Anne Christelle

Etre aimé, c’est un choix!

« Aimer, c’est un choix mais être aimé l’est encore plus, aussi étrange que cela puisse paraître. »

Drôle d’introduction pour un billet délibérément intimiste et assurément ma toute première sur cette plate-forme ou sous toute autre plate-forme publique.

Drôle d’introduction pour cette lettre ouverte à une personne qui a laissé une trace indélébile dans ma vie, et à qui je me dois d’écrire de gré ou de force pour définitivement AVANCER.

Il ne s’agira pas d’une plainte, encore moins d’un conte mais d’une réflexion profonde sur le sens du verbe « aimer » , sur la définition d’ »être aimé« , et sur la capacité à faire le bon choix même quand il s’agit en apparence du plus douloureux.

Il y a bientôt six ans de cela (le temps passe si vite), j’ai rencontré un homme.  Cette rencontre avait été faite  de défis au départ, d’un refus complet d’aimer, de s’engager, de rêver. Il s’agissait uniquement de s’évader pour quelques semaines, éventuellement quelques mois, certainement pas plus. Mon cœur finit par en décider autrement. Je choisis de l’aimer. J’aimais sa vision de la vie, son sens de l’humour tirant au cynisme, sa beauté, son corps, ses crises d’énervement, cet excès de confiance en soi qui cachait en réalité de grandes blessures. Il ne m’avait a priori fait aucune promesse, ne m’avait a priori pas vendu de rêves, mais je me pris cependant à rêver, je me pris à l’aimer passionnément, totalement! Je me pris à faire le choix d’aimer et je me pris à prendre toute attention comme un signe que j’étais aimée en retour. S’en suivirent de nombreuses années de douleur, d’abandon de soi, d’incapacité à voir ma vie sans lui, d’incapacité à admettre les impasses. Pour faire court, le rêve devenu cauchemar au fond de mon cœur ne semblait pas s’arrêter et plutôt j’en redemandais encore même quand le concerné daignait me rappeler qu’il était vain d’espérer.

Je pensais qu’au-delà de tout, des insultes parfois, de la dureté apparente, je rêvais, j’avais décidé que j’étais aimée. Oui j’avais fait le choix d’être aimée par lui et je m’accrochais sans attache réelle à ce choix. De nombreux éléments auraient dû me pousser à m’éloigner mais que nenni. J’avais fait le choix d’être mal aimée et de trouver cela normal. Je confondais physique et attachement. Je confondais paternalisme et volonté de bâtir. Je confondais pitié, possessivité et jalousie amoureuse. Je confondais avoir choisi d’être mal aimée et avoir choisi d’aimer.

Aujourd’hui, le bateau a fait naufrage mais pour mon plus grand bonheur. J’émerge petit à petit depuis quelques mois et cela fait du bien. J’ai essayé de monter dans d’autres bateaux qui ont vite atteint leur port mais sans secousse inutile. Il ne s’agissait juste pas de ma destination finale. Et j’ai appris sur le chemin que malgré les apparences, on choisit d’être aimé. Il ne s’agit pas juste de tomber amoureux et d’espérer naïvement malgré des obstacles parfois évident que l’être aimé saura nous rendre notre passion. Il ne s’agit pas d’espérer qu’il saura voir dans notre engagement à partager sa vie, à l’accompagner parfois dans les coulisses, souvent en dépit de sa volonté, une capacité à traverser les obstacles. Il ne s’agit pas de croire qu’il saura nous aimer pour les qualités dont il n’a que faire n’ayant pas les mêmes objectifs que nous. Il ne s’agit pas de croire qu’il saura révéler en nous la perle qu’il n’a pas vu ou dont il ne s’estime pas digne quand bien même il aura vu. Il ne s’agit pas de vouloir pour tout et en tout qu’il nous aime.

Etre aimé c’est définitivement un choix.

Etre aimé, c’est avant tout faire le choix de s’aimer soi-même. Etre aimé c’est faire le choix de se respecter, de remercier tous les jours le Seigneur pour les atouts qu’il a mis en nous, parfois à notre insu. Etre aimé c’est faire le choix de laisser à celui qui décide de tout (le Tout-puissant) le contrôle de nos vies. Etre aimé c’est faire le choix de ne pas en vouloir à ceux qui n’ont pas su nous aimer mais à leur pardonner et admettre tout simplement que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre, sans plus de cérémonie. Etre aimé, c’est s’aimer à tel point qu’on accepte la solitude comme une opportunité de faire la paix avec nous-mêmes et non comme une expression de notre désarroi. Faire le choix d’être aimé amène à mieux reconnaître ceux qui (famille, amis, amoureux) nous aiment réellement pour ce que nous sommes et sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes chaque jour pour apporter leur part de joie et de bonne humeur dans nos vies, conscients qu’ils sont de la chance de nous avoir dans les leurs. Etre aimé c’est un choix sans condition, qui est devenu ma résolution et mon empreinte de vie.

Au travers de cette tribune que je me suis offerte, je dis à cet être autrefois cher qu’il a eu de la valeur à mes yeux, dans ma vie. Je lui avoue que mon amour ne saurait disparaître du jour au lendemain mais il a appris à reconnaître sa valeur. Il a appris à faire de meilleurs choix et à se donner plus de prix. Oui j’ai appris que pour être aimée, il faut être parfois égoïste, souvent intransigeante, toujours reconnaissante et fière de sa valeur tout en restant sagement humble.

Je dis MERCI à cet être autrefois aimé pour ce qu’il m’a apporté comme conseils mais surtout pour ce qu’il m’a permis d’apprendre sur moi probablement à l’insu de sa propre volonté. Je lui dis MERCI pour m’avoir appris ce que je ne voulais plus jamais vivre et m’avoir donné une leçon inoubliable sur comment je voulais m’aimer et comment je voulais être aimé. Le chemin est long, tortueux mais chaque jour qui passe, je dis MERCI. Les blessures supplémentaires que je récolte, pour avoir voulu être aimée à ma juste valeur ont à mes yeux un prix infini car preuves irréfutables que j’avance.

Je lui souhaite de réaliser un jour le mal qu’il a pu me faire, afin non pas de me demander pardon, mais de s’interdire à jamais de répliquer telle douleur sur tout autre être humain. Je lui dis une fois de plus MERCI car ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Oui j’ai désormais la force de m’ouvrir. Oui j’ai pu trouver la force de m’exprimer sur une tribune telle que celle-ci. Une douleur plus récente en aura été le déclencheur, mais pour celle-là, je sens bien qu’il ne s’agit que d’une égratignure, sur le chemin risqué qui mène à « s’aimer » sans narcissisme et « être aimé ». La force qui m’anime me donne la capacité de continuer à l’aimer car je crois sincèrement que qui a aimé un jour, aimera toute sa vie. Cette force me donne aussi la certitude que je ne retournerai en aucun cas en arrière, tout au plus pour lui souhaiter « BON VENT ». Alors « BON VENT » être aimé. MERCI pour les leçons malgré leur lourd prix.

A vous tous qui me lisez, j’espère vous avoir inspiré, et j’espère surtout que vous aurez retenu et compris l’introduction de cet article : « être aimé c’est un choix », et je rajouterai « c’est un choix conscient ». Agréable lecture. N’hésitez pas à commenter, partager ou tout simplement AIMER.

Anna♦


Joyeux Anniversaire Moi

 

Un anniversaire, une bougie de plus, une année en moins (selon la tradition musulmane), une célébration, spéciale et particulière du don supplémentaire que la puissance divine nous fait dans le cadre de notre séjour sur terre.

Un anniversaire, un temps de réflexion, de rencontre avec soi-même, parfois de remise en question, un temps d’arrêt pour se rendre compte des efforts fournis, de ceux qui restent encore à faire, des ajustements à effectuer, un temps d’arrêt pour dire merci.

