paix. Aujourd’hui la nébuleuse Boko Haram a fait perdre à nos frères du Nord, cet acquis. Pour revenir à la notion de citoyenneté, en tant que citoyen se plaindre c’est un droit. En tant que citoyen, exiger un gouvernement démocratique (si tant étant que ce mot veut vraiment dire quelque chose quand on voit la main mise des grands conglomérats économiques dans la vie publique du monde entier) est un droit. En tant que citoyen, attendre de son état qu’il nous donne les conditions d’un bon vivre est une nécessité.

Mais en tant que citoyen, on a aussi le devoir de payer ses impôts. En tant que citoyen, on a le devoir de ne pas donner 500 à un policier en cas de difficulté. En tant que citoyen, on doit agir sur la place publique. En tant que citoyen, on doit contribuer à son niveau au développement de la cité. Il n’existe pas de manuel de la citoyenneté mais j’ai la féerie de croire qu’en tant que citoyen, on pourrait faire autre chose que se plaindre.

Oui, nous pensons tous mériter mieux au Cameroun. Oui, nous estimons pour beaucoup avoir été pris en otage par un système qui tue les jeunes, l’innovation, la pensée etc… Mais en tant que citoyen, nous ne devons pas oublier qu’il s’agit de NOTRE pays. Donc plusieurs choix s’offrent à nous: la langueur, la plainte incessante qui n’y changera rien, ni pour nous, ni pour nos enfants, ou un vrai changement de mentalités, un changement complet dans la société qui viendrait du bas, qui aura été impulsé par notre prise de conscience individuelle et collective.

Oui, le Cameroun est notre pays, notre terre, nous fêtons aujourd’hui sa réunification et si nous voulons la fêter encore et encore, il faudra bien chacun dans son domaine, à sa façon, dans sa vie de tous les jours, se mouiller un peu le maillot. C’est inéluctable. C’est essentiel si nous voulons préserver la paix. C’est essentiel si nous souhaitons sincèrement un changement, un mieux. La critique c’est bien, mais ça n’a jamais nourri personne.

Tout ceci n’est qu’un point de vue, une rengaine sûrement ou pas déjà lu. Il y a des jours où je ne suis pas certaine d’être moi-même cette citoyenne que je voudrais que nous soyons tous. Il y a des jours où comme tout le monde j’en ai marre. Mais je me rappelle toujours qu’être citoyen ce n’est pas un choix, c’est un devoir, une obligation et cahin caha, j’essaie. Et vous?

 

Love, Anna