L’impossible Adieu-Debra Bruce

Article : L’impossible Adieu-Debra Bruce
Crédit:
3 décembre 2014

L’impossible Adieu-Debra Bruce

« L’impossible Adieu », ou « comment tomber amoureuse d’un livre qui parle d’amour ». Vous avez peut-être le sentiment que ma première phrase ne veut rien dire, mais ce ne serait que pure folie.

En effet, « L’impossible Adieu » avant d’être le roman dont je vais vous parler, est aussi le récit pour moi d’une traversée unique. En tant qu’adolescente tout sauf fleur bleue, j’ai dit « HALTE » à la collection « Harlequin » (qui ne la connaît pas en Afrique sub-saharienne, responsable de tant de déceptions amoureuses chez les jeunes filles de 12 à 25 ans?). J’ai honni ce genre littéraire et j’ai toujours pensé qu’un livre qui parlait d’amour ou était centré autour d’une histoire d’amour, ne pouvait être destiné qu’à l’autodafé. C’est dans cet état d’esprit que je me vois offrir il y a près d’un an, par un ami cher l’improbable roman intitulé « L’impossible Adieu ». Mon ami le décrit comme un roman qui me permettra d’accepter plus aisément son départ (car oui, il s’en allait pour un bout). A la lecture du résumé en quatrième de couverture, je me suis empressée de l’abandonner dans un coin de ma chambre et de m’intéresser à des lectures somme toute, plus « intellectuelles ». Il y a quelques semaines, autour de circonstances inattendues, animée de sentiments forts, en recherche d’apaisement, j’ai relu la quatrième de couverture du roman « L’impossible Adieu » et j’ai pensé pourquoi pas. De fable amoureuse, je me suis retrouvée plongée dans un récit digne d’un thriller de Mary Higgins Clark et je n’ai pu que très épisodiquement interrompre ma lecture. J’ai quasiment passé une nuit blanche pour le terminer, pressée que j’étais d’arriver au dénouement. Grand fut mon plaisir et encore plus grand est celui de partager avec vous ma critique de ce beau roman.

« L’impossible Adieu » raconte donc des histoires d’amours sous formes de destins croisés pour de jeunes anglais qui au travers de chemin tortueux découvriront la voie de l’exil aux Etats-unis et en feront les frais. C’est aussi le récit d’une histoire de famille, celle des Maclean qu’on découvre au fil des pages, au hasard des souvenirs de nos narrateurs, respectivement frère et sœur: David MacLean & Jenny MacLean. C’est la fresque d’une époque : l’Angleterre de l’entre-deux guerres mais aussi des Etats-unis et de l’Europe au cours de la deuxième guerre mondiale. C’est un chassé-croisé d’opinions, de nationalités et de personnalités différentes et hors du commun. C’est une réflexion sur les sens des mots « amour », « différence », « racisme », « famille », « sens du sacrifice » entre autres. C’est un thriller, un polar, un roman d’aventures aux péripéties inattendues et au dénouement surprenant, même pour des histoires d’amour. C’est un beau tableau avec des personnages pittoresques, au caractère fort tels que Rose, l’amante éperdue et machiavélique, Indira, l’indienne de peau noire, au courage inébranlable, Arthur le milliardaire éconduit ou encore Bobby, le jeune métis au teint blanc en constant déni de ses origines. « L’impossible Adieu » c’est sans aucun doute un roman qui ne se décrit pas, qui ne se lit pas, mais qui se vit et qui se ressent.

Pour moi, ce roman a eu valeur d’électrochoc. En effet, quand on aime, il est si facile de rendre l’autre responsable de ses souffrances. Quand on aime, il est aisé de reprocher à l’autre son mauvais caractère comme un élément de distanciation. « L’impossible Adieu » m’a rappelé que l’amour est avant tout égoïste. On aime pas l’autre plus que soi-même en réalité. De même, on ne peut pas prendre tous les risques possibles par amour mais surtout on ne peut pas vivre avec l’autre si on ne se connait pas et on ne s’accepte pas soi-même. Ainsi, grâce à ce roman, j’ai compris que l’amour est l’un des sentiments les plus dangereux au monde, en ceci qu’il est généralement égoïste. Je me suis rappelée qu’il faut pouvoir accepter l’être aimé pour ce qu’il est et non pour ce qu’on voudrait qu’il soit. Ce livre m’a réveillé d’une certaine torpeur et m’a vivifié. Mais il m’a aussi invitée à croire encore plus aux vertus de l’amour, qu’il soit sentiment amoureux ou amour filial. C’est un moteur, une source d’inspiration et autant il peut être égoïste, autant il est source d’abnégation et de sacrifice volontaire. 

Je vous en ai dit beaucoup mais en même temps très peu et c’est bien mieux comme ça. Je vous invite à une très belle lecture et je vous dit à bientôt dans « L’impossible Adieu ». 

Anna♦

Partagez

Commentaires