Un anniversaire, un temps de bonheur au vu des souhaits nombreux et multiples qu’on reçoit. Un temps pour découvrir ou re-découvrir ces vrais amis, faire le tri necessaire.

Un anniversaire, mon anniversaire… Le 1er Mai 2015, je fêtais une année de plus. Comme tous les ans depuis cinq ans que je travaille, j’ai défilé. Comme tous les ans, j’ai reçu de très beaux messages de tout bord. Mais cette année est particulère. Pour mes 30 ans, j’avais plein de rêves, des objectifs à atteindre, or il ne me reste plus qu’un an.

Alors cet anniversaire, mon anniversaire, a été l’occasion pour moi de me remettre en selle avec mes dix milliards d’idées. Cet anniversaire a été apprécié à sa juste valeur. Aujourd’hui encore, dans mon lieu de service, on me l’a fêté d’une incroyable manière.

Un anniversaire, une année de plus pour réaliser ce qui compte vraiment pour nous. Ce ne sont plus les cadeaux, mais bien les actes, les petites attentions, qui attirent mon attention et font fondre mon coeur. Les milliards d’idées se matérialisent en plans, en actions et la première semaine de ma nouvelle bougie a été à l’image de ce regain d’ambition.

Un anniversaire, une année de plus, pour dire merci au créateur d’être si bien entourée, d’être aimée avec autant de passion par des amis chers et une famille exceptionnelle.

Un anniversaire, une année de plus, pour rendre grâce encore et toujours et pour prendre le pari d’aller plus haut en gardant la tête sur les épaules, en conservant l’envie d’y arriver de façon saine.

Un anniversaire, une année de plus pour la bosseuse que je suis, née le jour de la fête du travail, née dans une famille de bosseurs, fière de ses attributs et heureuse de partager avec vous. Vous écrire, est déjà en somme un travail, mais un travail qui a toute mon attention et mon intérêt.

C’était donc une petite réflexion sur un drôle d’anniversaire, en l’occurrence le mien. Bonne Lecture et bonne visite dans cet espace.

Anna♦


De la tristesse d’être positive

Tristesse emplit mon coeur très souvent ces jours-ci. Tristesse de voir le monde aller à vau-l’eau. Tristesse de ne pas comprendre la montée de la haine. Tristesse de ne toujours pas comprendre la justification du racisme. Tristesse pour la chrétienne que je suis, de voir le nom saint du Seigneur associé à des causes ingrates et viles. Tristesse cependant de ne pas vouloir abandonner. Tristesse de garder l’oeil pétillant. Tristesse de continuer à croire en la race humaine. Tristesse de penser que chacun de nous peut changer les choses. En somme, tristesse d’être positive.

Oui, je demeure positive, oui je demeure afro-optimiste (envers et contre tout), oui je demeure autant que faire se peut, amoureuse de toutes les races du monde. Oui je demeure déterminée à découvrir le monde entier. Oui je reste positive sur la capacité de l’être humain à se récréer, à faire face à l’adversité. Mais ça paraît si triste d’être positif de nos jours.

Il y a une dizaine de jours, le Népal perdait des milliers d’ innocents dans un séisme d’une magnitude rare. Depuis quelques mois, sans une semaine ne passe sans qu’on apprenne un cas de meurtre au faciès aux Etats-Unis. Mourir parce qu’on serait noir et de ce fait toujours armé et sans aucun doute membre d’un gang. Tristesse de ces 150 morts au Kenya, morts pour leur foi, morts d’avoir été à un moment donné été du mauvais côté de la barrière (chrétiens en l’occurrence) morts si jeunes. Tristesse de cette petite fille de huit ans en France qui a perdu la vie, car un individu désaxé a estimé qu’elle ne devait plus vivre. Mais où va donc le monde ?

Je ne saurais le dire. Je ne peux qu’exprimer mon indignation chaque fois que cela est nécessaire. Je ne peux qu’avoir mal parfois, voire même souvent. Je ne peux que me demander si je ne devrais pas prendre un avion pour ces pays, pour dire en face mon soutien aux populations, aux familles endeuillées. Mais au fond, cela leur servirait vraiment-il? Ne s’agirait-il pas d’une expression de mon besoin de bonne conscience? Cette tristesse décidément d’être positive? Je ne saurais le dire.

Tout ceci étant dit, je continue à voir de la lumière et je veux garder mon esprit positif. Je vous écris, je partage mes idées et vous êtes nombreux à me lire. C’est une voix de plus. Je reçois chaque jour dans ma boîte mail des demandes de participation à des pétitions de tout genre visant à améliorer la vie sur notre belle terre. Je fais partie d’un club service qui agit à travers le monde et dans mon pays le Cameroun, dont l’objectif vise à réduire les malheurs des plus démunis. Au-delà des pétitions, j’observe la progression des initiatives solidaires, toujours en vue d’aider ceux qui en ont besoin. Dernièrement c’était #smile4Peace pour les populations en difficulté du nord Cameroun.

Oui, j’ai parfois cette tristesse d’être positive mais je ne saurais faire autrement. Vivre sur la terre que nous vivons, exige des sacrifices, et de plus en plus, le courage de croire, que malgré tout les choses iront mieux. Alors, oui je veux être positive, malgré les douleurs, les malheurs autour et en nous. Oui je suis triste d’être positive mais surtout fière. C’est un combat de tous les jours auquel je vous invite de ce pas. Soyons positifs!

Anna♦


Quand autisme rime avec artiste..

Autisme,  ce mot et tout ce à quoi il renvoie, a une place toute particulière dans ma vie depuis plus de vingt ans aujourd’hui. Pour cause, mon petit-frère, juste avec trois ans d’écart est atteint d’autisme. Nous l’appellons affectueusement Luco
Autisme
Affiche Exposition Bell Siade Luc Olivier. Crédits: Centre Orchidée Home.

Si pour bien d’enfants et de famille, autisme est synonyme de fatalité, d’abandon, de tristesse parfois même de honte, chez nous, il n’a jamais été question de cela. Comment aurait-il pu en être ainsi? Luco était le premier garçon, le soleil de son père et de sa mère, au teint commercial* et avec ce sourire permanent et angélique jusqu’à ses deux ans. Et puis, le silence, les cris parfois de plus en plus répétés, les tics et autres comportements qui nous semblaient parfois étrangers. Pour moi, une constante a toutefois toujours demeuré, notre passion commune pour la musique...

Toutefois, je ne souhaite pas revenir dans ce billet sur les aspects négatifs de la vie avec un enfant atteint d’autisme. Je ne souhaite même pas rentrer dans des explications scientifiques pour vous expliquer ce que c’est qu’en fait l’autisme. Je la rangerai tout simplement dans la case des handicaps, qui nécessite de l’entourage « amour » et « dévouement » pour l’être aimé. De l’amour, Luco a en reçu à profusion, notamment avec la naissance de sa petite soeur chérie Débora (elle-aussi bloggeuse ici).  Luco a en reçu à profusion avec la volonté inconditionnelle de notre chère mère de lui assurer un avenir meilleur, un horizon. Pour lui et de nombreux autres enfants dans la même situation et avec l’appui de mécènes, elle créee il y a près de dix ans aujourd’hui, le Centre Orchidée Home, centre unique dans son genre au Cameroun, pour la prise en charge et la rééducation des enfants atteints de troubles autistiques ou d’autres troubles du développement. Luco en sera l’un des élèves les plus assidus pendant ces dix ans. Pour lui, comme pour chaque enfant, un programme individuel est mis en place. Dans le cadre de son programme, il découvrira le sport et la peinture. Il apprendra à s’assagir et à développer de meilleurs mécanismes de communication avec le monde.

Le travail de Mum a payé. Dans moins de dix jours (le 12 Mars 2015), Luco aura sa première exposition bien à lui. Une exposition pour ses toiles de futur maître, pour ses toiles d’artiste-peintre, pleines de chaleur, expression des pensées qui virevoltent à n’en pas finir dans son cerveau. Luco n’est plus simplement un autiste, Luco est un artiste-peintre. Ecrire ses mots sur ce clavier, m’emplit d’émotion. Je dois m’arrêter, relire, pour m’assurer de la réalité de ce que j’écris.

