Entrepreneur, nous y voilà
Entrepreneur, je l’ai longtemps rêvé, j’en ai souvent parlé, j’ai tant hésité et désormais nous y voilà.
Depuis le 14 Janvier 2016, je suis officiellement, à mon compte, et j’ai plongé dans le monde très dur bien que très sexy de nos jours de l’entrepreneur.
Le saut est si massif, que j’ai décidé de partager avec vous dans une toute nouvelle rubrique, mon évolution dans ce monde, mon parcours, mes réussites (je l’espère), mes échecs, mon expérience en somme. Je le fais, car je pense qu’en Afrique, cela reste un tabou. Devenir entrepreneur, ça commence un peu à être à la mode mais c’est toujours signe de risque insensé. Entrepreneur, ça suppose parfois de se mettre à dos beaucoup de gens. Entrepreneur c’est tout sauf facile. Entrepreneur c’est une aventure et ne dit-on pas que plus on est de fous, plus on rit, alors riez avec moi.
Tout ceci a commencé il y a fort longtemps. Il y a dix ans, j’étais encore étudiante en 2ème année d’école de commerce à Paris et nous avions un cours appelé « Projet professionnel ». Comme son nom l’indique, nous étions invités dans ce cours à amorcer une réflexion sur notre projet professionel à court, moyen ou long terme. Dès ces moments, je songeais déjà à me mettre à mon compte. A l’épôque, je me voyais, chef de projet dans un grand groupe d’évènementiel à la sortie de mes études, puis rentrant triomphalement dans mon pays le Cameroun pour lancer « THE » agence d’évènementiel nantie d’une belle expérience.
Et puis j’ai dû rentrer à la fin de mes études, j‘ai fait des choix différents, et notamment celui il y a six ans de rejoindre un groupe international installé au Cameroun dans le cadre de leur programme « Jeunes Diplômés ». J’ai entamé une carrière au service Marketing qui m’a permise de découvrir toutes les gammes de produit commercialisées par cette boîte, le processus d’innovation, et les principes de base de la gestion. Toutefois, je gardais ce désir ardent de me mettre à mon compte. En fait, à mon retour de France, j’avais même lancé l’embryon d’une société, pensant pouvoir jongler entre travail en entreprise et développement de ma société. Ca n’a clairement pas été possible et je m’étais résignée à attendre une dizaine d’années pour finalement me lancer et en attendant à me battre pour briller dans ma carrière en entreprise.
Tout est souvent si facile quand on le dit, mais moins aisé à implémenter. Malgré un travail fort passionnant, j’ai progressivement perdu de l’entrain. Dans les grandes entreprises, la croissance à deux chiffres est permanente chaque année et le rythme soutenu. Pour atteindre ses objectifs, il n’y a aucune place pour le doute, pour la remise en question et « à ceux à qui beaucoup aura été donné, beaucoup sera demandé en retour ». Je n’ai pas échappé à cette règle et le statut de « Potentiel », me donnait l’obligation de délivrer à 300% en tout temps. Des évènements personnels m’ont poussé au bout de quatre ans, à remettre en question le sens de ma vie, mes priorités, mes souhaits d’avenir.
Et une fois de plus, le mot « entrepreneur » est revenu. J’ai commencé à travailleur sur le projet, le nom souhaité pur l’entreprise, le sen sens que je lui donnais, la vision que j’avais pour elle. Dans le même temps, j’ai plongé dans l’aventure du blogging avec « La Bibliothèque Qui Ne Brûle Pas », puis » La Case d’Anna » toujours avec cette sensation de ne pas être totalement accomplie. J’ai continué à batailler avec moi-même, bossant sur mon projet tout en esseyant de me donner au boulot. Mais inévitablement, ça n’a pas marché parce que ces choses là ne fonctionnent pas comme ça en tout cas pas pour moi. Chez moi, c’est tout ou rien, passion ou désaveu. C’est ainsi que j’ai après deux ans de réflexion, un matin de Septembre, posé ma démission.
Quand la décision a été prise, je me suis juste sentie libre, je n’avais aucune assurance et je n’en ai toujours aucune d’ailleurs que mon projet d’entrepreneur en valait le coup. Je n’avais aucune assurance d’une réussite assurée, juste une ferme conviction. Je n’étais sûre de rien, mais je me sentais heureuse et en paix. J’ai effectué mes trois mois de préavis comme j’ai pu, avec une volonté de bien faire. Bien faire, car je ne partais pas parce que je n’aimais plus ma boîte, ou mon travail. Je partais car le temps était venu pour moi de faire autre chose, de prendre un chemin différent.
Raconté comme cela, ça a l’air facile, sans anicroches. Que nenni. Mes deux dernières années en entreprise ont été très dures car je me sentais torturée, et je n’étais pas toujours en mesure de donner le meilleur de moi-même et cela me comblait de frustration. Toutefois, ces deux ans m’ont aussi permis de mûrir mon projet, de le soigner, de l’embellir, peut-être à l’excès mais avec beaucoup d’amour.
Et puis le moment de partir est arrivé, et je me suis donc dit « entrepreneur, nous y voilà »!
Ce n’est que le début. J’en ai et en aurai encore de bien belles à vous raconter. J’ai essayé de faire court, bien que long. N’hésitez pas à partager, à laisser un commentaire par-ci, par là, ça me fera plaisir de discuter avec vous. La suite, à tantôt.
Anna ♦
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