Donner un travail, est-ce de l’aide?

24 mai 2016

Donner un travail, est-ce de l’aide?

Le billet du jour s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 25 ans, étudiants, Camerounais ou Africains (car ils semblent tous avoir besoin d’aide) et qui se définissent comme en recherche d’emploi, de stages et/ou toute autre forme de rémunération.

Mes chers amis, pour vous j’ai une question, qui se veut ironique ou humoristique. Si on parlait Pidjin*: « My pikin, na who dey tell you, na work dey for support? ». En d’autres termes, pensez-vous que vous offrir un boulot, un stage, une oppotunité devrait s’apparenter à de la charité chrétienne? 

A l’initiative de ma question, l’analyse d’un certain nombre de comportements, généralement observés dans le monde des étudiants chercheurs d’emploi.

  1. Je suis diplômé

Après avoir obtenu mon baccalauréat, je me suis inscrit en université, en école d’ingénieur ou de commerce, ou tout simplement en institut de formation supérieure. Je suis en niveau BTS, Licence ou Master et pour y arriver, j’ai la plupart du temps, dû dépenser de l’argent. J’ai dû me sacrifier ou/et mes parents aussi.

2. J’ai du potentiel

Oui, j’ai un diplôme et il serait bon que je l’ai choisi en fonction des opportunités sur le marché du travail et de mes intérêts ou passion. Cela signifie que j’ai emmagasiné des connaissances. J’ai aussi pu acquérir par mes propres recherches, des formations supplémentaires.

De même, j’ai un potentiel humain que j’ai pu démontrer dans mes activités associatives (même la réunion du village), dans les travaux de groupe au collège ou à l’université, mais aussi dans ma famille.

Je suis un bon élève (ou pas) et je ne suis certainement pas bête. Oui, j’ai du potentiel.

Les points 1 et 2, confirment qu’il y a potentiellement des raisons de m’embaucher. Alors, pourquoi me présenter ou me positionner comme si je demandais une faveur, une aide, un coup de main?

Car VOICI CE QUE J’AI EN FACE DE MOI

  1. Une entreprise, avec des objectifs ambitieux de croissance à atteindre (qu’elle soit une multinationale ou une PME)

Cette entreprise ouvre donc des postes qui doivent lui servir à trouver les ressources adaptés, les employées performants qui lui permettront d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. La problématique de recrutement est donc très simple: performance et potentiel. La charité, les affinités, ce sont des raccourcis qui ne peuvent marcher pour aucune entreprise sur le long terme.

Ainsi chers amis étudiants, la question se pose à nouveau: pourquoi envisager votre recrutement prochain sous le prisme d’un service à vous rendu? J’espère vous avoir fait comprendre que la problématique est de Se VENDRE, se DEMARQUER, d’ATTIRER par votre compétence, votre ambition. Il faut avoir CONFIANCE en vous et JAMAIS faire pitié. De ma petite expérience, j’ai rarement vu des recrutements faits pour cette raison. On peut encore admettre la corde de l’affinité, des relations, mais certainement pas celle de la charité chrétienne.

Le Cameroun, l’Afrique regorge de talents pour tout recruteur qui veut prendre le temps de le trouver. Alors, réveillez-vous chers amis. Soyez de ces talents qu’on s’arrache. Développez vos compétences, mettez en valeur votre profil et au grand jamais, abstenez-vous de faire pitié. Ce n’est ABSOLUMENT pas un argument de recrutement. Autrement, il est à parier que le chômage frappera à votre porte.

Mais au-delà de ça, que peuvent être les autres barrières réelles à l’obtention d’un emploi? Qu’est-ce qui au final peut encourager les uns et les autres à utiliser la « charité » comme un argument de vente? Vos opinions sont les bienvenues.

 

Love, Anna♦

 

Partagez

Commentaires