Cette exposition n’est que le début. Des toiles, une ligne de produits dérivés dont vous avez à la une l’un des t-shirts en avant-première. Nous n’aurons dans notre accompagnement que le ciel comme limite. Ma chère et tendre mère nous a donné à tous une leçon d’ambition, de courage et de persévérance. Je souhaite que d’autres parents d’enfants autistes, renoncent à la fatalité et tout comme elle, prennent le taureau par les cornes car il y a toujours un beau résultat au rendez-vous.

Je vous invite donc tous Chers Lecteurs vivant au Cameroun, à nous faire du 10 au 14 Mars 2015 un coucou, à l’Immeuble Ibanne sis au Plateau Jos à Bonanjo, Douala. De beaux moments en perspective. Vous pourrez admirer les toiles de Luco, mais aussi acheter la toute première collection de t-shirts et sacs « Esprits Libres By Luco ». 

Anna♦


Tu Know Ma Life, ou bien

Tu Know Ma Life, c’est ma nouvelle découverte « websérie » made in 237 en mode Diaspora et complètement géniale (ps: elle n’est pas si nouvelle que ça, mais comme je suis parfois déconnectée… »)

Tu Know Ma Life, c’est un casting 100% k-mer*, mixte et des thèmes de tous les jours: relation fille-garçons, familles recomposées, infidélité..etc. La particularité et la beauté de cette série pour moi est qu’elle est d’une part réaliste et d’autre part représentative de cette part de  la diaspora africaine en France que les statistiques, les journaux, les magazines et la télé semblent tous s’interdire de présenter. Elle représente cette diaspora dont j’ai un temps fait partie, et qui se sent toujours frustrée des discours négativistes sur l’immigration en France. Je m’explique….De nombreuses familles africaines, au vue de l’incurie qui règne parfois dans nos écoles supérieures, font le choix d’expatrier leurs enfants pour leur permettre de faire des meilleures études et aspirer à un avenir plus radieux. Ces jeunes sont cultivés, ont de l’intérêt pour les études, parlent bien et n’ont rien à envier à tout autre étudiant ayant vécu sur le sol français toute sa vie, tout en restant particulièrement et totalement eux (MADE IN AFRICA).

Cette digression faite, je reviens sur la série « Tu Know Ma Life ». Comme je le soulignais plus haut, on retrouve plusieurs personnages haut en couleur, Medjo & Laetitia, les amoureux, complètement amoureux (la répétition en vaut la peine), Malep, le dragueur invétéré et ses nombreuses conquêtes, Gaëlle, la fille indépendante et qui s’assume. Je ne citerais pas tous les personnages car j’ai envie que vous alliez plus loin et parce qu’en toute chose, chacun a ses préférés et j’ai décidément les miens. « Tu Know Ma Life » c’est une expression qui se balade entre l’argot Camerounais, le français de Molière et les onomatopées typiquement de chez nous. C’est une bande originale agréable, un son par-ci, par là, sans aggression et toujours en mode 237, « Camer O Bosso »* comme on dit parfois chez nous.

Lorsqu’il s’agit d’apprécier, on ne saurait être long. Si je devais résumer les raisons pour laquelle, on ne saurait se passer de « Tu Know Ma Life », je dirais:

1. Des personnages attachants

2. Des sujets qui n’ont pas de couleur, que l’on soit noir, camerounais, chinois, blanc, du moment qu’on est entre 21 et 35 ans, qu’on a été un jour étudiant, amoureux, à la recherche, joueur ou tout cela en même temps, on ne peut que se faire plaisir.

3. Un humour rafraichissant, sans lourdeur, sans violence, agréable et bien placé en tout temps.

4. Une image super positive de cette diaspora camerounaise, africaine.

5. Une preuve s’il en était encore que l’avenir du monde, de l’Afrique, réside décidément dans sa jeunesse.

Je vous invite à regarder le premier épisode ci-dessous,  et n’hésitez pas non plus à vous abonner à la Chaine YouTube « You Talk Cmr » car je n’ai aucun doute que  « Tu Know Ma Life » n’est que la première étape d’une longue série de découvertes exceptionnelles.

Anna♦


Polar…Une histoire de vie

Polar, vous avez dit polar? Dans mon précédent article, je vous parlais d’un polar en lecture. Je l’ai terminé Samedi matin avec grande joie. Il s’agissait en réalité de la 2ème fois que je plongeais dans le monde d’Henning Mankell, un auteur de polar suédois et la deuxième fois en réalité que je lisais l’un de ces classiques « Les Morts de La Saint-Jean » (merci à l’ICF) publié pour la première fois en 2001 dans sa version française.

« Les Morts de la Saint-Jean » est donc un polar. On y retrouve l’un des personnages clefs de l’auteur Henning Mankell, l’inspecteur Wallander, aux prises avec une série de meurtres et une situation personnelle difficile, qui l’amènent tout au long du roman à songer à la valeur de son travail de policier dans une société suédoise qui semble désormais aller à veau-l’eau.

Le titre choisi pour cette revue littéraire n’est pas un hasard. En effet, je me suis souvent demandée (très cérébrale, voyez-vous, on me le dit souvent) ce qui m’attirait tant dans le roman policier et les polars en particulier. Ce sont ces histoires de vie. En effet, pour parler de meurtre, de cambriolage ou de tout autre acte sanglant, il y a toujours une trajectoire de vie particulière pour les différents protagonistes (policiers, assassins et victimes) qui concourre sans aucun doute à l’avènement des situations décrites dans les dits romans. De ce fait, au-delà d’être des romans d’action, des romans d’aventure parfois, les polars sont avant tout des témoignages de vie, et leurs auteurs sont des analystes précis et impartiaux de l’évolution de la vie présente, passée (dans les polars/romans historiques) et future de notre monde.

« Les Morts de La Saint Jean » est un très bel exemple de cette symphonie muette qui est au coeur de tout bon polar et de cette mécanique qui se met en place pour nous décrire parfaitement des histoires de vie, pour décrire, rendre compréhensible une société lambda (en l’occurence ici la société suédoise de la fin des années 90). La nuit de la Saint Jean, trois jeunes sont assassinés dans une réserve, quelques mois après décède un inspecteur de police, dont le rôle dans les meurtres de la Saint-Jean apparaît vite trouble pour ses collègues chargés de l’enquête et toujours sous le choc de sa mort violente. Au travers d‘une traque lente et minutieuse, nous suivons l’inspecteur Wallander et son groupe d’enquête dans leur recherche impérieuse de la vérité, vérité pour laver la mémoire de leur collègue, vérité pour éviter que le forcené qui semble à l’oeuvre ne récidive, vérité enfin pour garder la foi et donner du sens à leur métier de policier dans un environnement qui semble aller à la dérive.

Si ce ne sont des histoires de vie, à votre avis qu’en est-il? Personnellement après la lecture d’un bon polar, je ressors toujours grandie. Il ne s’agit pas juste d’être allée au coeur d’une enquête qui s’est bien passée. Non, il y a aussi ce sentiment latent de connnaître un peu mieux un univers, une société. Il y a ce sentiment rassurant d’avoir une vie ok, et cette volonté de la garder ainsi voire de l’améliorer. On se demande en effet, et si un proche nous quittait du jour au lendemain de façon aussi violente, enlevé à notre amour sans raison particulière et avec une violence inouïe (comme c’est le cas dans « Les Morts de La Saint Jean »), comment faire pour survivre, continuer à vivre malgré tout?

Cette réflexion sur ma propre vie m’incite définitivement à la prendre chaque fois un peu plus au sérieux, à la vivre de sorte à ne rien regretter, à traiter ceux qui me sont chers avec le plus grand soin et en partageant le plus d’amour. Cette réflexion sur ma vie m’incite à assimiler « Les Morts de la Saint Jean » à une histoire de vie, à le mettre au rang de mes polars d’exception (appartenant à mon Top 3 des 200 romans présentés dans le Guide Polar de la FNAC publié en Avril 2006) et à vous inviter à cette belle découverte.

