Je suis k-mer, je suis afro-pessimiste

Article : Je suis k-mer, je suis afro-pessimiste
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21 septembre 2014

Je suis k-mer, je suis afro-pessimiste

Chers toutes, chers tous,

Bien le bonsoir. Je me suis décidée à me pencher sur mon clavier pour exprimer  ces quelques mots. Je me suis décidée ici à vous conter une histoire…Histoire d’Afrique, histoire de Cameroun, histoire de tristesse, histoire de déni, somme toute, une histoire d’afro-pessimiste.

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Il était une fois, ma chère et tendre patrie le Cameroun. Cette chère patrie telle que définie,est née il y a une cinquantaine d’années, lors de la vague d’indépendance qui déferla sur toute l’Afrique. D’un point de vue politique, cette chère et tendre en est à son 2ème (ou 3ème, comme un doute) président.  D’un point de vue démographique, c’est un pays comptant sensiblement vingt million d’âmes. D’un point de vue économique, c’est un pays en voie de développement et j’insiste sur l’expression « en voie ». Sur le plan culturel/social/géographique, ce beau pays a hérité le titre d’Afrique en miniature, de par ses nombreuses ethnies (près de 200), son métissage réligieux (musulmans au Nord, chrétiens au Sud, animistes un peu partout), et un climat/relief qui résume les différents climats du continent. A priori, c’est une description idyllique. Mais si tel était le cas, je n’aurais pas de matière pour un conte.

Comme mentionné plus haut, il était une fois le Cameroun. Un pays où rien ne va jamais assez bien. Tout y passe. Il n’y a jamais assez d’eau, l’électricité c’est un bien rare. Il n’y aurait pas d’âme culturelle. Il n’y aurait pas d’envie de réussir. Il n’y aurait que la sorcellerie. Il n’y aurait que la paresse. C’est un pays où les jeunes en auraient marre. C’est un pays où ces jeunes se hâteraient de partir vers un ailleurs soit-disant meilleur. C’est un pays où tout irait à la dérive. C’est un pays où on ne verrait que la tristesse.

Mais que serait un beau conte, sans une belle fin? Personnellement, je qualifie tout cela d’afro-pessimisme et je ne suis pas une afro-pessimiste pour un sou. Dans mon pays à moi, la jeunesse est ambitieuse. Dans mon pays à moi, les individus se dépassent, n’hésitent pas à prendre des risques pour atteindre leurs rêves. Dans mon pays, on a créé l’un si ce n’est le premier jeu vidéo complètement africain. Dans mon pays, des « serial entrepreneurs » font la une de forums internationaux. Dans mon pays, des jeunes artistes émergent et ne tarderont pas à s’imposer sur la scène internationale. Dans mon pays, il y a des passionnés et de vrais professionnels dans tous les domaines d’activité. Dans mon pays, le gouvernement pourrait faire bien plus et le peuple mériterait mieux. Toutefois, comme partout ailleurs rien n’est parfait.

Dans mon pays, je me nourris d’espoir, je m’efforce personnellement d’être une petite voix positive, je continue à rêver d’un avenir meilleur et je m’efforce de bâtir le mien envers et contre tout pour faire honneur à ma chère Patrie. Cameroun je t’aime!!!

Ci-dessous, mon dernier coup de cœur musical, dernière vidéo de l’artiste Gasha (talentueuse jeune dame, R&B or pop, je ne saurais la classer, elle est juste parfaite), une preuve s’il en était que tout n’est pas noir! J’attends vos commentaires.

Anna♦

 

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Commentaires

Muriel Mben
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Tu as raison de croire en notre pays. Personne ne le fera à notre place.C'est à chacun de nous que revient le devoir de travailler. Le gouvernement suivra tôt ou tard. Mais relativiser n'est pas synonyme de se complaire dans la fainéantise?

Anne Christelle
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Relativiser pourrait être vu comme ça. Mais je pense que dans le contexte actuel, relativiser est un travail vraiment difficile car il faut aller a la recherche de la bonne information et surtout se donner soi-même les moyens de contribuer au changement.

Célestin KAMGA
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Belle description de la "réalité nationale"! Un titre "commercial" comme les éditeurs en ont le secret!
Ne rien cacher (belle image ou mauvais côté d'un pays) à ceux qui veulent savoir est une bonne dévise en la matière: le changement (positif) que nous travaillons tous à créer dans ce pays sera la résultante de la prise en compte de cette double face!
Courage Anna!