Pour ceux vivant au Cameroun, et notamment à Douala, vous pourrez l’emprunter à L’institut Français de Douala, aussitôt que je l’aurai rendu Lundi. Bon début de semaine chers lecteurs,

Anna♦


Rien Ne Vaut La Paix #stopbokoharam

La Paix..Rien ne vaut décidément la paix…Hier soir, j’ai passé des moments inoubliables avec ma petite sœur entre danse et natation dans la tendre maison familiale. Ce matin, toujours au cœur de cette maison, j’ai passé une matinée de paix en écoutant de la bonne musique et en lisant avec passion un beau polar…Des moments de paix complète. Des moments de paix intérieure. Des moments d’infinis bonheurs si simples et si paisibles…

Puis j’ai songé à cette initiative #stopbokoharam, initiative des blogueurs camerounais. Puis je me suis rappelée qu’au fond la guerre détruisait la paix. Lapalissade me direz-vous, mais au fond pas tant que ça. La paix ce n’est pas juste le fait d’être dans un pays où les armes ne crient pas tous les jours. La paix, c’est aussi la possibilité de s’adonner à ses passions. La paix, c’est la possibilité de se projeter, de rêver en se disant qu’il suffit de travailler dur pour y arriver. La paix c’est cette sensation que nous avons un tant soit peu la maîtrise de notre vie, au-delà de la part d’inconnue qu’on appelle « foi » ou « destin ». 

Et en visualisant la paix de cette façon, je me suis rendue compte qu’au final, Boko Haram au Nord n’était que le pan visible et violent d’une guerre que le peuple Camerounais mène depuis des années désormais. Cette guerre pour un avenir meilleur, cette guerre pour plus d’emplois, cette guerre pour le développement, cette guerre pour une corruption réduite, cette guerre contre la déliquescence de la société. Alors, en plus de tout ça, on n’a vraiment besoin de tout, sauf de la furie destructrice que la guerre des hommes, la guerre des armes, la guerre soi-disant réligieuse, souhaite apporter dans un pays. Il suffit de regarder autour de nous ou de s’attarder sur les quelques informations qui nous parviennent du Nord Cameroun. Un quotidien détruit, des habitudes chamboulées, cette paix intérieure détruite pour tous les habitants de cette partie du pays et avec une impossibilité quasi certaine de la retrouver même après la fin des évènements. De même, des rêves d’avenir abandonnés, des petites filles et des petits garçons détournés de leurs espoirs, une population désormais méfiante, des militaires désoeuvrés et anxieux. Où seront passés leurs rêves de promotion? Où sera passée leur assurance qu’ils avaient choisi la bonne profession, gage de respect des autres, gage de travail pour la vie, gage de protection pour leurs familles?

Quand je songe à cette lutte conte #bokoharam, au-delà des pertes en vie actuelle, au-delà de la peur que cette guerre localisée se généralise à tout le pays, à la  peur de ce que ça signifiera pour mon quotidien ou sur les choix réels à faire le moment venu (rester ou partir, courage, lâcheté et sur quelle base juger l’un ou l’autre?), je songe surtout à une paix qui se sera probablement envolée. Comment songer futur, développement dans un environnement de guerre? Comment songer envie de changer les choses, envie de courage, envie d’espoir, comment songer donc paix face à ce mal qui veut prendre place dans notre pays? Et surtout, comment penser qu’il nous faudra aussi combattre à un autre moment, la gangrène silencieuse qui attaque notre société, guerre qui faudra bien mener et gagner…

Au fond, je ne sais pas, mais je sais aussi que rien ne vaut la paix, et rien ne vaut de la rechercher. Rien ne vaut la lutte pour la paix. Rien ne vaut d’agir au minimum pour préserver la paix. Je ne possède pas d’armes à feu ou d’armes blanches. A l’aube de 2015, je me sentais plus heureuse car je retrouvais ma paix intérieure, et je veux continuer à croire que pour moi et nombre d’entre nous, cette année sera année de paix, de passion et d’accomplissement.

Alors je tape ses mots sur mon clavier, alors je m’unis au mouvement #stopbokoharam dont je suis super fière, alors je dis non à la guerre, non à la violence, non à l’incompréhension, oui à l’union, oui à la résistance coûte que coûte, oui au soutien pour nos forces armées et pour les populations du Septentrion, je dis oui à la paix car définitivement: Rien ne vaut la paix!

Anna♦

PS: je ne suis pas toute seule à avoir écrit, vous pouvez d’ores et déjà lire Debs, ou Tootonne


La poésie de la misère

Poésie de la misère, cette expression a trotté dans un coin de ma tête toute la journée… Pourquoi? Comment? Je ne saurais pas bien le dire….ou plutôt si…

Il était une fois, un pays, il était une fois ses habitants pleins d’espoir, attachés à la volonté d’un avenir meilleur mais rattrapés chaque jour par la difficulté d’un quotidien intransigeant et sans pitié.
Il était une fois, ces sapeurs pompiers, rencontrés au hasard d’une rue, observés cette après-midi de la fenêtre d’un taxi à l’allure vive bataillant avec une bouche d’alimentation d’eau pour combattre un feu invisible.

Il était une fois ces enfants  inlassablement vêtus de haillons qui sillonnent nos rues vendant des arachides au lieu d’aller à l’école, à la merci de biens de périls innommables.
Il était une fois, ces mères en détention provisoire qui donnent naissance à des enfants en prison et dont le sort n’émeut que peu ou prou car trop souvent elles sont déjà jugées coupables.

Il était une fois ces voleurs, abandonnés chaque jour aux mains de la justice populaire et ne devant parfois leurs vies qu’au hasard du passage d’une patrouille de police. Motif: qui volera un oeuf volera un boeuf. Entendez, si petit soit le butin, autant les arrêter tôt.

Il était une fois ces passants qui se font justice eux-mêmes devenant par là-même des assassins à leurs tours, décidés à conserver toute leur vie, le poids de ce sang versé.

Il était une fois cette population qui a pris goût au sang. Sang de ces attroupements insensés autour des accidents de circulation en ville ou sur l’axe lourd, sang de ces images indécentes de tous types de crimes, agressions reprises en boucle par des médias sans gêne, sang de ces victimes du terrorisme au Nord, sang de ces soldats morts pour la patrie mais dont la patrie au final,  ne semble pas faire grand cas.

Il était une fois ces politiques pour qui le mot « ridicule » n’est plus synonyme de honte. Ces politiques pour qui « politique » rime avant tout avec « business ». Ces politiques qui font perpétuellement honte à tous les combats pour la liberté qu’a connu ce beau pays.

ll était une fois ce peuple qui se livre à un soi-disant attentisme car il brûle à l’intérieur, tant la souffrance l’a rendu insensible à ses propres malheurs, tant le chagrin le consume petit à petit.

Il était une fois ce pays dit parmi les plus endettés et les plus pauvres mais où les voitures de luxe circulent à grand train tout particulièrement dans la capitale a priori siège de la population fonctionnaire (censée être au service du peuple et modeste)

Il était une fois mon cher et tendre pays où misère rime définitivement avec poésie.De la poésie de ma complainte sans queue ni tête.. De la poésie de cette douce aliénation culturelle (plus de cinéma, guère de bibliothèque, guère de programmes culturels, et règne du piratage), économique (quid de la consommation des produits locaux, quid du développment de l’agriculture locale et des produits vivriers qui nous servent à nous, quid d’acords plus égalitaires, quid du règne de la friperie), mais aussi et assurément politique (vous faut-il un dessin?). De la poésie de cette terre où nombreux sont ceux qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, mais nombreux sont-ils tout autant à faire croire le contraire au tout venant.

De la poésie de ma terre qui se voit désormais plongée dans la misère que cause la guerre. Cette guerre déclarée par notre président sans notre consentement, sans que nous ayons bien compris le but… Cette guerre dont nous devons désormais subir les effets pernicieux et les nouvelles chaque jour un peu plus tristes.
De la poésie de ma complainte et de sa misère car au fond quelle peut-être sa valeur dans un océan de désarroi?
De la poésie de mon espoir et de la misère de son chant si faible...Oui je continue de croire en des lendemains meilleurs. Oui je continue de croire que des options existent. Et parce que je crois, je m’accroche à toute expression de cette poésie. Je suis ainsi tombée par hasard, sur une petite vidéo qui donne de l’espoir et je vous invite à la regarder ICI.

Poésie, misère, a priori antinomiques, car poésie = beauté (en général) et misère= laideur (en général) mais au final si bien associés pour décrire mon cher Cameroun.

La poésie de la misère, oui je pense que c’est la définition qui sied. Et vous? Qu’en pensez-vous?
Anna.♦


Rap et délinquance, l’osmose..

Rap et Délinquance, ça pourrait être le titre d’un nouveau livre à sensation sur la déliquescence de la société française. Ça pourrait aussi être le titre d’un nouvel épisode du documentaire « INFRAROUGE » après son magnifique « Immigration et Délinquance » ou sa 2ème partie « La Fabrique des préjugés ». J’insisterai particulièrement sur la deuxième partie en fait.

Fabrique des préjugés. J’étais assise hier devant ma télé devant la chaine musicale « Trace Urban TV ». Au menu, le French Hit, Top 10 des dix meilleures chansons françaises du moment et généralement un concentré des hits rap/house qui ont la côte sur la scène française. Je n’ai pas réellement retenu les noms des interprètes (à l’exception de Soprano) mais j’ai sans aucun doute retenu les thèmes assez répétitifs des différents morceaux d’où mon titre « Rap et Délinquance ». Comment vous dire…On se plaint ces dernières années et particulièrement ces derniers mois de ce que les jeunes de banlieues, et les jeunes immigrés seraient constamment assimilés aux phénomènes de délinquance et de violence en France. Je partage ce point de vue qui veut qu’il ne faudrait pas stigmatiser toute cette jeunesse, véritablement française et animée de sentiments patriotiques, animée d’ambitions tout aussi grandes que le reste de la France. Toutefois, je devrais dire, je partageais ce point de vue, jusqu’à hier après-midi. Comment vous dire? Dans un des vidéogrammes, un jeune homme apparemment assailli par les difficultés de la vie,  apparemment d’origine maghrébine ou black (les images étaient assez floues, je dois vous le dire) devient assassin, psychopathe (titre de la chanson tiens…) et on entend ce refrain répétitif de Maître Gimms (un nouveau rappeur à la mode) qui répète donc ce titre et ce mot lourd de sens. Dans un autre vidéogramme, Soprano (vraiment déçue par sa prestation), dans un titre intitulé « Ils ne nous connaissent pas », parle de cette « jeunesse » qui en a marre, de cette jeunesse qui n’est pas intéressée par l’Europe, de cette jeunesse qui passe sa vie au parloir, de cette jeunesse à qui la conseillère d’orientation ne propose que des jobs de caissier ou d’agent de sécurité, de cette jeunesse qui n’en a rien à faire du système et est destinée à finir sa vie en prison. Dans le clip, cette jeunesse est  présentée comme étant à 99% banlieusarde, à 90% noire ou maghrébine donc immigrée et cette jeunesse à 100% est délinquante.

Il y en avait d’autres de clips mais ces deux-là m’ont vraiment marqué. Lorsque des artistes aussi connus et « respectés » que Soprano ou Maître Gimms s’évertuent à démontrer dans leurs textes et leurs images que la jeunesse immigrée et banlieusarde est foncièrement délinquante, qu’en sera t-il de l’homme de la rue? Comment combattre des préjugés sur un groupe social lorsque ce dernier est le premier à les légitimer? Les rappeurs en France, ont toujours eu ce positionnement de loubards, de méchants garçons comme qui dirait en s’inspirant de leurs grands-frères américains. Toutefois, je m’interroge. Ont-ils réellement compris ce que signifie/ait le mouvement hip-hop? Ont-ils compris que loin d’être un mouvement de « bandits » ou de « voyous », il s’agissait avant tout d’un mouvement contestataire, appelant à de meilleurs droits pour une minorité en manque de repères et de représentations positives? Le Hip-Hop s’est toujours voulu positif et mon âme de « puriste » est toujours attristée de le voir travesti et utilisé à si mauvais escient.

Le rap, corollaire musicale du mouvement hip-hop ne saurait être un instrument de promotion de la délinquance. Etre mauvais, gangster, apparemment ça doit être une recette commerciale en France comme ailleurs. Mais il serait grand temps que les artistes soient un peu plus conscients de leur rôle social et de l’image qu’ils renvoient pour toute une communauté. Alors à l’heure où le débat social se veut violent et dur, à l’heure où habiter en banlieue ou être immigré de 2ème génération est en apparence un signe admis d’échec social, il serait temps que les uns et les autres prennent leur responsabilités. Rap et Délinquance, c’est une association qui devrait cesser. Osmose, oui certainement à l’heure actuelle, mais opposition serait préférable.. Sur ce…c’état moi, devant le « French Hit », associant rap et délinquance… Belle semaine à vous les amis!

Anna♦


2015, je me lance….

2015, ou plutôt fin de 2014, temps du bilan, temps de résolutions et tutti quanti. Temps pour se plaindre, pour dire merci, pour s’engager, pour prendre l’élan, pour définir un plan d’action, c’est selon.

A l’aube de la nouvelle année, je me refuse à vous infliger un bilan. Après tout, cela ne fait que trois mois que nous interagissons ensemble chers lecteurs. Il serait donc très pompeux de ma part de vous raconter ma vie. Par contre, je peux au minimum partager ma vision du monde en 2015.

A l’heure où je vous écrit, je suis à l’écoute de la version anglaise du discours de notre cher et tendre excellentissime sérénissime président au Cameroun, que je ne citerai plus (si vous ne connaissez pas son nom, c’est dommage, car ça fait au minimum trois décennies qu’il est là). Je l’écoute et je me demande dans quelle direction nous tendons et si nous avons un jour une chance d’aller mieux. En effet, malgré la gabégie, la misère et les nombreux autres maux qui assombrissent le quotidien de  la grande majorité des Camerounais, on souhaite encore nous abreuver de promesses. On nous promet industrialisation, investissement après trente ans passés au pouvoir. Que s’est-il passé avant pour que rien ne se passe et pour qu’on espère un changement demain? On n’accuse l’insécurité galopante pour expliquer le manque d’investissement en 2014. On nous suggère des analyses économiques bringuebalantes, vieillotes et on suggère que le système économique libéral piloté par des instances internationales qui n’ont que faire de notre sort, est LA norme à suivre comme une norme. Mais alors, une norme pourquoi et pour quel but?

A l’aube de 2015, chers lecteurs, mon cœur saigne. Il est si triste d’observer qu’on vit dans un pays qui semble si arriéré et si « attardé » au nom de l’immobilisme de sa classe dirigeante. Toutefois, mon esprit optimiste ne saurait s’arrêter à cela. Mon beau pays regorge de talents. Mon cher et tendre pays regorge d’ambition et de rêves. Songer à toutes ces opportunités me rend somme toute heureuse. Je suis tout particulièrement heureuse car en 2015, je participerai à un nouveau projet qui aura pour objectif de mettre en valeur tous ces talents made in 237. Miss Debs, mon inspiration de petite soeur, m’entraîne dans cette nouvelle aventure et j’ai tout simplement hâte!!