Yves Tchakounte
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Waaaaa.... Anna, voici là où on va se gâter: <>

Moi, j'appelle ça des arguments de façade. Comme pour dire que "ne vous plaignez, soyez content de votre sors parce que la souffrance c'est partout". Tu vois bien qu'il faut faire attention aux mots même si tu avoueras après que "ce n'est pas ce je veux dire". Etre pessimiste ou peintre le tableau en noir ne signifie pas être "anti-patriote" ou encore être partisan du "chaos" comme le disent souvent mes détracteurs, au fait, en espérant que j'en ai. Pour moi, le pessimisme ou l'optimisme n'existe pas. Ce qui existe c'est: la réalité, les faits, le social. Voilà! On ne mens pas, on ne trompe pas la nature. Ce n'est pas en soutenant Biya ou en le vilipendant que quelque chose va changer. C'est en disant aux lecteurs et au peuple ce qui se passe pour que celui-ci sache se prendre en main que l'histoire se construit.

Bref, ma chère Anna je n'ai besoin de savoir si "Pa Polo peut compter sur moi" donc sur toi ou pas, c'est ton macabo. looooool.... Raconte moi plutôt comment ce fait-il que les enfants de Mimboman à Yaoundé et qui ont disparu depuis from n'ont jamais étét retrouvés et les familles filles qui ont été tuées et ont perdus leurs organes génitaux n'ont jusqu'ici pas connu la wérité?

Hein, Anna? "Pa Popol" peut compter sur moi avec ça? Okalga hein?

Anne Christelle
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Coucou my dear. Je suis super heureuse de ce commentaire. Rien de mieux que la discussion ou le contraste. Loool.
Seriously, je suis totalement d'accord que notre cher et tendre pays n'est pas facile à vivre et que les difficultés pour les populations y sont légion. Mais j'ai deux challenges avec nous-mêmes. 1. Il y a toujours quelque chose à faire. A force de se dire que rien ne peut être fait, les camerounais ne veulent tenter et beaucoup attendent toujours que l'autre (collègue, ami, famille, gouvernement, etc..) fasse et justifie la pseudo-inaction de l'autre pour expliquer son mal-être. 2. La diaspora doit aussi faire comme si c'était son pays et essayer de vanter le peu qu'on peut vanter plutôt que de descendre tout et n'importe quoi de manière systématique notamment sur les réseaux sociaux. Je me rappelle en 2013, les commentaires désobligeants sur les candidates à l'élection Miss Cameroun. Ces filles étaient belles et la gagnante (Valérie Ayena) l'était tout autant. Mais les statuts sur Facebook et Twitter de beaucoup de camerounais essentiellement vivant ailleurs étaient à mon sens dégradant et quasi insultants. Cette année aussi il y a eu des réticences sur le choix de la miss finale, mais avec plus de FAITS (mauvaise organisation de la finale en elle-même, doutes sur les inclinations du jury, spectacle en direct pas à la hauteur), que ce que j'appelle "les commentaires".
En somme, je te comprends et partage ta vision mais je pense que tout en disant la vérité, il faut aussi être en mesure de reconnaitre les bonnes choses au risque de stigmatiser tout un peuple en somme soyons FIERS d'être camerounais et utilisons cette fierté pour justifier notre besoin de mieux. PS: cf les Naija ou les Senef. Ou bien?

intheeyesofleyopar
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Triste peinture inspirée d'une réalité malheureusement vraie! Seulement même si je partage en partie ton pessimisme je pense qu'il faut relativiser....

Anne Christelle
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OOhhh, mais tu es tombée dans le piège piang comme on dit chez nous.
Je suis une afro/camer optimiste à un point où ce n'est même plus bon lol (toujours comme on dit chez nous).
Plus sérieusement, mon titre était ouvertement provocateur, une invite à relativiser pour tous.

Tchoupi
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afro-pessimisme... Je dirais même afro-camerouno-pessimisme! Ailleurs, la mentalité n'est pas toujours la même. Dans notre cher pays, c'est toujours de la faute de l'autre! On se plaint du fait que les rigoles soient bouchées, que la communauté urbaine ne fait pas son boulot et entre temps on n'hésite pas à y balancer nos ordures... Voilà une illustration de la mentalité globale de notre pays! Nous sommes plus nombreux à nous plaindre qu'à agir! Et c'est bien dommage, ce n'est pas le Cameroun de Popol tout seul, c'est le nôtre aussi!

Anne Christelle
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On se plaint que les taxis soient surchargés, mais on accepte la surcharge chaque jour. On se plaint de la corruption, mais chaque jour, on l'accepte pour plus de facilité. J'aime mon Cameroun et je demeure déterminée à apporter ma pierre à l'édifice. Pa Polo peut compter sur moi lol.