Alors oui 2014 n’a pas été facile pour un certain nombre de raisons en ce qui me concerne. Alors oui le bilan de 2014, par notre leader est plus qu’inquiétant et démoralisant mais comme le dit l’adage « Only Sky is the Limit ». Je me prends à rêver mieux pour mon pays et tout en rêvant, je continuerai à y contribuer à mon humble manière. Que vous promettre pour 2015? Une plume plus fréquente, des découvertes encore et toujours (musicales, littéraires, sorties), de l’humour (c’est beaucoup mieux avec..) et le plaisir de vous écrire et vous lire!!

Belle et heureuse année 2015, en fait je vous l’avais déjà souhaité ici et je vous le rappelle encore, « Restons vigilants » et j’ajoutes « soyons positifs ».

Anna♦


Elle A Lu- Le Manuel D’Histoire Critique

Histoire quand tu nous tiens, histoire quand tu nous donnes envie de te découvrir, histoire quand tu façonnes le monde. Je termine actuellement la lecture du « Manuel d’histoire critique » (du Monde Diplomatique) et bien plus qu’une simple note de lecture, il me prend l’envie de vous raconter une histoire.

Il s’agit d’une histoire d’histoire, et comme autour d’un feu, un soir au village, je m’entends ici dire « Histoire… » et vous chers lecteurs répondant d’une seule voix « Raconte… ».

Il était une fois la planète Terre à l’aube d’une nouvelle année, 2015. L’être humain est sur le point de s’engager dans une nouvelle année, mais surtout une nouvelle ère. Mais si, mais si… Suis-je donc seule à entendre les bruits de canons, les pas lourds des soldats sur l’asphalte? Suis-je donc seule à ressentir la violence de plus en plus banale des attaques et insultes racistes de tout bord (antisémites ou anti-Noirs, l’Amérique d’Obama et la France d’Hollande)? Suis-je donc la seule à constater que l’étranger n’aurait plus sa place nulle part : immigration synonyme de délinquance (selon Eric Zemmour) ou pas (selon un document d’INFRAROUGE à regarder absolument ICI)?  Suis-je donc solitaire dans mon raisonnement? Ne constatez-vous pas partout et de plus en plus en souvent une « remontée » des séparatismes, de même que ces éternels affrontements entre religions, soi-disant races et bien sûr cette crise économique qui n’en finit pas de par et d’autre du monde. Cette ère je vous l’assure n’a en essence rien de drôle. Elle a tout d’un nouveau monstre encore plus effrayant et mortel que les précédents. Mais pourquoi une histoire d’histoire? Pourquoi ce lien avec le passé que je souhaite suggérer?

En lisant ce magnifique document publié par Le Monde diplomatique dans sa collection « Hors-Série », j’ai eu le sentiment que la race humaine était constamment à la merci de bien des manipulations. Le Manuel d’histoire critique porte bien son nom, car il ose porter un regard froid et objectif sur toutes ces vérités toutes faites qui ont traversé les années de la révolution industrielle à nos jours et ont pour certaines construit la pensée du monde tel que nous le vivons aujourd’hui. De ces mythes tels que celui d’une colonisation qui aurait  été positive ou celui si prégnant d’un libéralisme de marché comme seule voie de réussite économique pour tous, nous nous rappelons que l’histoire et de ce fait le destin des êtres humains est avant tout façonné par les puissants (ou au moins-ce par un groupe limité et influent de personnes en possession de moyens matériels importants). Il en est donc façonné non par la masse mais bien par des groupes réduits de personnes aux intérêts particuliers et parfois à l’opposé des besoins de la grande masse. Sous l’égide de ces pensées minimalistes, les grands principes sont tordus et transformés. L’oeuvre « civilisatrice » de colonisation était avant tout une recherche de débouchés économiques, la naissance d’Israël, le malencontreux résultat d’une promesse indue d’un peuple à un autre. De même, les entreprises ne seraient pas les seules créatrices d’emplois, car avant tout tributaires d’une hausse de la consommation. Les puissances occidentales prônant aujourd’hui la démocratie comme un étendard n’ont jamais hésité à mettre à bas cette démocratie (Allende vs. Pinochet au Chili, ça vous dit quelque chose?) tout au long de la guerre froide, du moment que le gouvernement élu dans les petites républiques « tiers-mondistes » n’était pas prêt à se prosterner et à vendre son pays. Oui, le monde n’est pas toujours gouverné par des principes éthiques, par des visions de développement. Oui, le monde est une grande foire où le plus offrant a la plus grande tribune de parole (l’ONU, ça vous dit quelque chose?)

Je ne suis pas une adepte de la théorie du complot (Illuminati et compagnie, soyons factuels !) mais je dois admettre que l’histoire passée et actuelle semble démontrer qu’il faut se méfier des gens de pouvoir. A l’aube de 2015, vivant dans une zone du monde qui par essence a été dépecée, violée, honnie et continue d’être  bafouée avec l’aide de ses fils et filles,  je crains pour le futur. L’Afrique, car il s’agit bien d’elle est sur le point d’écrire une histoire de violence (s’il n’en a toujours été ainsi). Des foyers d’insurrection s’éveillent un peu partout (Boko Haram au Cameroun et au Nigeria, Mali, Centrafrique, RDC), des fléaux irrémédiables n’en finissent pas d’atteindre la population (Ebola, H.I.V., paludisme), les politiques n’en finissent pas d’être ridicules et corrompus (Opération Epervier au 237) et les « puissances » internationales n’en finissent pas de faire jouer leur influence ou de considérer notre continent comme leur cour de récréation (Mali et Centrafrique de Madame France). Mais s’il ne s’agissait que de l’Afrique, les tensions en Asie, en Europe et au Moyen-Orient font de la terre un volcan au bord de l’explosion.

La lecture du « Manuel d’histoire critique » m’a rappelé combien l’être humain pouvait se révéler vil, abject, égoïste et orgueilleux. Ce manuel hautement critique m’a rappelé que la folie de l’homme avait d’ores et déjà eu des conséquences irrémédiables et inoubliables (six millions de morts avec à la clef un génocide inique lors de la Deuxième Guerre mondiale). Les deux guerres mondiales ont commencé sur des fonds de malentendus diplomatiques. Qu’en sera-t-il d’une troisième guerre mondiale (je n’ai pas peur des mots…) ? L’être humain aura-t-il l’humilité d’observer son passé avec rigueur et d’éviter une catastrophe?

 Par souci d’optimisme, je souhaite sans aucun doute que l’histoire ne se répète pas, mais le dicton ne dit-il pas « Jamais deux sans trois »?

Chers Lecteurs, à l’aube de cette nouvelle année, je vous invite à ouvrir grand les yeux et à demeurer vigilants. Il suffira d’un rien, il suffira d’un brin d’inattention. Toutefois, je sais pouvoir compter sur la capacité de résilience présente en chaque être humain. Je sais compter sur les souvenirs instillés dans nos ADN par les générations présentes et passées. Je sais que pour une fois, l’histoire sera notre âme, l’amour de la paix notre certitude. Rien n’est donc joué!

Dans l’attente, une belle et heureuse fin d’année 2014, je vous souhaite, du bonheur en profusion ou le courage pour traverser les difficultés ou tout simplement la paix du corps et de l’esprit. Sur ce, fin de l’histoire et à très bientôt…

Avez-vous lu Le Manuel d’Histoire Critique? Si oui, qu’en pensez-vous? Si non, quelle analyse faites-vous de la situation internationale et quelle place donnez-vous à l’histoire? Au plaisir de lire votre avis.

Love, Anna♦


Daddy’s Gone a Hunting, un classique?

Daddy’s Gone A Hunting… Ce n’est autre que le titre d’un roman fantastique de Mary Higgins Clark, une ou si ce n’est LA reine du Thriller.

Qui n’a pas entendu parler de « La Nuit Du Renard »?, « Douce Nuit » ou encore « La Clinique du Docteur H »? Qui ne connaît pas cette dame et ses livres publiés à une cadence infernale (en moyenne, un par an?). Daddy’s Gone A Hunting, en français « Une chanson douce » est son avant-dernier roman publié en 2013.

J’ai lu la plupart de ses romans, toujours avec grande joie, parfois avec de mauvaises surprises, très souvent avec la sensation qu’il existait un cocktail « MHC », une marque déposée  qui donnait le sentiment d’être en mesure dès les cinquante premières pages, de deviner la fin. Mais ça c’était avant! C’était tout simplement avant de lire  « Daddy’s Gone A Hunting ».

L’intrigue de ce roman est pourtant simple en apparence. Kate Connelly, l’une des eux héritières de la société Conelly Fine Antique Reproductions se retrouve dans le coma suite à l’explosion de l’usine familiale alors qu’un employé de longue date qui se trouvait avec elle, est décédé. Tout porte à croire que  Gus et Kate venaient eux-mêmes de mettre le feu à l’usine et que si cette dernière venait à s’éveiller de son coma, elle devrait répondre de ses actes devant la justice. Sa sœur Hannah n’accepte pas cette option et se met à la recherche de la vérité. Jusque là, rien d’extraordinaire. J’ai pourtant été emportée par l’intrigue au point de passer une nuit blanche pour terminer le bouquin plus vite, tant le suspense était élevé. Dans ce roman, on voyage à travers les souvenirs de la jeune Kate du tréfonds de son coma. De même, des intrigues parallèles dont a priori, on ne comprend pas le bien fondé, se rapprochent petit à petit de l’intrigue centrale, tout ceci autour d’un secret de famille qui lie la famille Connelly. Tous ces éléments s’unissent à la perfection et on n’a qu’une hâte: arriver au terme de la lecture.

Cependant, comme dans tous les romans de Mary Higgins Clark, la fin sera heureuse mais contrairement à l’habitude, cette fin sera tout à fait inattendue. Mary Higgins Clark démontre dans ce roman que bien qu’âgée de quatre-vingt six ans et sur le point de fêter dans quelques jours (le 24 Décembre) son quatre-vingt septième anniversaire, elle a encore de quoi nous surprendre et nous faire rêver.

Pour ceux d’entre vous qui découvrent Mary Higgins Clark, ou qui découvrent le monde du polar ou du thriller, quelques raisons d’adopter ce genre littéraire et de rechercher le roman « Daddy’s Gone A Hunting », en français, « Une Chanson Douce »:

  • C’est un univers décomplexé. Dans le polar ou le thriller, les auteurs n’hésitent pas à faire appel aux pires sentiments pouvant exister en l’être humain comme aux meilleurs et « Daddy’s Gone A Hunting » en est un bel exemple.
  • C’est une écriture passionnée. Un polar ou un thriller peuvent rarement être froids. En effet, il s’agit toujours d’aller au tréfonds des choses, de les analyser patiemment et savamment, de les écrire avec cette même rigueur pour permettre au lecteur de suivre et de se laisser emporter par l’intrigue.
  • Ce sont de vrais romans dans ce sens que ce sont de vraies œuvres artistiques. Tout y est possible et l’imagination n’a pas de limites.
Bienvenue dans mon monde, bienvenue dans l’univers des Polars.

PS: Dadd’y Gone A Hunting au lieu de « Une Chanson Douce » c’est tout simplement parce que je l’ai lu en Anglais (eh oui, la classe!). Merci à ma petite sœur pour le cadeau.

Anna♦


L’impossible Adieu-Debra Bruce

« L’impossible Adieu », ou « comment tomber amoureuse d’un livre qui parle d’amour ». Vous avez peut-être le sentiment que ma première phrase ne veut rien dire, mais ce ne serait que pure folie.

En effet, « L’impossible Adieu » avant d’être le roman dont je vais vous parler, est aussi le récit pour moi d’une traversée unique. En tant qu’adolescente tout sauf fleur bleue, j’ai dit « HALTE » à la collection « Harlequin » (qui ne la connaît pas en Afrique sub-saharienne, responsable de tant de déceptions amoureuses chez les jeunes filles de 12 à 25 ans?). J’ai honni ce genre littéraire et j’ai toujours pensé qu’un livre qui parlait d’amour ou était centré autour d’une histoire d’amour, ne pouvait être destiné qu’à l’autodafé. C’est dans cet état d’esprit que je me vois offrir il y a près d’un an, par un ami cher l’improbable roman intitulé « L’impossible Adieu ». Mon ami le décrit comme un roman qui me permettra d’accepter plus aisément son départ (car oui, il s’en allait pour un bout). A la lecture du résumé en quatrième de couverture, je me suis empressée de l’abandonner dans un coin de ma chambre et de m’intéresser à des lectures somme toute, plus « intellectuelles ». Il y a quelques semaines, autour de circonstances inattendues, animée de sentiments forts, en recherche d’apaisement, j’ai relu la quatrième de couverture du roman « L’impossible Adieu » et j’ai pensé pourquoi pas. De fable amoureuse, je me suis retrouvée plongée dans un récit digne d’un thriller de Mary Higgins Clark et je n’ai pu que très épisodiquement interrompre ma lecture. J’ai quasiment passé une nuit blanche pour le terminer, pressée que j’étais d’arriver au dénouement. Grand fut mon plaisir et encore plus grand est celui de partager avec vous ma critique de ce beau roman.

« L’impossible Adieu » raconte donc des histoires d’amours sous formes de destins croisés pour de jeunes anglais qui au travers de chemin tortueux découvriront la voie de l’exil aux Etats-unis et en feront les frais. C’est aussi le récit d’une histoire de famille, celle des Maclean qu’on découvre au fil des pages, au hasard des souvenirs de nos narrateurs, respectivement frère et sœur: David MacLean & Jenny MacLean. C’est la fresque d’une époque : l’Angleterre de l’entre-deux guerres mais aussi des Etats-unis et de l’Europe au cours de la deuxième guerre mondiale. C’est un chassé-croisé d’opinions, de nationalités et de personnalités différentes et hors du commun. C’est une réflexion sur les sens des mots « amour », « différence », « racisme », « famille », « sens du sacrifice » entre autres. C’est un thriller, un polar, un roman d’aventures aux péripéties inattendues et au dénouement surprenant, même pour des histoires d’amour. C’est un beau tableau avec des personnages pittoresques, au caractère fort tels que Rose, l’amante éperdue et machiavélique, Indira, l’indienne de peau noire, au courage inébranlable, Arthur le milliardaire éconduit ou encore Bobby, le jeune métis au teint blanc en constant déni de ses origines. « L’impossible Adieu » c’est sans aucun doute un roman qui ne se décrit pas, qui ne se lit pas, mais qui se vit et qui se ressent.

Pour moi, ce roman a eu valeur d’électrochoc. En effet, quand on aime, il est si facile de rendre l’autre responsable de ses souffrances. Quand on aime, il est aisé de reprocher à l’autre son mauvais caractère comme un élément de distanciation. « L’impossible Adieu » m’a rappelé que l’amour est avant tout égoïste. On aime pas l’autre plus que soi-même en réalité. De même, on ne peut pas prendre tous les risques possibles par amour mais surtout on ne peut pas vivre avec l’autre si on ne se connait pas et on ne s’accepte pas soi-même. Ainsi, grâce à ce roman, j’ai compris que l’amour est l’un des sentiments les plus dangereux au monde, en ceci qu’il est généralement égoïste. Je me suis rappelée qu’il faut pouvoir accepter l’être aimé pour ce qu’il est et non pour ce qu’on voudrait qu’il soit. Ce livre m’a réveillé d’une certaine torpeur et m’a vivifié. Mais il m’a aussi invitée à croire encore plus aux vertus de l’amour, qu’il soit sentiment amoureux ou amour filial. C’est un moteur, une source d’inspiration et autant il peut être égoïste, autant il est source d’abnégation et de sacrifice volontaire. 

Je vous en ai dit beaucoup mais en même temps très peu et c’est bien mieux comme ça. Je vous invite à une très belle lecture et je vous dit à bientôt dans « L’impossible Adieu ». 

Anna♦


Rwanda ou le chemin d’un renouveau

Au Rwanda, ça fait déjà 20 ans qu’a eu lieu un événement innommable qui a marqué les esprits et les cœurs du monde entier : un génocide interethnique.

En avril 1994, je venais de fêter mes huit ans. Je conserve un vague souvenir des images violentes que mes yeux ont pu voir, des cris des parents, surtout ceux de ma mère durant le journal télévisé, mais tout cela est imprécis. Par contre, je me souviens de mon choix en 2002, d’étudier ce génocide, dans le cadre d’un projet scolaire. Je me rappelle mes lectures (« Murambi »), l’Hôtel Rwanda, ma rencontre à la Fnac avec l’homme qui avait inspiré ce beau film. Je garde en mémoire tout cela, de notes dans un carnet de lecture, de mon écoute attentive des deux premiers albums de Corneille (si autobiographiques) et de son single « Seul au Monde ».

Tout cela, car en 2002, je me suis plongée toute entière dans ce drame, j’ai voulu comprendre, partager, ressentir. Dire que j’ai ressenti la même peine que mes frères rwandais serait grand mensonge, mais j’ai fait preuve d’empathie et j’ai senti un courant violent me traverser, semblable à une lame qui pénètre le cœur. Chaque fois que j’y repense sérieusement, cette lame se rapproche une fois de plus de mon cœur.

C’est donc avec un sentiment trouble que jai lu « le discours aux Rwandais de Paul Kagame pour la commémoration des 20 ans du génocide ». Je vous invite à le lire ici, et je dis merci à Paola  et son Africa Digest (un bijou dont je vous reparlerai) pour la découverte. Un grand nombre de choses ont été dites sur Paul Kagame en bien comme en mal et je ne m’y attarderai pas. Cependant, qu’on l’aime ou pas, cet homme a une force : sa vision. Son discours est une ode au Rwanda, mais surtout une ode à l’Afrique, à une Afrique libre et forte.

Oui, nous avons le droit et la liberté de nous autogérer. Oui, nos choix peuvent blesser, mais ils demeurent avant tout nos choix. Oui, nous ne pouvons satisfaire tout le monde mais c’est une chose normale. J’avais toujours constaté avec admiration les avancées que le Rwanda semblait avoir faites : un lieu d’affaires reconnu, un développement lent mais constant, des têtes bien faites et bien pleines au sein de ce peuple fier.

J’ai retenu de ce beau texte que l’unité d’un pays, de notre continent, est notre première arme contre les agresseurs de tout poil (interne ou externe). J’ai retenu que nous devons nous efforcer d’inspirer le respect et apprendre à nous défendre par nous-mêmes. Nous avons le droit de vivre heureux, nous avons le droit de nous améliorer, nous avons le droit de faire des erreurs et aucune nation ne doit se croire meilleure qu’une autre.

Ce texte est une belle leçon de remise en question, ce texte est aussi une belle leçon de politique car contrairement à ce que l’on pense souvent (moi y compris), la politique ne devrait pas se résumer à du verbiage. La politique devrait être le témoignage vivant et constant d’une vision, visible dans des actes et accomplissements réels. C’est une belle leçon d’indépendance absolue avec tout ce que ce mot comporte.

Au cœur de ses heures sombres où le Burkina-Faso veut prendre feu du fait de l’incapacité d’un dirigeant à accepter avec modestie la nécessité de s’effacer, au cœur de ses heures sombres où la Syrie est à feu et à sang, aux mains d’intérêts particuliers, au cœur de ses heures sombres où les puissances coloniales anciennes (France & co) et nouvelles (Etats-unis & Co) ne semblent pas avoir compris que nous sommes INDÉPENDANTS, au cœur de  ses heures sombres que nous vivons, le discours de Paul Kagame sonne au fond de mon être comme une clochette d’espoir. Loin d’éveiller cet espoir rêveur, souvent chimérique qui habite la plupart d’entre nous, il éveille une nécessité forte de responsabilité. Eh oui, savoir et compréhension entraînent responsabilités.

A lire ce discours, je songe à cette maxime de vie qui m’a été inspirée par l’auteur nigérian Ben Okri « Dans les rêves commence la responsabilité ». Eh oui, il est temps pour chacun de bâtir, de rendre vivant le monde dans lequel il veut vivre.

Mr. Kagame vous m’avez inspiré, vous m’avez galvanisé, je dis MERCI et je dis vive le RWANDA.

Anna♦


Sanzy Viany….In Luv

Sanzy Viany est une belle jeune dame africaine, pleine de joie, généreuse et sans conteste une artiste de Qualité exceptionnelle. 

Vendredi 18 Octobre 2014, elle présentait à Douala son troisième album « Ossu » qui signifie « Aller de l’avant » en Eton sa langue maternelle. Elle va sans aucun doute de l’avant, près d’un an après une tragédie qui a marqué sa vie et aurait pu en abattre d’autres: la perte de l’homme qu’elle aimait alors qu’elle était enceinte de cinq mois. L’annonce de cette nouvelle à l’épôque m’avait choquée. Je m’étais mise à sa place et m’était demandée comment elle parviendrait à surmonter une telle épreuve. C’est donc avec beaucoup d’appréhension mêlée d’excitation que j’ai pris place à L’institut Français de Douala ce Vendredi pour assister au concert de cette reine.

Sanzy Viany
Tous Droits Réservés, La Case d’Anna.

Et je n’ai pas eu tort: un décor féerique, un orchestre d’exception, des choristes endiablés, un artiste invité agéablement surprenant, une artiste généreuse et un nouvel album « Ossu » qui nous a comblés. Pour vous qui me lisez et ne la connaissez pas, Sanzy Viany est une artiste camerounaise, originaire de la tribu Eton, rendue célèbre dans le monde entier par l’artiste Sally Nyolo. Sanzy chante dans sa langue maternelle essentiellement et parfois en français ou en anglais. Elle chante l’amour, la vie, le Seigneur sur une rythmique partagée entre Soul et Bikutsi*. Dans son nouvel album, elle est allée plus loin dans le mélange des rythmes avec des sonorités R&B (sur le remix du titre phare « Ossu » notamment »), ou encore Bossa Nova, et toujours l’ancrage au rythme traditionnnel.

Si je devais décrire sa voix, j’utiliserai les adjectifs: pleine, enivrante, douce, grave mais aussi aigue. Sanzy Viany transmet véritablement des émotions sur chaque note qu’elle entonne. Elle nous fait vibrer entre retenue et abandon total selon les titres. Son concert de deux heures était donc une belle occasion pour le public de Douala de vivre la puissance de son art. Au-delà de l’album que j’ai découvert et dont je suis désormais fan, j’ai apprécié la belle personne, la joie de vivre de l’ensemble des participants (public dont je faisais partie mais aussi orchestre), le niveau de préparation de cette troupe visible dans la précision des chorégraphies, des intermèdes, la possibilité de découvrir de nouveaux talents: de jeunes choristes (Cathy, Théo, Grace) juste exceptionnels.

Un Bout De Sanzy Viany

Sanzy Viany m’a conquise (si besoin il y avait encore). Elle me rappelle que dans mon beau Cameroun, les talents sont nombreux et ne demandent qu’à éclore. C’était beau, c’était joyeux, c’était professionnel, c’était inoubliable. A Sanzy Viany, je dis « Abui Ngang » en d’autres termes MERCI!! (« Ossu » un pur joyau en écoute, en boucle depuis ce matin).

A très bientôt pour de nouvelles découvertes,

Anna♦

 *Bikutsi: un rythme de musique camerounaise, issue de la musique traditionnelle du peuple BETI (Ewondo, Bulu, Fang, Eton entre autres ethnies). Il est associé à une danse qui porte le même nom. Il se caractérise souvent par son rythme rapide, ses gestes langoureux parfois évocateurs.